Le Kalishar, Tome 1 : Avant les cendres, Frank Hodiesne

Avant les cendres (2024, auto-édition)

Auteur : Frank Hodiesne, Français

Tome 1/? du cycle de Dark Fantasy Le Kalishar

Illustration : Jolyne

Lu dans le cadre d’un service-presse.

Au sein du tentaculaire Empire d’Helvarn, la guerre intestine menée contre les adorateurs païens des Anciens Dieux touche à sa fin. Dans la province de Perun, le légat Elgin Asver et ses légionnaires, éreintés par de trop longs mois de campagne, brûlent les derniers sanctuaires encore intacts et détruisent méthodiquement les ultimes poches de résistance.

Exacerbées par ce conflit sanglant et la menace grandissante des insaisissables terroristes telkens qui sèment le chaos à travers l’Empire, les tensions entre sidhes et humains ont atteint leur paroxysme.

Dans ce contexte explosif, la jeune Impératrice Ren Velaska doit composer avec les intrigues et manigances des Matriarches qui gouvernent les Grandes Maisons nobles d’Helvarn et dont les intérêts semblent toujours plus éloignés des siens.

En premier lieu, je tiens à remercier l’auteur de sa confiance quant à ce service-presse. J’avais d’ailleurs lu deux nouvelles qui se passent dans l’univers du Kalishar, dont vous pouvez retrouver mes avis => ici.

Mon avis

Dès le début du livre, nous sommes déjà dans l’ambiance : toi qui entres à la recherche du fun, abandonne ici tout espoir ! Car les légionnaires de l’Empire ne reculeront devant rien pour abattre les cultes païens des Sidhes, même si… certains commencent à avoir des doutes, quand même. Mais bon, les ordres sont les ordres, tant pis pour la moralité. Les Sidhes sont des êtres proches des humains, ils ne semblent pas avoir de caractéristique particulière… en dehors de couleurs de peau et de cheveux variées, bleu, vert ou autre selon les ethnies (là, vous devriez vous douter de la thématique principale de ce roman sans que je vous fasse un dessin).

Forcément, avec une telle entrée en matière bien tendue, on comprend vite que ça va dégénérer, puisque chaque « camp » va bien sûr répliquer aux actions de l’autre dans une escalade de violence impossible à arrêter. Ce qui est intéressant, c’est que même si on ne tarde pas à choisir son camp, l’alternance des points de vue rend la situation moins évidente qu’on aurait pu le croire au départ. Il n’y en a pas moins de six, dont trois qui sortent particulièrement du lot, les trois autres permettant d’avoir certaines précisions ou un affect particulier sur les évènements. L’un de ces POV ressort d’autant plus qu’il est en 1ère personne, contrairement aux autres en focale interne 3e personne. Ce choix narratif est malin, parce que même si on ne comprend pas pourquoi il est mis en avant de cette façon, ça induit un certain suspense tout le long du roman.

Ren est humaine, mais aussi jeune impératrice de 16 ans. Ce n’est pas elle qui a initié cette chasse contre les cultes des Sidhes, mais sa mère, morte auréolée de gloire et laissant ainsi une gamine récupérer la patate chaude. Même si elle sait que les légions brûlent des temples (et pas que) sous son « ordre », elle ne semble pas réellement consciente de ce que ça signifie concrètement, davantage occupée à faire sa place parmi les Matriarches plus expérimentées de son conseil… et à éviter un mariage arrangé. Elle a beau être impératrice, elle peine déjà à être maîtresse en son palais, alors se préoccuper de gens qu’elle ne connaît pas ? J’ai trouvé le personnage intéressant, et même curieusement « sympathique » malgré le contexte, parce que même si elle n’est pas mal intentionnée, sa passivité liée à ses privilèges et son statut alimentent cette situation, et d’un autre côté, ce n’est qu’une ado qui essaie de survivre dans un nid de vipères politiques. C’aurait été plus simple de la placer comme antagoniste si elle avait été une Impératrice des Ténèbres.

Notons aussi Elgin et Drajen, deux des personnages les plus « sur le terrain : le premier est un légionnaire qui suit les ordres en dépit de toute moralité, le second fils d’une Matriarche sidhe. Malgré quelques doutes, Elgin peine à remettre en question ses actions et ce qu’on lui demande de faire, tandis que Drajen tente de protéger les siens comme il peut, malgré des conséquences inévitables. C’aurait été facile de faire d’Elgin (et de ses légionnaires) un parfait « méchant », mais c’est « juste » un personnage humain, ce qui est, je trouve, à la fois pire et plus réaliste.

A côté de ça, l’univers n’est pas forcément des plus développés, il sert avant tout de toile de fond à l’histoire et aux thématiques (colonialisme, racisme/discriminations, mais je pense que vous l’avez compris). La dimension fantasy est cependant bien là, mais je n’en dirai pas plus histoire de ne pas spoiler. De même, ce premier tome n’offre pas de conclusion satisfaisante, on a plutôt l’impression que c’était un préambule à la « vraie » histoire qui est en quelque sorte teasée dans l’épilogue, et je me demande comment les deux aspects (la situation des Sidhes et le sort d’un des personnages) vont se côtoyer par la suite. Je trouve ça intéressant comme façon de procéder, bien que je trouve la fin trop brusque.

Pour finir, quelques précisions annexes. Tout d’abord, je trouve très intéressant que l’auteur propose la liste des TW sur son site internet, accessibles via un QR code au début du livre (j’ai testé, il nous renvoie bien sur la page correspondante). Cela permet aux personnes qui en ont besoin de les consulter, tout en préservant les autres de tout spoiler. J’avoue que j’aime bien cette solution. Si besoin, je vous mets le lien direct vers la liste, en bas de page => Trigger Warnings

Ensuite, malgré le recours à un correcteur, je trouve qu’il reste un certain nombre de coquilles orthographiques et un manque de virgules, même si leur nature fait que ça ne m’a pas sortie de la lecture.

Bilan

Un premier tome introductif prenant dans lequel la tension monte crescendo, proposant une galerie de personnages vivants et humains. Les thématiques sont peu originales tout en restant d’actualité, malheureusement, et compte tenu de la fin, je me demande ce que l’auteur a prévu pour la suite.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

3 réflexions sur “Le Kalishar, Tome 1 : Avant les cendres, Frank Hodiesne

  1. Pingback: Les Symphonews inachevées – Mai 2024 | L'Imaginaerum de Symphonie

  2. Un premier tome est bien souvent introductif, mais le potentiel de cet univers me fait tout particulièrement envie, tu me donnes envie de m’y plonger !

    Aimé par 1 personne

  3. Pingback: Index : Oeuvres francophones (MAJ 15/06/2024) | L'Imaginaerum de Symphonie

Laisser un commentaire