Clapotille, Laurent Pépin

Clapotille (2024, Fables fertiles)

Auteur : Laurent Pépin, Français

Novella Fantastique, tome 3/3

Mon avis sur le tome 1 ; tome 2

Cette chronique s’inscrit dans le cadre d’un Service-Presse. Je remercie l’auteur de m’avoir fait confiance et de m’avoir proposé de lire ce livre.

Après « Monstrueuse féérie » (2022) et « L’angélus des ogres » (2023), « Clapotille » est le dernier acte d’un conte onirique, où se tracent les contours hallucinés d’un personnage hors norme, chevalier errant de temps éclatés, dont l’imaginaire est le royaume et le seul refuge. C’est là, au milieu des ruines de son esprit, que va naître Clapotille, tel un mirage. « Après tout, il habitait encore dans un coin de ma tête, quand je suis apparue sur cette plage, sur le sable enneigé, peut-être qu’il a éclos comme ça, lui aussi, sur une autre plage, ou dans un lac, sous la montagne, dans un océan de coquelicots, ou parmi les feuillages ardus d’une forêt de ventilateurs. »

Mon avis

Au cours des deux premiers tomes de cette trilogie, nous avons rencontré le narrateur atypique de ce conte, nous avons eu un aperçu de sa psyché torturée qui l’a fait passé de psychiatre à patient au milieu des autres Monuments. Surtout, nous avons pu deviner la réalité sous le rêve, la véritable identité des Monstres. Nous avons assisté à son combat, à ses efforts pour leur résister et empêcher leur émergence.

Mais cette fois, les Monstres sont peut-être en train de gagner.

Je suis toujours aussi fascinée par la poésie qui émane de ce texte, cette beauté onirique qui rend l’horreur sous-jacente à la fois plus supportable et plus terrible par contraste. Comme toujours, il est difficile de trouver la frontière entre la réalité et le fantasme, pour peu qu’elle existe vraiment. C’est d’ailleurs tout l’essence du Fantastique, ce doute permanent sur qu’on est en train de lire, sur ce que les personnages nous racontent. Le texte n’apporte pas de réponse absolue, et c’est tant mieux.

Prenons Clapotille, par exemple, qui donne son titre à ce troisième volume. Créature surnaturelle ? Pur produit d’imagination ? Véritable fille, mais « fantasmé » ? Toujours est-il qu’elle apporte une nouvelle sensibilité aux évènements, et de nouveaux enjeux. Parce qu’il est parfois difficile de lutter contre les Monstres, même quand il ne reste que leur ombre, au point de devenir un Monstre soi-même. (Si vous avez besoin de vous « spoiler » sur la thématique en question avant d’envisager une lecture, n’hésitez pas à scroller en bas de l’article).

Bilan

Clapotille est une très belle conclusion à cette trilogie sombre et onirique, offrant une lueur d’espoir au milieu de ces ténèbres. Une lecture difficile, viscérale, par ses thématiques et la réalité qui transparaît sous le conte, mais c’est surtout très sensible et poétique.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

TW : Pensées intrusives incestueuses, liées à une enfance traumatique.

5 réflexions sur “Clapotille, Laurent Pépin

    • Les thématiques sont difficiles, mais c’est écrit d’une façon qui les rend à la fois plus « supportables ». Chaque tome a vraiment été une belle découverte, je remercie vraiment l’auteur de m’avoir proposé de la découvrir 🙂

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