Aujourd’hui, trois films d’horreur sans thème particulier, visionnés au hasard de mes tribulations sur Netflix, ce qui nous donne un éventail de trois films très différents les uns des autres :

• Pearl (2022)
• Malignant (2021)
• Synchronic (2020)

Dans la ferme familiale, Pearl s’ennuie et rêve d’une vie comme dans les films. Il faut dire que son environnement familial n’est pas propice à l’émancipation, puisque son père est gravement malade et sa mère croyante règne en despote sur la maisonnée (vous voyez la mère de Carrie ? C’est la même vibe). Pearl est une jeune femme ordinaire, qui veut simplement être aimée et vivre une vie intéressante et libre. Elle est passionnée par le cinéma, qui lui montre une version fantasmée de la réalité, exacerbant ses insécurités et ses obsessions… jusqu’au craquage. Et c’est le début d’un « slasher bucolique » très fun, avec un contraste assez intéressant entre l’ambiance « petite maison dans la prairie » et les meurtres décomplexés. Mais ce n’est pas que ça. Au delà du divertissement gore, c’est aussi (surtout ?) un drame. Malgré ses actes, je me suis surprise à éprouver une vraie compassion pour Pearl. Je pense qu’on peut facilement se sentir concerné par la sensation d’être piégé dans un quotidien morne et solitaire en passant à côté de sa vie, par une sensation de ne pas être reconnu à sa juste valeur (surtout à l’ère des réseaux sociaux, entre recherche de validation extérieure et idéalisation de la vie des autres).

A noter que ce film se situe dans l’univers de X et de MaXXXine, que je n’ai pas vus, mais que je regarderai probablement à l’occasion.

Heureusement qu’il y a la scène d’ouverture, parce que sinon on pourrait croire à une nième histoire de « mais en fait, le tueur, c’était depuis le début le héros avec un dédoublement de la personnalité, tadum ! ». Le film passe allégrement d’un style d’horreur à l’autre : psychologique, giallo, body horror… Il y en a pour tous les goûts ! Le film est assez divertissant quoique pas effrayant du tout, relativement lent dans sa mise en place jusqu’à un climax explosif que j’ai trouvé personnellement très fun et qui ne laisse aucun répit jusqu’à la fin. Sans vous spoiler, même si l’idée de base n’est pas réaliste pour un sou, cela permet des choses très intéressantes au niveau visuel, en particulier sur les mouvements de l’antagoniste. C’est un film un peu pop corn mais je l’ai trouvé bien sympa 🙂

Toutes les sources ne présentent pas ce film comme relevant de l’horreur, et effectivement, je trouve qu’il s’agit davantage d’un film de science-fiction dramatique plutôt qu’horrifique. Cependant, le début du film, nous montrant le quotidien de ces ambulanciers confrontés à la détresse humaine, est assez malaisant en soit. Quant au principe de cette drogue, transposée à la vie réelle, ce serait quand même assez horrible (même si pas crédible, j’ai eu du mal à suspendre mon incrédulité, je l’admets). J’ai beaucoup aimé tout le segment où Steve, le personnage incarné par Anthony Mackie, essaie de comprendre les règles qui régissent l’effet de cette drogue.

Mais même si l’aspect science-fiction est intéressant, c’est vraiment la dimension humaine qui m’a embarquée. Steve et Dennis sont deux amis d’enfance dont l’amitié est en train de se fracturer. Dennis s’est éloigné de sa femme et de sa fille, semble ne plus supporter son quotidien tout en ne faisant rien pour le; changer, et est persuadé que Steve est devenu un junkie (mais il ne fera rien non plus pour tenter de l’aider). Steve vit seul avec son chien une existence morne, et apprend qu’il a un cancer au cerveau, mais n’en dira rien à Dennis. La disparition de la fille de Dennis à cause de la drogue synchronic va faire changer leur vie et leur relation, mais pas sans prix à payer. Le film est assez riche en émotions, je pense à deux moments en particulier.