Une des quatre maisons marchandes de Tevanne est tombée. Sancia Grado et ses associés ont non seulement changé l’histoire de la cité, ils ont aussi créé Interfonderies dans le but de démocratiser l’art magique de l’enluminure. Mais la jeune entreprise a beau accomplir des prouesses, celles-ci ne suffisent pas à la maintenir à flots. La concurrence est rude, et les grandes maisons marchandes de Tevanne sont prêtes à tout pour écraser Sancia et l’idéal qu’elle représente.

C’est alors qu’une ancienne puissance vogue en direction de Tevanne : un hiérophante. Un adversaire qui connaît et maîtrise l’enluminure mieux que personne, fasciné en outre par Sancia et ses pouvoirs. Pour survivre à cette menace et sauver ceux qu’elle aime, la jeune femme devra percer le secret le mieux gardé de l’univers, : celui des origines de l’enluminure.

Mon avis

Mine de rien, ma lecture du tome 1 commence un peu à remonter, donc j’étais loin de me souvenir de tous les détails. Heureusement, je me suis assez vite remise dans le bain.

Le tome 2 se déroule 3 ans après le un et nous plonge directement dans l’action, puisque nous retrouvons Sancia et sa bande qui continuent d’agir contre les Maisons Marchandes. C’est d’ailleurs, la première différence de taille avec le tome 1, avec une toute nouvelle dynamique : avant, Sancia était seule durant toute une partie du livre, maintenant elle est un maillon d’une chaîne. Bien qu’elle soit toujours narratrice principale, elle se retrouve un peu « diluée ». De même, Clé, qui était son principal interlocuteur, est absent ( tout le bouquin ? une partie du bouquin ? vous verrez bien). Personnellement, ça ne me dérange pas, mais si vous aimiez particulièrement le personnage de Sancia ou sa relation avec Clé, ça vous manquera peut-être.

Comme le laissait penser le début, ce tome donne la part belle à la tension et à l’action, d’autant qu’il n’y a pas besoin de nous expliquer le concept d’enluminure. La bande se retrouve très vite aux prises avec l’antagoniste, et ils n’ont que très peu de temps pour essayer de le vaincre. Heureusement (ou pas), ils ont de leur côté une alliée très puissante, mais qui semble assez peu digne de confiance. C’est un élément que j’ai trouvé très bien utilisé : les lecteurices se doutent bien que ça va partir en vrille à un moment donné, les personnages ont également des doutes (iels sont loin d’être naïfs, et c’est intéressant), mais c’est l’urgence de la situation qui les empêche de réellement se pencher sur la question, d’autant que sans cette alliée, iels ne peuvent pas grand-chose de toute façon.

D’ailleurs, la rivalité entre l’antagoniste et ce personnage propose des réflexions intéressantes (quoique pas nouvelles) sur la nature humaine et notre rapport aux technologies et innovations, entre amélioration de la vie et domination des plus faibles et des marginaux pour augmenter son propre pouvoir (toute ressemblance avec notre monde ne serait pas complètement fortuite). On a d’ailleurs là un bel exemple du Syndrome Magneto. C’est pas très original comme enjeux et comme personnages, mais personnellement, j’aime bien.

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, mais le roman n’oublie pas pour autant ses personnages. J’aime toujours autant leurs interactions, on sent une vraie camaraderie entre eux, et ça apporte aussi quelques brins d’humour (et d’amour) au milieu de cette tension et d’une certaine horreur (attention, certaines scènes sont assez graphiques). L’arc de Gregor est particulièrement tragique, je trouve. Comme pour le 1er volume, j’ai quand même trouvé qu’il me manquait quelque chose pour vraiment m’attacher aux personnages, ça manque toujours d’émotions à mon goût.

Même si on sent venir la résolution (qui vous rappellera peut-être la résolution d’un des livres de Sanderson), j’ai trouvé le climax vraiment prenant, et la tension est toujours présente en fin de roman. Il s’agit effectivement d’un cliffhanger, contrairement au premier qui pouvait éventuellement faire office de stand alone, et j’ai hâte de pouvoir me plonger dans le tome 3.

Bilan

Ce 2e volet est assez différent de l’ambiance du premier, plus centré sur l’action, la tension, et une certaine forme d’horreur. J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver les personnages et leurs interactions, ainsi que l’univers des enluminures, même si l’effet de découverte est passé.

Diversité : Couple FF

TW : blessures et morts graphiques et violentes, automutilations graphiques, suicides, mentions esclavage

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