Vous lisez Procrastination : S02E13 – Choisir un titre

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Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode (à noter que le texte à télécharger a une mise en page plus claire, avec notamment un code couleurs et un texte aligné). N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

S02E13 : Choisir un titre

(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Ash)

Vous écoutez Procrastination – c’est le titre de ce podcast – Saison 2 Épisode 13 : on va justement parler de « Choisir un titre »

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : Alors les titres de nouvelles, haïku, recueils, romans, séries etc. On va donc parler du choix de ces titres, comment on fait, comment ça fonctionne, etc., mais avant toute chose finalement, pourquoi est-ce qu’on intitule nos titres et les œuvres littéraires ? Qu’est-ce qu’on met dans un titre ? Pourquoi est-ce qu’on les nomme, et pourquoi d’ailleurs est-ce qu’on ne les appellerait pas, comme parfois c’est le cas dans l’art contemporain, « Sans titre n° 42 » ?

Laurent Genefort : Ben oui, après tout en poésie, une partie des poésies classiques n’avaient pas de titre, c’était les premiers hémistiches ou les premiers mots. Moi j’ai l’impression que c’est un peu devenu… Ça s’est imposé au cours du temps, c’est un peu le nom propre, le nom patrimonial du roman. C’est une façon de lui donner son nom de famille d’une certaine façon, c’est pour ça qu’il ne faut pas rater son coup d’ailleurs. Pour moi, trouver un titre c’est un acte littéraire très fort, même si ça n’appartient pas au texte – c’est extraromanesque, on n’est pas dans le roman – une fois qu’on pose le titre ça fait le lien entre le lecteur et l’auteur, c’est littéraire. D’ailleurs, c’est presque intégralement basé sur l’inspiration.

Mélanie Fazi : Je suis d’accord avec cette idée de premier lien. J’avais noté pour moi que c’est le premier contact du lecteur avec un texte et ce qui va lui donner envie ou pas, et effectivement il y a un impact très très fort sur le titre, parce que tout de suite… On parle souvent de promesses narratives et pour moi le titre en est une. Le titre c’est « bonjour, je vais vous raconter une histoire, venez » et le titre va déjà quelque part renseigner. Pour moi, il y a une forme d’effet d’annonce. Par exemple déjà on a un ton qui peut nous dire si on est dans un texte qui est effrayant ou comique, ça fait penser aux titres de Lovecraft quand on tombe sur L’Abomination de Dunwich, on se dit ça ne va pas être un titre comique.

(rires de Lionel)

MF : Et à l’inverse, je pensais au titre de Gudule qui s’appelle La ménopause des fées, on se doute que ce n’est pas un roman d’horreur, par exemple. Il y a une première approche, quelque chose qui donne un premier élément et qui idéalement va intriguer, j’ai envie de dire. On tombe là-dessus et on se dit « tiens, le titre raconte une promesse d’histoire, quelle est l’histoire derrière ça ? ». Il faut que le titre donne envie, je pense.

LG : Ouais, ouais, c’est un mélange de familiarité qui est donné par l’esthétique du titre, je pense aussi, et d’originalité. C’est ça qui va faire le choc, je pense, aussi. C’est un mélange de… Il faut faire sens ou faire un opposé. Moi par exemple j’avais un truc qui s’appelait Les chasseurs de sève, c’est très joli « les chasseurs de sève » et je l’avais retenu uniquement pour la sonorité, mais ça ne veut rien dire en fait en soi, ils ne chassent pas de la sève. Mais bizarrement, ça fonctionne parce qu’il y a une musique et ça fonctionnait sur la musique. J’avais aussi un roman qui s’appelait La mécanique du Talion, ça fonctionnait par le rythme et par les assonances, etc.

MF : J’ai tendance à fonctionner comme toi et à chercher quelque chose qui va soit produire un effet j’ai envie de dire « poétique », c’est peut-être un grand mot, mais quelque chose de complètement inattendu, mettre deux mots qui n’ont rien à voir ensemble, ou quelque chose sur lequel on s’arrête en se disant « tiens, qu’est-ce qu’il se passe ? ». Et c’est quelque chose qui me frappe, c’est quand on discute avec des lecteurs qui nous posent souvent la question du titre, pourquoi un titre, je me rends compte qu’ils focalisent beaucoup sur la question du sens « qu’est-ce que veut dire ce titre ? » et qu’ils ne se rendent pas compte que parfois c’est la sonorité qui a primé ou c’est l’impact. Pour moi, la sonorité dans un titre est souvent beaucoup plus importante que le sens, enfin les deux peuvent coexister, mais la sonorité pour moi dans un titre prime sur le sens.

LG : Tu disais que ça indiquait le registre en fait, et ça, c’est super important je trouve. Parce qu’en fait le titre dépend de la culture dans laquelle on est, et dans laquelle l’auteur est, est dans laquelle il va faire appel à la culture du lecteur. Dans mon cas personnel, c’est français, maintenant Science-Fiction. S’il faut voir toutes les connotations impliquées dans les titres de mes romans et de mes nouvelles, c’est ça, c’est des titres en français, contemporains, et de Science-Fiction. Par exemple, certains de mes titres sont des références à ma culture SF, par exemple un roman qui s’appelait Une porte sur l’éther, c’était une référence explicite à Une porte sur l’été de Robert A. Heinlein même si le roman n’avait rien à voir. C’était juste une sorte d’appel du pied « vous voyez, je vais vous livrer un récit de Science-Fiction qui s’assume parfaitement en tant que récit de Science-Fiction, la preuve : je m’intègre dans l’histoire de la Science-Fiction d’une certaine manière ». Par exemple, Dans la gueule du dragon, c’était un roman de Hard Science-Fiction, donc de la Science-Fiction hyper réaliste, mais qui était un clin d’œil à la Fantasy. C’est pareil, je faisais appel à la culture Geek d’une certaine manière, tout lecteur de Science-Fiction a lu de la Fantasy. C’est une manière de dire « vous voyez, on est dans l’Imaginaire et on brasse des images de l’Imaginaire ».

LD : Je suis tout à fait d’accord avec tout ce que vous dites, bien sûr, ça explique peut-être en fait pourquoi est-ce qu’il y a tellement en français de titres qui sont calqués sur le schéma du « Le X du Y ».

(rires de Laurent)

LG : Le Bidule du Machin.

LD : Le Bidule du Machin, voilà. Tu disais La Mécanique du Talion, Le Jardin du Silence pour Mélanie, et moi j’ai La Messagère du Ciel. Alors ce n’est pas juste une question de cliché ni rien, ça parait la formule la plus allusive et en même temps celle ou on peut mettre le plus de signaux en fait, le plus de sémantique dans cette construction-là. Et ça se retrouve aussi dans la traduction, ce n’est pas un hasard, ce n’est pas une facilité, c’est que ça donne vraiment le plus grand rapport signal/bruit. Nine Princes in Amber de Roger Zelazny, c’est devenu Les neuf princes d’Ambre en français. À nouveau, le Bidule du Machin. Ce qui est important évidemment c’est de maximiser le signal et l’évocation, ça crée la curiosité.

J’ai une anecdote juste en passant là-dessus. La Messagère du Ciel à la base… Alors maintenant le plan a légèrement changé, le plan originel des Dieux Sauvages, il y avait La Messagère du Ciel, La Fureur de la Terre et L’Héritage de l’Empire, et à la base ils étaient censés s’appeler La Messagère de Wer, La Fureur d’Aska, et L’Héritage d’Asrethia. Et je me suis dit « c’est naze » parce que personne ne sait, à moins de lire le bouquin ou de connaître l’univers, qui sont Wer, Aska et Asrethia. Du coup, j’ai entièrement viré cette structure-là justement pour être plus universel et plus évocateur, et en fait ça me paraissait marcher bien mieux.

Avec le titre évidemment on se fait plaisir, comme on le disait c’est un acte littéraire, mais je pense qu’il faut faire gaffe à ne pas se faire un peu trop plaisir, justement. Il ne faut pas oublier que c’est un pont jeté sur… non, vers le lecteur, le pauvre, pardon…

LG : Imagine le lecteur qui se prend un pont sur la tête…

LD : Tout à fait, c’est comme ça que se termine Star Trek Generations, pendant des années il y avait Captain on the Bridge, et ça a fini par Bridge on the Captain…

(rires)

LD : Donc ouais, cet aspect évocateur… On l’a dit plusieurs fois, raconter une histoire c’est tendre la main en disant « viens avec moi ami lecteur, tu vas voir je vais te raconter une histoire, ça va être cool », et le titre doit s’efforcer de retransmettre ça.

Donc vous parliez de sonorité, est-ce que vous avez des trucs ou astuces ?

MF : Pas forcément des trucs et astuces, c’est que comme souvent, il y a deux cas de figure. Des fois, le titre s’impose tout seul et on sait immédiatement que c’est celui-là et pas un autre, et des fois on rame, on rame, on cherche, on essaie, ça ne marche pas, et parfois c’est quelqu’un d’autre qui nous trouve le titre. J’avais établi qu’il a plusieurs types de titres, en général je tâtonne entre les uns et les autres quand je ne trouve pas. Il y a le titre qui fait allusion à un élément clé de l’intrigue : il se trouve qu’il y a tel objet, telle chose qui est dans le texte et on va axer là-dessus. Ça peut être le personnage, beaucoup de titres sont au nom du personnage, mais souvent c’est un peu frustrant, un peu facile. J’ai un certain nombre de titres qui étaient des phrases directement tirées du texte. Quand j’avais traduit le recueil de Lisa Tuttle Ainsi naissent les fantômes, c’est un titre qui s’est imposé comme ça, c’était au départ le titre de la préface et c’était tout simplement le début d’une phrase de la préface et j’avais adoré la sonorité de ce bout de phrase. Ça s’est imposé comme titre du recueil.

Et parfois, on voit aussi, ce qui est un peu plus délicat à manier, quelque chose qui est une référence à autre chose. Par exemple une citation d’un autre auteur. Et je pensais soit Le Cycle de la Culture de Iain Banks qui a cité plusieurs fois des extraits de poèmes de T.S. Eliot comme titres, ou un roman que j’adore de Carson McCullers qui s’appelle Le Cœur est un chasseur solitaire, c’est une référence à un poème qui n’a rien à voir avec le contenu du livre et je crois que c’est l’éditeur qui l’avait choisi.

On a vraiment plein de manières différentes de chercher, de vraiment paraphraser le texte quelque part, à aller chercher complètement ailleurs quelque chose qu’il évoque.

LG : Pareil, j’ai eu les mêmes problématiques que toi. D’ailleurs j’ai eu des textes, j’ai trouvé en une seconde : Les Peaux-Epaisses, ça s’est imposé tout seul, Points chauds pareil, Memoria, Hordes, L’espace entre les guerres qui est une nouvelle… C’est venu en une seconde, c’était très facile, ça s’est imposé de soi-même. Ou alors j’ai mis des semaines voire des mois. Mais ça n’augure pas du résultat, ça ne veut pas dire que ce qu’on a trouvé tout de suite est un meilleur titre qu’un titre sur lequel on va galérer pendant des mois. Par exemple Crimes, aliens et châtiments, ça fonctionne très bien, mais j’ai soumis 25 essais à l’éditeur avant qu’il ne prenne celui-là. Les chasseurs de sève, pareil, j’ai mis très longtemps. Lumen, c’est l’éditeur qui me l’a trouvé, parce que le mot « colonie » qui était le titre originel, était déjà pris par un autre auteur, c’était un bouquin des années ’70. Je pensais que de l’eau était tombée sous les ponts et en fait non, il est tombé sur la tête du capitaine effectivement.

(rires)

LG : Donc ça n’a pas marché. La décision du titre… Par exemple Points chauds, auquel je tenais vraiment, j’ai dû le défendre bec et ongles face à l’éditeur qui était très peu enthousiaste dessus. Mais j’ai tenu bon et il a cédé, et je pense qu’il ne regrette pas aujourd’hui. Colonie pour le coup, il n’a pas cédé du coup, et en fait c’est la difficulté quand on s’est trouvé un titre qu’on a ruminé, où on a commencé le roman, ou parfois qu’on l’a complètement écrit avec, dans la tête, ce titre-là – qui était par exemple Colonie, pour le coup – après moi ça m’a asséché complètement, je n’avais plus du tout d’inspiration pour trouver un titre. Les titres que je trouvais étaient très très mauvais parce que pour moi c’était Colonie, quoi. Et finalement, c’est l’éditeur qui m’a dit « c’est Lumen » et je me suis dit oui, ça colle aussi.

LD : C’est effectivement une des difficultés, j’ai eu le même problème sur Port d’âmes, pendant des années le titre de travail c’était Selling out parce que ça venait entre autres d’une chanson que j’écoutais tout le temps à l’époque, mais en titre français Selling out ce n’est pas le top. Pendant très longtemps ça s’est appelé comme ça, et en fait, j’ai fini en en parlant avec l’éditeur par trouver Port d’âmes, mais en allant très très loin ailleurs. Et je pense que quand on a un titre de travail qui finalement ne fonctionne pas, il ne faut pas chercher forcément à le sauver. C’est intéressant ton exemple avec Colonie et Lumen n’ont rien à voir du coup.

Un livre, un récit, il y a plein de dimensions dedans, et je pense qu’il y a d’autres dimensions qui peuvent être tout aussi agréables et importantes, il faut aller taper dans celles-là, plus qu’essayer de sauver le concept d’origine.

Ça pose une question qui, je pense, va intéresser du monde, un titre est-il protégeable et dans quelle mesure ?

LG : Alors, protégeable, je ne sais pas si ça veut dire quelque chose, parce qu’à partir du moment où c’est édité on peut considérer qu’il est protégé, il y a cette antériorité que donne la publication d’un texte. Donc, a priori, je dirais qu’il suffit que le titre soit paru pour que de fait il existe.

LD : Alors mes recherches – mais je ne suis pas juriste donc j’invite les auditeurs qui peuvent se trouver dans cette situation à prendre un conseil professionnel d’un juriste – sont arrivées à la conclusion qu’un titre peut être protégé et donc on peut éventuellement avoir des problèmes, être accusé de plagiat etc., si ce titre a une véritable originalité qui reflète la création de l’auteur. Par exemple, un mot seul « Colonie »… Après ça dépend aussi, ç’aurait été deux romans de Science-Fiction, bon c’est peut-être un peu plus tangent. Mais imaginons qu’il y ait une pièce de théâtre qui s’appelle Colonie, normalement, ça ne pose pas de problème. Parce qu’un mot seul on ne peut pas exactement dire… Dans le droit d’auteur, il peut être protégé, c’est une œuvre de l’esprit donc il faut qu’il y ait la personnalité de l’auteur. Dans un mot seul, c’est vraiment difficile à dire. Par contre, un titre très fort comme Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, là pour le coup il y a vraiment une création.

LG : Oui, parce qu’il y a une idée.

LD : Il y a quand même une zone floue, mais si on se pose la question, de mes recherches – encore une fois, je ne suis pas avocat donc n’allez pas citer Procrastination en cours de justice si vous vous retrouvez dans cette situation – la limite se trouverait plus ou moins là. Évidemment, ça se discute avec l’éditeur et c’est l’éditeur qui a le dernier mot dans ce genre de cas.

MF : La question du titre se pose aussi différemment selon les formats. C’est peut-être un peu long à développer, mais on ne choisit pas tout à fait un titre de nouvelle comme un titre de roman, ni comme un titre de recueil qui est vraiment un cas très particulier. Par exemple, j’étais frappée, c’est que les lecteurs qui viennent me voir quand j’ai sorti un recueil me demandent toujours pourquoi j’ai choisi… En général, mes recueils portent le titre d’une nouvelle, et ils me demandent toujours « pourquoi vous avez considéré que cette nouvelle était plus importante que les autres ? », ce qui me surprend parce que ce n’est pas du tout le cas.

En fait, j’ai pris cette habitude simplement parce que le premier recueil j’aurais voulu lui donner un titre générique qui ne soit pas celui d’une nouvelle, mais qui donne l’ambiance, comme par exemple un titre que j’aime beaucoup le recueil de Neil Gaiman Miroirs et fumées, j’adore ce titre et j’aurais adoré faire quelque chose comme ça, mais je n’ai rien trouvé qui marche, et je n’arrêtais pas de revenir sur « en même temps, Serpentine tout seul, j’aime bien la sonorité », je trouvais qu’un seul mot comme titre ça claquait, ça me faisait penser à des références musicales, albums et autres. Ça s’est imposé parce que je ne trouvais pas et j’ai pris ce pli à chaque fois. Et en général, j’isole un titre de nouvelle non pas parce que la nouvelle est importante, mais parce que ce titre me parait résonner. Par exemple Le Jardin des Silences, il y avait trois titres de nouvelles dans le recueil qui pouvaient coller comme titre de recueil et celui-ci s’imposait parce que je me disais qu’il était beaucoup question de personnages qui étaient dans le silence, dans les non-dits etc., les secrets, on pourrait presque sous-entendre que ce jardin des silences c’est l’intégralité de ce recueil, et j’aimais bien ce double sens en fait. Mais je ne considère pas du tout qu’un texte soit plus important que les autres, c’est simplement qu’on revient à cette idée de sonorité, d’impact, d’effet poétique ou autre.

LD : Alors la même question pourrait se poser avec les titres de romans vs titres de séries par exemple.

LG : Oui, avec les titres à l’intérieur. D’autres exemples en fait en ce qui me concerne, c’est une série qui s’appelle Hordes, qui est de la Fantasy guerrière, et une série de Space-Opera qui s’appelle Spire. Et en fait, j’ai un peu opposé la brièveté du titre du cycle au sous-titre ou au titre de chaque volume qui est plus étendu. Par exemple dans Spire, qui est le nom d’une société de transport interstellaire – c’est une saga en fait, l’histoire de cette compagnie dont les vaisseaux relient différentes planètes – et donc le premier volume s’appelle Ce qui relie, le deuxième Ce qui divise, et le troisième Ce qui révèle. C’est comme trois actes, et ça symbolise bien les trois actes de récit fondateur. On est vraiment dans une logique structurelle pour le coup. Pour Hordes, rien à voir, on est dans la Fantasy guerrière très conanesque, qui fait penser à la Compagnie Noire, ce genre de choses. Pareil, un titre qui claque, Hordes. C’est des compagnies de mercenaires au service de seigneurs, quelque chose qui fait penser au Moyen-Âge, avec des féodalités très morcelées, où les hordes de ces compagnies portent le nom d’un animal. Du coup, chaque tome porte le nom d’un animal. Il y a L’ascension du serpent, Le vol de l’aigle et Les crocs du tigre. J’aurais pu faire « la revanche de l’écureuil » en tome 4…

(rires)

MF : A Central Park.

LG :… mais j’ai préféré terminer sur le tigre, ça a plus de majesté.

LD : On retrouve tout à fait ce qu’on disait sur le fait de donner envie et de représenter sans dévoiler. J’ai eu le même cas avec Les Dieux Sauvages. Dans les séries, on retrouve fréquemment ces effets de miroir ou de structure semblable, comme j’ai La Messagère du Ciel, Le Verrou du Fleuve, La Fureur de la Terre, etc., ça permet des fois de créer un effet de rupture. Si le 4 – d’ici à ce que j’y arrive – s’appelle toujours L’Héritage de l’Empire, on aura eu des éléments, mais il y a une rupture volontaire où on sort de quelque chose, mais en gardant le même genre de structure ce qui – inconsciemment, parce que personne ne décompose les titres comme ça – inconsciemment peut créer justement cet effet de représentation sans trop dévoiler et donner envie, en fait.

On a un peu dépassé, on arrive au bout du temps imparti. Une citation ou un titre pour terminer ?

LG : Alors on a choisi un titre radical puisque c’est un des titres les plus longs qu’on ait pu trouver. Il s’agit d’un roman de Louis Wolfson Ma mère, musicienne, est morte de maladie maligne à minuit, mardi à mercredi, au milieu du mois de mai mille977 au mouroir mémorial à Manhattan.

LD : C’est un titre encore plus long qu’un haïku.

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant assez procrastiné, allez écrire !

Une réflexion sur “Vous lisez Procrastination : S02E13 – Choisir un titre

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