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Cercles d’écriture, de (re)lecture, une pratique ancienne du monde littéraire et prenant de plus en plus la forme d’ateliers à visée professionnalisante. Comment cela fonctionne-t-il, et que peut-on en attendre ? Après un rapide tour d’horizon de Lionel, Mélanie présente les formules, en insistant sur les différents publics auxquels elles s’adressent. Pour Laurent, le plus intéressant dans le système consiste à affronter la difficulté de produire en se confrontant au regard immédiat d’autrui. (Blog de Lionel Davoust)
Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !
S03E22 : Les ateliers d’écriture
(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Umanimo)
Vous écoutez Procrastination, Saison 3 Épisode 22 : Les ateliers d’écriture
Podcast sur l’écriture en 15 minutes.
Parce que vous avez autre chose à faire.
Et qu’on n’a pas la science infuse.
Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.
Lionel Davoust : Les cercles ou ateliers d’écriture, c’est une pratique qui est extrêmement développée aux États-Unis. C’est-à-dire que c’est rare de prendre des romans de genre, de regarder les remerciements et de ne pas voir à un moment la mention de l’auteur qui remercie ses bêta lecteurs, qui en général viennent de cercles ou d’ateliers.
Ça va évidemment de l’atelier de quartier, d’auteurs qui se relisent entre eux, jusqu’à des ateliers à visée professionnelle, comme un atelier qui est en général assez connu qui est l’atelier Clarion[1], qui est souvent très recommandé aux États-Unis, et dont il se dit parfois même que c’est la voie par laquelle il faut passer pour devenir auteur professionnel. Sans même aller jusqu’à la visée de devenir professionnel ou pas, l’idée derrière, c’est d’améliorer son écriture, tout simplement. Donc, en France on en a aussi, et je dirai qu’il y a typiquement deux types de formules.
Il y a l’atelier en présentiel, avec des gens autour de soi, on peut en trouver dans son quartier, on peut en trouver donnés par des auteurs pro ou semi-pro, et y a également des formules en ligne de plus en plus développées, dont le 1ᵉʳ nom a été le site Cocyclics[2], où les gens se relisent entre eux et commentent leurs textes.
Alors, peut-être déjà dire un mot sur à quoi ça ressemble un atelier d’écriture ? Quand les gens se rassemblent dans une pièce, qu’est-ce qu’ils font ensuite, après avoir bu du café ?
Mélanie Fazi : Alors, je ne suis pas une très, très grande spécialiste du domaine, j’en ai animé quelques-uns, mais dans un cadre assez spécifique. Il me semble qu’il y a différents types d’ateliers qui dépendent déjà du public visé. C’est qu’on va avoir… disons un bout du spectre des ateliers qui s’adressent à des personnes qui n’ont jamais tâté de l’écriture, qui ont envie, mais qui n’osent pas forcément et qui ont besoin d’être cadrés, ou bien des personnes qui ont quelque chose à exprimer et qu’on va aider à mettre en forme. Et à l’autre bout du spectre, des ateliers pour des personnes qui pratiquent l’écriture ou s’y intéressent ou qui, en tout cas, ont déjà fait un minimum la démarche, qui sont parfois déjà des auteurs publiés et qui ont envie de ce cadre, soit parce qu’ils veulent travailler des aspects techniques, thématiques qui les intéressent, soit parce que c’est un bon moyen de produire des textes et du coup, y a un effet d’émulation.
Mais alors, évidemment, il y a énormément de choses entre deux. Ateliers… Après, dans les écoles, dans les prisons, il y a énormément de sortes d’ateliers d’écriture, je pense.
LD : Je pense qu’on peut aussi rajouter une forme qui est la conférence ou la masterclass, qui s’apparente un peu plus, je dirais, à un cours classique ou à de la formation continue, où on a un ou plusieurs auteurs qui viennent pendant un ou plusieurs jours, être là plus en mode conférence ou type cours universitaire, sur une problématique ou plusieurs de narration, de genre, etc.
Là, je pense qu’on va peut-être un peu plus se concentrer… pas forcément sur les ateliers de déblocage, mais plus sur les ateliers, je dirais, d’échange ou d’affinement de sa plume de manière générale. Donc, est ce que c’est ça qu’on peut en espérer, d’essayer d’amener sa plume à un niveau supplémentaire ? Qu’est-ce qu’on espère ? Qu’est-ce qu’on voudrait trouver dans un bon atelier ?
MF : [en riant] L’inspiration, la gloire, la richesse ! Après, ça dépend aussi des intervenants. Beaucoup d’animateurs sont des écrivains qui vont faire ça de manière très ponctuelle. Et parfois on s’inscrit parce qu’on est intéressé par un écrivain en particulier, son travail, et qu’on pense que lui va nous apprendre quelque chose en particulier. Ou on est intéressé par une formule d’atelier, je pense. Est-ce que l’un l’autre, vous en aviez animé également ? J’en ai animé, moi, uniquement pour l’atelier Présence d’Esprit[3].
Laurent Genefort : Moi, c’est pareil, j’en ai fait très, très peu. Ce n’est pas trop mon truc. Moi j’avoue je suis plus à l’aise derrière un clavier qu’en public. Si, si, c’est vrai. Donc c’est vrai que d’interagir… Pour moi, la relation avec un texte est uniquement personnelle. J’ai du mal à m’affronter au regard de l’autre pendant l’acte d’écriture. Après oui, après la publication. Mais avant, pour moi, c’est l’affaire de l’éditeur et de l’auteur.
MF : Là, tu parles plus en tant que participant ou en tant qu’animateur ?
LG : Les deux. Producteur de texte, en fait, pour le coup. J’ai fait deux ateliers pour Présence d’Esprit. Alors, c’était plutôt intéressant, parce que c’était préparé en amont et que c’était autour d’une thématique. C’est-à-dire qu’on ne débarque pas comme ça – et d’ailleurs, dans un atelier d’écriture, on ne débarque jamais comme ça, il me semble. On a un programme, des exercices, et à la fin de l’atelier, il faut avoir produit quelque chose, soit un bout de nouvelle, soit quelque chose qui a permis de s’affronter au regard de l’autre. Et je pense que c’est ça sans doute le plus intéressant.
MF : Il y a quelque chose qui est produit et qui n’aurait pas existé sans ce contexte et sans ce déclencheur particulier.
LG : Ouais, c’est ça.
LD : Tout à fait. J’en anime assez régulièrement en présentiel, avec Présence d’Esprit aussi, à l’école Les Mots[4] à Paris, et j’en fais en ligne aussi.
LG : Comme pour le Poker !
LD : Exactement, voilà, je perds ma chemise. La formule classique, c’est tout le monde se rassemble, il y a une consigne qui est donnée par l’animateur – ou animatrice – en général, avec une vue pédagogique. Il faut produire, parfois, c’est un peu intimidant d’ailleurs, ça arrive qu’il y ait des participants qui au bout de 5 min, disent « Je suis désolé, je me suis trompé, ça ne me va pas. » Il faut produire en une ½ h, ¾ d’heure, 1 heure, un texte sur la consigne, sachant qu’il n’y a pas d’exigence de longueur, de qualité, ni rien. Le but, c’est de se confronter au problème. Pour ma part d’ailleurs, j’ai tendance à essayer de choisir des problèmes plutôt difficiles, parce que l’intérêt, c’est de se casser les dents dessus pour en parler après. Si c’est pour écrire un truc qu’on peut faire chez soi, je ne vois pas l’intérêt de se déplacer.
MF : Et préciser peut-être que souvent – en tout cas, au moins pour ceux de Présence d’Esprit dont on parle – il y a un thème qui est décidé à l’avance, et les gens s’inscrivent sur le nom de la personne qui anime, de l’auteur, mais aussi sur le thème.
LD : Aussi du thème, tout à fait.
MF : Moi, j’avais proposé une fois sur la nouvelle Fantastique, par exemple, d’autres ont fait les scènes d’action. Je ne sais pas sur quoi vous avez travaillé, mais des choses qui sont…
LD : La scène d’action !
[rires]
MF : C’était peut-être toi qui m’en avais parlé, du coup !
LG : Je ne sais plus ce que c’était, moi… Les créatures.
MF : J’avais fait ça, et à un moment donné, j’en avais voulu un sur la concision, parce que dans un des ateliers, j’avais buté sur le problème de concision que certains avaient du mal à comprendre, et du coup, j’avais voulu travailler. Mais on arrive souvent sur un domaine dans lequel on a, j’allais dire de « l’expertise », en tout cas, on a une forme de maîtrise de compétence.
LG : Un domaine de compétence.
MF : Voilà.
LD : Donc oui, de manière générale, les gens produisent, ensuite lisent leur production et puis, on fait des retours constructifs. En général, l’animateur ou animatrice, son boulot, c’est d’être un peu plus critique et vilain que les autres, parce que s’il un peu plus d’expérience, il voit un peu plus de trucs, mais c’est le but. Donc c’est un peu tout ça, il y a cet effet d’émulation, d’entraînement, de communauté, de voir… Ça fait du bien, parce que l’écriture, on en parle assez souvent, est un métier solitaire. Ça fait du bien de se voir, de rencontrer d’autres personnes dont on se rend compte que : ah, oui, je ne suis pas tout seul à galérer le soir, à essayer de jongler avec mon boulot et d’écrire en même temps. On a le regard de l’animateur ou animatrice dont on espère qu’il soit compétent. Et puis on a cette passation de connaissances et surtout ses retours aussi des autres.
Alors, si vous deviez définir un bon atelier ? À part le fait que ce sont évidemment ceux que vous animez quand vous animez, bien sûr.
LG : C’est peut-être celui qui génère le moins de frustration, à la fin, des participants. Moi je trouve que c’est ça. Y compris de frustration de l’animateur lui-même, mais voilà, je crois que c’est…
MF : J’avoue de la même manière, étant donné que j’ai fait de manière très ponctuelle et que je n’ai pas une pratique très, très longue de ça, j’ai trouvé intéressant de m’y affronter. Je ne suis pas sûre d’avoir compris aussi bien que de… Les types d’exercices que j’ai choisis me sont venus spontanément, je ne suis pas sûre que c’étaient les plus parlants.
À un moment donné, j’animais un atelier qui était en quatre séances. On avait travaillé sur la nouvelle Fantastique, puisque je me suis dit bon, c’est ce que je sais faire à priori, donc c’est ça que je peux transmettre. J’avais pris le parti de découper la nouvelle en quatre étapes. J’avais essayé de définir : 1ʳᵉ séance, vous me posez une situation, un décor ou quelque chose comme ça ; 2ᵉ séance vous allez introduire un élément d’étrangeté ; 3ᵉ séance… Bon, après, je ne sais plus comment on avait structuré, mais c’était un petit peu artificiel en même temps, mais c’était intéressant de découper les choses comme ça. Je n’ai pas tellement de recul sur ça, parce que ça a été vraiment fait en tâtonnant. J’imagine que pour vous aussi.
LG : Bah oui, en fait, on teste des trucs et finalement, ça dépend de la classe. C’est comme n’importe quelle classe, finalement. C’est-à-dire que des fois, ça match bien, ça correspond bien aux attentes de la classe. Ben ça n’avait pas été le cas, une fois, où j’avais fait un truc sur les créatures, la façon d’insérer des créatures, un décor, un univers à l’intérieur d’une fiction courte. En fait, la plupart des gens, finalement, ça ne les intéressait pas trop. Donc on avait dévié sur un peu autre chose. Mais voilà, l’exemple d’un truc qui n’avait pas super bien fonctionné. Je m’étais rattrapé aux branches en déviant sur les techniques, d’une manière générale, de la description, donc c’était devenu : comment on décrit ? c’est quoi le rôle de la description ? Mais au final, le contenu n’avait visiblement pas correspondu aux attentes inconscientes de la classe.
MF : Je me souviens aussi d’une fois, on m’avait conseillé pour la 1ʳᵉ fois, pour avoir un point de départ, de donner des objets à tirer au sort. Donc j’avais fait un lieu, un personnage, vraiment quelque chose de basique, pour avoir un point de départ, et ça avait très, très bien marché. Et la 2ᵉ fois, j’ai voulu tester un peu plus original. J’ai voulu partir d’images, et je suis allée chercher des images de films que je trouvais frappantes et que j’ai imprimées et fait tirer au sort par les participants. Et certains ont bloqué parce que le visuel, je pense, les inhibait complètement, alors qu’avoir simplement un mot… Alors, pour moi, j’avais choisi des images dont vraiment moi, en les regardant, j’avais envie de d’inventer une histoire autour. Ça n’avait pas tellement marché, alors qu’un seul mot bizarrement les inspirait plus.
LD : Alors, je ne suis pas entièrement d’accord sur le fait que l’atelier, on ne doit pas en sortir frustré, je pense qu’il faut. [rires]
LG : Ah ! d’accord.
MF : Alors, définis ?
LD : En fait, je pense – je précise, évidemment qu’il ne faut pas sortir de là en ayant le moral dans les chaussettes – mais je pense que l’intérêt d’un atelier d’écriture et de la démarche, si on va au-delà de l’atelier… Parce que c’est très bien aussi, je ne juge pas, des fois il y a des gens qui se rassemblent juste pour écrire, parce que dans l’aspect loisir de la chose, comme on disait, c’est pas purement la problématique de ce dont on parle là. Pour moi, l’intérêt d’un atelier, quand on cherche à améliorer sa plume dans une démarche… Je n’ose pas dire professionnelle, professionnelle on l’a définie dans les épisodes précédents, c’est-à-dire d’essayer de faire les choses bien avec la vue d’un public. Ça ne veut pas dire gagner des sous, c’est d’essayer de faire ça bien dans le but d’être lu, c’est tout.
Donc ça veut dire qu’il faut apprendre la mécanique de la narration, et l’intérêt de faire cette démarche, c’est justement de se confronter à la difficulté. On peut en ressortir avec le cerveau qui coule par les oreilles. Mais l’intérêt, c’est de se dire : « Bah, j’ai peut-être éventuellement touché du doigt quelque chose, ça m’a peut-être appris un truc. Ça m’a permis d’aller au-delà de ma zone de confort », ce qu’est intérêt du truc.
Ce que je trouve parfois un peu frustrant dans l’atelier que j’ai tendance à appeler à la française, c’est-à-dire qu’on se rassemble autour d’une table, on écrit pendant 1 heure. Si c’est pour que les gens sortent, viennent prendre du thé, des petits gâteaux et juste écrire, ils sont contents, ils ont écrit, ben à la rigueur… Enfin, si le but c’est d’écrire et d’essayer d’améliorer sa narration, si c’est juste pour faire ça, c’est une question de discipline, on peut le faire chez soi. Si c’est pour sortir, c’est pour essayer d’aller chercher plus loin.
Donc, dans cet optique-là, mon avis, ce qui hyper important, et c’est en grande partie de la responsabilité de l’animateur ou animatrice, c’est d’avoir une ambiance qui est constructrice, constructive, et bienveillante, et que les retours montrent le positif – on revient sur les béta-lecteurs aussi, quand on a une chronique négative, expliquer pourquoi ça n’a pas marché. Qu’est ce qui m’a plu, mais pourquoi ? Qu’est ce qui a marché ? Quelles sont les qualités ? Quelles sont éventuellement les faiblesses ou les trucs qui pour moi, ont moins bien marché, pour essayer d’amener plus loin.
MF : Sachant que certains participants sont plus ou moins réactifs à ça. Et parfois, on a une frustration qui est générée par le fait qu’on essaie, et on sent qu’en face la personne n’est pas en attente de ça, justement. La frustration… Après voilà, sur l’ensemble d’un atelier, ça ne se passera pas de la même manière avec tous les participants.
LD : Bien sûr.
MF : J’ai déjà rencontré différentes attitudes, effectivement, en face.
LD : Tout à fait. Mais à partir du moment où l’idée c’est d’essayer de faire un véritable travail, quelque part il ne faut pas voir ça comme un truc scolaire. C’est-à-dire que si un exercice est difficile, l’intérêt est de se confronter à cette difficulté, et ensuite d’avoir les retours et les échanges.
C’est là qu’on apprend des trucs, et c’est là que la formule pour moi est intéressante et elle est productive. Il y a beaucoup d’ateliers, et donc c’est un mot d’avertissement si vous avez envie de vous mettre à un atelier. Les ateliers, souvent, c’est payant, d’ailleurs ça représente un certain investissement souvent, parce qu’il y a une compétence. Mais on voit aussi pas mal d’ateliers – et encore une fois, je ne critique pas, il faut juste savoir ce qu’on veut – qui sont plus des ateliers « thé, petits gâteaux », et se faire plaisir. Et très bien, mais ce n’est pas dit qu’on en apprenne quelque chose. Si c’est pour juste pour sortir, pour écrire, on peut sortir au bar du coin, ça marche aussi.
MF : Certains ont vraiment besoin de l’effet d’émulation d’être plusieurs. Il y a des gens qui travaillent très bien seuls et d’autres absolument pas.
LG : Voilà, exactement.
LD : Tout à fait, tout à fait. Mais à ce moment-là, pas besoin de payer pour ça, on peut se retrouver avec des camarades, déjà, et au bout d’un moment, si l’on cherche à vouloir produire régulièrement, il va falloir acquérir cette discipline aussi. Mais ça c’est une autre question.
LG : Mais du côté du prof, les meilleurs écrivains ne font pas les meilleurs animateurs d’ateliers et vice versa. Ce n’est pas parce qu’on est un « mauvais écrivain » [rires], ce n’est pas parce qu’on excelle pas, qu’on n’est pas reconnu comme étant le meilleur, qu’on ne va pas faire un super animateur.
MF : À l’inverse, on peut être très doué pour écrire et ne pas savoir l’expliquer, ou ne pas être doué avec les gens pour transmettre quelque chose.
LG : Exactement, moi c’est un peu mon cas. Je pense que je me pose encore trop de questions théoriques pour être un bon passeur à ce niveau-là en fait, vis-à-vis d’attentes d’apprentis écrivains.
LD : Sur les animateurs et animatrices aussi, si des poditeurs veulent se lancer dans l’aventure atelier d’écriture, j’aurais tendance à recommander de jeter un œil quand même au curriculum vitae de l’animateur ou animatrice, pour être sûr qu’il puisse vous apporter quelque chose. Quelqu’un qui a publié professionnellement, s’est confronté au milieu de l’édition, c’est un plus, simplement parce que c’est gage d’une certaine expérience, histoire de savoir à quel type d’atelier on a affaire. Et encore une fois, à savoir ce qu’on veut aussi. Avoir quelqu’un qui a une petite expérience de la publication, du métier, du travail avec un éditeur, pourra peut-être plus facilement guider quelqu’un qui a des ambitions semblables, c’est tout.
Je voudrais aussi, pour ma part, juste faire un avertissement qui rejoint un peu ce qu’on a dit sur les béta-lecteurs, notamment sur les forums en ligne et les ateliers sans nécessairement d’animation. La discipline qu’on en retire, l’émulation… c’est extrêmement bon. Faire attention à… Comme toujours, avoir un certain esprit critique sur les retours qu’on vous fait. Y compris de la part de l’animateur ou animatrice, même si c’est un auteur qui a publié, pro, etc. Ça arrive aussi. J’ai eu des anecdotes d’auteurs pro qui disaient : « Ah, vous écrivez de la Science-Fiction ? C’est de la merde ! Parce que moi, j’écris de la littérature sérieuse, vous comprenez ? » Donc bon, alors voilà, ce retour-là n’a pas grand intérêt.
LG : [rires] Il faut absolument que je m’inscrive !
[rires]
LD : Ah ! J’aimerais bien voir ça !
Toujours, les retours sont précieux et intéressants. Savoir aussi se placer vis-à-vis de ses intentions, toujours se dire : « Est ce que j’ai raté mon coup ? Est-ce que c’est une question d’exécution ? Est-ce que je n’ai pas réussi à toucher ce lecteur ou cette lectrice-là ? » pour ne pas perdre tout simplement ce qui fait la personnalité et l’intérêt de son texte, qui peut être dans les imperfections, qui est dans la personnalité. Peut-être que l’exécution n’est pas au bon niveau. Mais c’est faire attention à ces choses-là, tout simplement, ne pas tomber dans le syndrome du blockbuster Hollywoodien où on écrit par comité. C’est à dire qu’on a fait un texte, il y a dix avis qui sont passés, j’ai intégré les dix avis, et du coup, mon texte quelque part il ne dit plus rien.
Donc, voilà, savoir différencier la personnalité de l’exécution, et savoir le faire à la fois quand on reçoit les retours, et savoir le faire quand on donne des retours, quand on est participant.
Une citation pour terminer ?
MF : Citation de Flannery O’Connor : « La théorie corrompt aisément les imaginations isolées, mais un auteur plongé dans sa communauté rencontre rarement ce problème ».
Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant, assez procrastiné, allez écrire !
[2] https://cocyclics.tremplinsdelimaginaire.com
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