
L’Histoire de Pi
Auteur : Yann Martel, Canadien
One-shot, Fantastique/Aventures
Publication originale en 2001
VF : Plusieurs éditions depuis 2003 (éditions Denoël), version ci contre : Folio Junior 2008 (Gallimard)
Traduction : Nicole Martel et Emile Martel
Illustration : Andy Bridge
Diversité : pp Indien
TW : alimentation à base d’animaux, blessures, évocation de cannibalisme et de mutilations
Piscine Molitor Patel, dit Pi, est le fils du directeur du zoo de Pondichéry. Lorsque son père décide de quitter l’Inde, la famille liquide ses affaires et embarque, accompagnée d’une étonnante ménagerie, sur un cargo japonais : direction le Canada. Le navire fait naufrage, et Pi se retrouve seul survivant à bord d’un canot de sauvetage. Seul, ou presque… Richard Parker, splendide tigre du Bengale, est aussi du voyage. Comment survit-on pendant deux cent vingt-sept jours en tête à tête avec un fauve de trois cents kilos ? C’est l’incroyable histoire de Pi Patel.
Dans les débuts du blog (le temps passe !), j’avais découvert le film l’Odyssée de Pi, et j’avais été particulièrement touchée par le « message » à la fin de l’histoire. Je m’étais toujours dit que je lirai le livre un jour, et il a fallu presque 5 ans, mais c’est désormais chose faite.
Mon avis
Avant toute chose, le récit est présenté comme un témoignage : l’auteur du livre rencontre Pi Patel, un Indien vivant désormais au Canada, et qui a vécu une histoire extraordinaire. Il est donc raconté à la première personne, avec une certaine proximité avec le lecteur, ce qui conduit à un effet de réalisme.
Pi organise son témoignage en trois parties, je vais organiser mon avis de la même façon
Première partie
La première partie du récit se concentre sur l’enfance de Pi, sur l’origine de son nom et son enfance comme fils d’un propriétaire de zoo. J’avoue que cette partie m’a pas mal ennuyée, même si certaines réflexions sont intéressantes. Par contre, je me suis vraiment demandé à la lecture comment je l’aurais ressentie si je l’avais lu enfant/ado, dans la mesure où ce livre est censé visé la jeunesse. Il y a toute une réflexion, un contexte, philosophique et religieux, dont je ne suis pas certaine qu’il passionnera tout le monde.
Deuxième partie
Je considère que ce n’est pas un spoil, vu que… c’est quand même le coeur du film et du livre. Alors que Pi et sa famille déménagent au Canada par bateau avec certains de leurs animaux, l’embarcation fait naufrage. Le garçon se retrouve donc « seul » sur un bateau de sauvetage. Enfin… seul avec un tigre de 300 kg et quelques autres animaux. Le genre d’aventures qui commence bien, quoi.
Cette partie est vraiment passionnante, pour le coup, et on est sur un vrai récit de survie à différents niveaux. Il faut dire que sa situation particulière laisse la porte ouverte à pas mal de problématiques et de difficultés, et on ressent vraiment toute la détresse physique et mentale, son désespoir, de sorte que son instinct de survie est encore plus impressionnant, tout en restant crédible. D’ailleurs, c’est dans cette partie qu’on comprend toute l’importance de la première : ses convictions vont à la fois se retrouver mises à mal, tout en étant en quelque sorte renforcée.
Au passage, certaines scènes peuvent être assez déplaisantes à lire, même si ça reste soft. Sans trop en dire, sur un bateau, on trouve difficilement des tomates ou du poisson pané informe.
Sa relation avec le tigre est assez crédible. L’animal reste dangereux, ils ne deviennent pas meilleurs amis du monde, mais il s’instaure une espèce de statu quo puisqu’ils sont chacun nécessaires à la survie de l’autre.
Certains passages frôlent toutefois le fantastique, comme cette île dont on ne sait si elle est réelle ou pas. Et en fait, c’est ça qui, m’avait particulièrement fascinée lors de mon visionnage du film : ce qu’on voit/lit est-il réel… ou pas ?
Troisième partie
Celle-ci, je ne vais pas détailler son contenu si jamais vous ne connaissez pas le propos final. Cette partie est très courte, mais elle nous fait poser un nouveau regard sur le livre lui-même, et plus globalement propose une réflexion sur les histoires et sur l’Imaginaire.
Par contre, il y a là aussi des moments qui peuvent heurter, et qui m’ont encore plus interrogée sur la cible du livre.
Bilan
Malgré une première partie qui m’a paru laborieuse, le récit de survie est très efficace, et j’aime toujours autant la 3e partie, avec la réflexion qu’elle propose. Par contre… récit jeunesse, vraiment ? Entre les réflexions philosophiques et quelques scènes peu ragoutantes, attention quand même à qui vous proposez le texte, hein (même si ça reste soft, on n’est pas dans de l’horreur non plus).
Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?
Plein d’avis sur des sites comme Babelio, Livraddict etc.
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