Vous lisez Procrastination : S03E14 – Un personnage doit-il toujours réussir ?

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Les notions de héros et d’antagoniste dans les littératures populaires portent souvent en filigrane celles de réussite et d’échec, respectivement. S’agit-il d’absolus dont l’on peut tirer des codes, des règles, des motifs ? Comment les utiliser pour servir son projet ? Mélanie commence justement par les battre en brèche, arguant qu’ils ne s’appliquent pas à tous les genres ni tous les récits ; Laurent, en revanche, considère que la réussite et l’échec revêtent une grande importance narrative dans la progression de l’histoire, son réalisme et ses enjeux. Pour Lionel, une des grandes forces de la littérature consiste à rôder dans les nuances de gris, à interroger l’interprétation du lecteur, et c’est probablement l’une des formes narratives la mieux armée pour cela. (Blog de Lionel Davoust)

Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

S03E14 : Un personnage doit-il toujours réussir ?

(Transcription : Symphonie; Relecture et corrections : Plokie)

Vous écoutez Procrastination, Saison 3 Episode 14 : Un personnage doit-il toujours réussir ?

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : Alors, moi j’ai une autre question : une question narrative de podcast doit-elle toujours admettre une réponse par « oui » ou par « non » ?

[Rires]

Mélanie Fazi : Ça dépend.

[Rires]

LD : Est-ce que cette question est bien posée ? Alors, on pose ça pour susciter un peu la réflexion, mais justement, est-ce que c’est une bonne question ?

MF : Ma première réaction en voyant la question et en commençant à y réfléchir, c’est de me dire : elle est intéressante pour certains types de récits, mais elle n’est pas universelle. Pour des récits types héroïques — si on pense par exemple à la Fantasy, la Science-Fiction et certains types de construction — oui. Dans beaucoup de romans par exemple psychologiques ou autres, la question ne se pose pas en ces termes et en plus elle peut être comprise de plein de manières différentes donc elle peut ouvrir sur vraiment plein de choses. Donc : ça dépend !

Laurent Genefort : Moi je dirais que la notion de réussite et d’échec, ça a une grande importance narrative, parce qu’un personnage, avant de réussir, il vaut mieux qu’il échoue, ça le rend humain, ça amplifie l’enjeu qui apparaît hors de portée, puisqu’il va échouer d’abord. La réussite est toujours à mettre en rapport avec l’échec, en soit, la réussite n’a pas d’intérêt.

LD : Oui, il n’y a pas d’histoire s’il réussit tout de suite.

LG : Oui, voilà. Et le fait d’échouer d’abord… D’abord, ça va augmenter le réalisme, parce qu’échouer est naturel et fait partie de l’apprentissage. Si on réussit tout, le récit semble mécanique et le personnage invulnérable, donc ça n’a pas d’intérêt. C’est pour ça qu’on peut répondre à la question « un personnage doit-il toujours réussir ? », par « peut-être à la fin du récit » — et encore, ce n’est pas une obligation — mais on a intérêt à ce qu’il échoue quand même avant.

Par ailleurs, je pense qu’il y a deux sortes d’échecs. Il y a un échec qui procède d’une mauvaise façon de faire, et là, le personnage doit réessayer, mais différemment, donc là on est dans un processus d’apprentissage. Et là, quand je dis « réussir », c’est d’une manière générale. C’est réussir une épreuve ou réussir sa vie.

La deuxième sorte d’échec, on va discerner une impasse — l’échec va mener à une impasse. Alors que dans la première catégorie, c’est juste le chemin qu’il faut changer, là c’est le but qui n’est pas bon. Donc là, l’échec c’est une porte qui se ferme, et donc il faut revenir en arrière et prendre un nouvel embranchement, mais là aussi, c’est intéressant.

Donc l’échec, je pense, n’est jamais un échec dans l’histoire, parce qu’il la fait toujours avancer, d’une certaine manière.

MF : Moi j’ai envie de dire : ça dépend des types de récits. En préparant ça, je pensais à un certain nombre de récits qui reposent sur l’échec et qui sont forts parce qu’ils sont l’histoire d’un échec. Je pensais à la tragédie, par exemple. La tragédie, on sait qu’on avance vers quelque chose et que ça va mal se terminer, et toute la question, c’est comment et à quel point ça va mal se terminer. J’ai plein d’exemples qui me sont venus : Roméo et Juliette, des choses comme ça. Je pensais à Antigone pour les tragédies plus grecques. Alors, deux exemples qui me sont venu qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre, c’est La Petite Sirène d’Anderson, qui est à peu près l’histoire la plus terriblement glauque que je connaisse…

LD : Oh lala, oui.

LG : Oui.

MF : C’est-à-dire « je me renie totalement parce que je suis amoureuse, je me change totalement, en plus ça ne marche pas, et donc je meurs ».

L’autre exemple qui m’est venu, c’est 1984[1]. Je pense que le roman ne serait pas aussi marquant s’il ne se terminait pas par un constat d’échec aussi absolu, et même pas un échec flamboyant, même pas un héros qui meurt en se sacrifiant, juste un échec terrifiant parce qu’il est banal, quelque part. Banal et en même temps…

LG : Oui, oui. Comme Brazil[2], qui a le même type de fin.

MF : « Un personnage doit-il toujours réussir ? » : non, parce qu’une histoire qui se termine comme ça sur un échec, ça transmet une image d’impuissance absolument terrible, c’est cette impression qu’on est écrasé par le monde, le système, l’injustice… quelque chose de monstrueux, et ça peut être une fin de récit en soi.

LD : Complètement. D’ailleurs, moi j’avais noté l’aspect inverse : est-ce qu’un personnage qui réussit, c’est une histoire qui finit bien ?

MF : Ah, pas toujours.

LD : Pas forcément. En fait, toutes ces questions-là — et c’est pour ça que la question était volontairement mal posée — retombent sur des choses qu’on a évoquées plusieurs fois. Tout l’intérêt là-dedans se situe dans l’entre-deux, comme fréquemment en fiction et dans la narration. Alors, oui, c’est vrai que dans un récit hollywoodien un peu héroïque le happy end est souvent la règle, et encore, de moins en moins, parce que le monde est devenu complexe, ma bonne dame ! Forcément, même le mass intertainment[3] reflète l’ambiguïté, mais c’est là que la fiction est la plus intéressante et qu’elle stimule la réflexion : « j’ai réussi pour les mauvaises raisons, j’ai fait quelque chose de mal pour les bonnes raisons, j’ai fait quelque chose de bien pour de mauvaises raisons », etc., ou alors « j’y arrive, et en fait ça me pose un problème encore plus vaste que ce que j’imaginais ».

MF : J’ai l’exemple du Parrain[4] qui m’est venu en réfléchissant. Si on prend la trilogie dans son ensemble, c’est une tragédie parce que ça se termine terriblement mal, mais le premier Parrain c’est une histoire totalement ambiguë d’un personnage qui gagne en pouvoir et qui devient ce qu’il avait toujours juré qu’il ne deviendrait pas. À la fin, il est devenu son père, il s’est renié lui-même, et en même temps, il est devenu quelqu’un d’extrêmement puissant. C’est une fin que je trouve terriblement ambiguë. Est-ce qu’il a réussi ? Est-ce qu’il a échoué ? Est-ce qu’on peut même poser la question en ces termes ?

LD : Justement, c’est là que le lecteur ou le spectateur est appelé à s’approprier la question et à en faire la lecture qu’il veut. La littérature est probablement l’art narratif qui est le mieux placé pour stimuler ce genre de réflexions, puisque c’est peut-être la forme de narration qu’on s’approprie le plus facilement.

MF : Après, je pensais aussi… Il y a un certain nombre de récits auxquels j’ai réfléchi où je n’arrive pas à trouver de notion de réussite ou d’échec. L’exemple le plus flagrant qui m’est venu c’est Les Hauts de Hurlevent[5] qui est un bouquin qui commence par un échec. C’est l’échec d’une relation amoureuse, un personnage qui était déjà assez violent garde une colère tellement monstrueuse qu’il essaie de tout détruire autour de lui. C’est un roman de destruction massive en fait, Les Hauts de Hurlevent. Et j’ai beau retourner le récit dans tous les sens, je ne vois pas dans quelle mesure les personnages réussiraient ou échoueraient, ils essaient plus ou moins de survivre au milieu de cette folie furieuse. Ça se termine sur une fin où on ne sait pas très bien si c’est une fin positive — c’est un peu moins horrible que ce que c’était jusqu’à présent — mais j’ai beau tordre le récit dans tous les sens, je ne vois ni réussite ni échec dans ce roman-là. Et c’est certainement loin d’être le seul.

LD : Ça rejoint un peu ce que tu disais, Laurent, c’est que finalement, pour qu’il y ait une histoire, il faut forcément qu’il y ait un cheminement, et pour qu’il y ait cheminement, s’il est fini tout de suite, c’est forcément que ça doit mal se passer…

MF : Il n’y a pas que ça. C’est que je pense que dans le cas particulier des Haut de Hurlevent, c’est que c’est un récit rapporté. C’est-à-dire que quelqu’un rapporte qu’un jour, il a logé à tel endroit où il a rencontré tel personnage, on lui a raconté telle histoire de quelqu’un à qui on avait raconté que… C’est rapporté donc il y a plusieurs narrateurs par qui nous parvient l’histoire, donc on a différents points de vue. Et puis il y a quand même un personnage central qui est Heathcliff qui est assez écrasant, mais on l’aborde sous différents angles, et je crois qu’on n’a jamais son point de vue à lui, du coup. Donc la question de réussite, échec, etc. est un peu noyée dans tout ça.

LD : C’est la technique rêvée pour que le lecteur s’approprie le truc et choisisse qui il décide de croire, à qui il accorde du crédit, et l’interprétation qu’il va en faire, etc.

MF : Ils sont tous pourris, quasiment !

[rires]

MF : Presque tous. Tous sauf une.

LG : En fait, oui. Si on est dans une société figée, ça décrit ça aussi. Les sociétés figées ne permettent pas de réussir, d’une certaine manière, elles ne permettent pas de surmonter les épreuves qui changent le monde, puisque par définition le monde n’est pas changeable. Donc c’est un peu l’échec annoncé, de la même manière que dans des récits naturalistes purs. C’est pareil, on ne peut pas changer le monde puisque le monde est décrit tel quel et donc il n’est pas susceptible d’être profondément changé, via les épreuves d’un héros, j’entends. Donc c’est quelque chose de profondément « anti-narratif » on va dire, même si ça ne veut rien dire.

MF : Dans ce cas précis, j’aurais dit plus l’inverse, c’est-à-dire que c’est la nature humaine la plus noire qui ressurgit au contact de la nature. C’est plutôt « on lâche les humains dans la nature et y’a des horreurs émergent. Donc pour le coup, c’est une libération de cette société hyper figée, mais du coup ça rejoint ce que tu dis, mais on est plus dans “ce qu’on a à l’intérieur de nous qui est monstrueux et qui émerge”.

LG : Ouais. Je crois que la notion quand même de réussite/échec est quelque chose de profondément narratif, qui est quand même profondément lié au conte. C’est-à-dire que plus on s’en éloigne, plus on va mettre de l’eau dans le vin de la réussite. Dans une optique fonctionnelle, je crois que la réussite et l’échec doivent être vus comme une trajectoire, labyrinthe ou quelque chose comme ça. Par exemple, le héros est une trajectoire ascendante, c’est-à-dire qu’on va vers une réussite, quelle qu’elle soit : ça peut être changer le monde dans les contes. Le personnage va passer par l’échec ou au moins la non-réussite, jusqu’à une réussite, alors que l’antagoniste — le méchant — va commencer par réussir et va aller vers l’échec, on va avoir une sorte de trajectoire inversée, c’est ce qu’on retrouve souvent. Et c’est pour ça aussi que le conte s’est structuré en fonction des personnages, qui sont avant tout des vecteurs de fonctions, et donc on a des personnages qui, par nature, échouent d’une certaine manière.

Un mentor — le mentor du héros, par exemple — c’est le personnage qui sait, mais qui ne fait pas ou qui échoue à faire : pas assez puissant pour faire la quête, il va envoyer le héros. C’est une forme de personnage qui est dès le départ voué à l’échec puisqu’il ne va pas partir en quête. Il y a l’antagoniste qui réussit tout, c’est le roi installé, mais il ne peut pas, par nature, réussir l’épreuve finale. Et les personnages secondaires qui sont eux-mêmes conçus comme des épreuves, mais qui peuvent être traités comme de vrais personnages dans un roman — qui ne le sont pas dans les contes, mais qui peuvent l’être dans des romans, parce qu’il permet une profondeur psychologique qu’on n’a pas dans le conte — et là pareil, ce sont des personnages qui sont un peu condamnés à échouer, d’une certaine manière.

La notion de réussite et d’échec, je pense qu’elle est quand même intimement liée à l’histoire au sens du conte.

MF : Il y a une question que je me posais aussi, c’est dans quelle mesure la question “un personnage doit-il toujours réussir” ce que j’entends aussi derrière ça, dans quelle mesure ce n’est pas lié à la promesse de départ et au type de récit dans lequel on se situe. C’est qu’on a des récits où on va plus ou moins s’attendre à ce que ça se termine bien parce qu’on est dans quelque chose d’un peu léger et on sent que ça va être ça, et des récits quand on y rentre — je pensais à 1984 — où on se doute que ça ne va pas très bien se terminer, et il y a des récits qui vont reposer sur une rupture brusque d’une promesse narrative apparente.

Deux exemples qui m’étaient venus… Je pensais à la série Harry Potter qui commence vraiment comme des romans jeunesse assez légers où on sait que les personnages vont s’en sortir tout le temps, ça devient de plus en plus dark, mais à chaque fois on rétablit toujours l’ordre établi. Et j’avais été particulièrement marquée par une scène à la fin du 4e livre, où d’un seul coup un personnage secondaire est tué, qui est en plus un gamin qui a l’âge des héros, et il est tué d’une manière totalement brutale et gratuite et c’est une scène extrêmement choquante qui d’un seul coup renverse la règle du jeu : à partir de maintenant, il peut se passer des choses horribles, on garde quand même l’idée que les héros vont s’en sortir à la fin, mais plus on avance dans l’histoire, et plus on a ce truc de tuer les personnages pour ajouter une espèce de menace d’échec. Et j’ai vraiment eu cette impression d’une promesse narrative qui changeait en cours de route. On se permet des choses dans la 2e moitié du cycle qui étaient impensables au début. Après je pensais à Georges Martin, mais ça nous amène assez loin…

[rires]

MF : Dans la série : “Ah ! Vous pensiez que je vous avais installé un héros ? *couic ! * Il n’y en a plus, on passe à autre chose !”.

LG : Mais c’est vrai que dans les genres, on joue avec ça.

MF : Oui.

LG : Prenez les livres d’horreur et les films d’horreur des années 80-90 où on ménageait toujours une porte de sortie à la fin ou en post-générique, où le méchant n’est pas vraiment mort, où il reste un œuf…

[rires]

LD : Oui, tout à fait !

LG : Ou le méchant des films d’action où tant qu’on ne voit pas le cadavre, on peut considérer qu’il n’est pas mort et qu’il reviendra… Bon, ben ça, on joue avec ce code-là, on joue avec le code du “un héros, ça réussit… ah ben en fait, non”. C’est plus ludique qu’autre chose. D’ailleurs, quand on s’écarte de cette norme-là, ça ne dure pas. Par exemple, quasiment tous les films d’horreur des années 80-90, vous aviez la fameuse double fin ou la fin qui ne se termine pas parce que le machin reviendra d’une manière…

LD : Quelque chose a survécu…

LG : “Quelque chose a survécu”, voilà. Ça, comme on s’écarte de la norme, c’est une mode, et les modes ne durent pas, et effectivement ça a fini par un peu s’étioler, même si de temps en temps… Peut-être un film sur 5, ou un film sur 6 d’horreur, replonge là-dedans, mais c’est plus un jeu, je pense.

LD : Là aussi il y a peut-être des choses qu’on a un peu abordées en filigrane, mais qui est que la réponse au conflit narratif, que ce soit de la scène ou de l’ambiance entière du récit, doit évidemment émerger organiquement — vous pouvez cocher la case de votre bingo — des contraintes mêmes de l’histoire, des personnages, et de la manière dont ça s’organise. Parfois en cours d’écriture, il arrive — alors, peut-être plus à moi parce que je suis le plus structurel des trois — qu’on parte sur une fin supposée pour une scène, et on se rend compte au cours de l’écriture que finalement ça ne se passe pas comme ça, soit machin qui devait mourir en fait s’en sort, soit machin qui devait aller jusqu’à la fin du bouquin, ben en fait son voyage va s’arrêter là, merci.

Quand ça s’impose, cette réussite ou cet échec inattendu quelque part, le meilleur service à rendre au récit et d’ailleurs à soi-même aussi pour le plaisir de l’écriture, c’est de suivre cette direction-là même si ça peut faire peur, l’accepter, et de se dire “bon, ça va peut-être faire tomber l’édifice que j’avais prévu, mais si je le sens comme ça, ce n’est peut-être pas grave, l’édifice sera meilleur après, même si ça va faire peur et que ce sera plus galère pour l’écrire”.

Petite citation pour terminer ?

LG : “Je ne sais pas si cela est juste. Mais je sais que seules les grandes épreuves, les grandes chutes, les grandes réussites et les grandes chances font un homme grand. Une vie nourrie par elles ne peut tout de même pas être considérée comme une série de hasards heureux. La foudre ne tombe pas toujours à la même place, pour l’attirer il faut une substance propice. Le danger et le triomphe ne vont qu’à des têtes choisies, et c’est elles seules qu’ils couronnent”. Mermoz, par Joseph Kessel.

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant, assez procrastiné, allez écrire !


[1] De George Orwell, 1949

[2] Film de Terry Gilliam sorti en 1985

[3] « Divertissement de masse »

[4] Film de gangsters réalisé par Francis Ford Coppola, sorti en 1972

[5] De Emily Brontë, 1847

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