Dans dix jours, Dalinar défiera le champion d’Abjection dans un duel à mort. Tandis qu’il se prépare pour cet affrontement, les Chevaliers Radieux engagent le combat à travers le monde contre les troupes du dieu maléfique : Adolin se rend en Azir, Jasnah à Thaylenah, Sigzil et Venli dans les Plaines Brisées, alors que Szeth, accompagné de Kaladin, retourne à Shinovar pour purifier sa terre natale de l’influence néfaste des Incréés. Pendant ce temps, Shallan, Renarin et Rlain tentent quant à eux de percer les mystères entourant l’Incréée Ba-Ado-Mishram. Dans dix jours, la bataille pour Roshar commencera.
Dans dix jours, le destin du Cosmère tout entier changera à jamais. Voici le récit des cinq premiers jours de cette interminable attente…

Mon avis sur : Tome 1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 4

Mon avis

Compte tenu de leur épaisseur conséquente, chacun des tomes des Archives de Roshar est scindé en deux pour leur sortie française. Habituellement, je les lis et chronique dans un seul ensemble parce que c’est comme ça qu’ils ont été pensés à la base, mais voilà, c’est le dernier tome du 1er cycle de Roshar, je n’avais pas envie d’attendre la 2e partie pour le lire et en parler^^ Mais gardez à l’esprit qu’on est sur une moitié de tome, et pas un tome entier, malgré ses 826 pages au compteur (oui, c’est un joli ptit pavé).

Ce préambule étant fait : commençons.

Normalement, si vous êtes arrivés à ce stade de l’histoire, c’est que vous appréciez les romans de Sanderson, et notamment Roshar. Cette première partie est dans la lignée des précédents : il prend son temps de rappeler son intrigue et ses enjeux, de montrer où en sont les personnages, si bien que même sans résumé ni dramatis personae, on se remet très vite dans le bain. Peu de moments épiques dans ce tome, même si on a quelques échauffourées, mais c’est assez normal puisque cette première partie remet ses pions en place.

Ce 5e et ultime tome semble être divisés en 10 parties, chacune représentant une journée, les cinq premières figurant dans cette première partie, donc. Pourquoi 10 ? Eh bien, il s’agit d’un compte à rebours, puisqu’il ne reste que 10 jours pour trouver une issue au pacte passé entre Dalinar et Abjection et empêcher ce dernier de mettre la patte sur Roshar, et par extension sur le Cosmère. Sauf qu’Abjection, c’est un petit rusé, pas besoin de petites lignes pour tordre le pacte, et Dalinar va devoir chercher des réponses dans le passé de Roshar et de ses mythes. Et c’est pas le Père-des-Tempêtes qui va l’aider, car ce haut-sprène semble garder pas mal de choses pour lui… Quant aux autres personnages, eh bien il va falloir tenir pendant ces dix jours, en serrant tout ce qu’ils peuvent croiser et tenter d’apporter leur pierre à l’édifice.

Comme d’habitude, nous avons affaire à un romans chorale, chaque chapitre étant narré à tour de rôle par différents personnages, ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble de la situation, d’autant qu’ils sont bien éparpillés et ont chacun leurs objectifs. Chacun possède bien sûr sa voix propre, sa psyché et ses particularités, et c’est toujours intéressant de les suivre les uns après les autres, et comme les « groupes » ont été réarrangés, on a affaire à de nouvelles dynamiques, ce qui est toujours très cool.

Ce tome est toujours beaucoup centré sur la santé mentale et ce que j’appellerai les « atypismes » au sens large, c’est tellement rare je trouve d’avoir ces sujets traités en Fantasy, et notamment en Fantasy épique ! On s’attendrait pourtant à rencontrer davantage de héros dépressifs et traumatisés vu tous ce que les auteurices leur font subir. C’est vraiment l’un de mes aspects préférés de ce cycle, surtout que je trouve le sujet plutôt bien traité pour les aspects que je connais.

Dalinar et Navani

J’en ai déjà un peu parlé, mais Dalinar commence un peu à crouler sous le poids de Roshar, puisque c’est lui qui doit trouver une solution pour que Roshar, et le Cosmère tout entier, ne tombe pas sous l’égide d’Abjection. Il ne peut plus faire confiance à son principal allié, qui semble décidé à lui mettre des bâtons sous les roues, et il doit également faire face à l’éloignement de son fils aîné suite aux révélations familiales des tomes précédents. Heureusement, il peut toujours compter sur Navani, qui est à l’inverse de nouveau en retrait même si elle reste importante, mais c’est pas bien grave puisqu’elle était sous le feu des projecteurs dans le tome précédent.

Pour l’instant, nous n’avons pas encore les révélations promises puisque Dalinar est en cours d’exploration, mais j’ai hâte d’en savoir plus sur les secrets entourant les Hérauts.

Kaladin et Szeth

Kaladin est l’un de mes personnages préférés du cycle, et pas (seulement) parce qu’il est badass. C’est rare d’avoir un personnage « positif », excellent guerrier, qui soit aussi un personnage profondément dépressif. D’ailleurs, malgré ses faits d’armes, malgré l’échéance cruciale qui se rapproche, il décide de poser les armes et de lutter autrement. La dynamique entre lui et Szeth, un autre personnage traumatisé mais d’une façon différente, est vraiment intéressante et j’ai hâte de voir comment elle va évoluer dans la seconde partie.

Shallan, Renarin et Rlain

Contrairement à Kaladin, Shallan se remet progressivement de ses traumas et commence à faire la paix avec ses zones d’ombre. Certaines de ses erreurs passées lui reviennent en pleine poire, mais cette fois, elle est suffisamment solide pour tenter de les réparer, même si elle manque toujours de confiance en elle au point de nécessiter l’aide de Radieuse, l’un de ses alters.

Renarin est un autre de mes personnages préférés, alors même qu’il est jusqu’ici surtout resté en arrière-plan, et on a droit à quelques passages sous son point de vue à lui. C’est l’un des rares personnages autistes de fiction avec lequel je peux entrer en résonnance, et c’est intéressant de le voir davantage sur le devant de la scène. J’aime bien aussi ses interactions avec Shallan et Rlain, un Parshendi ancien membre du Pont Quatre. J’espère qu’il sera toujours mis en avant dans la 2nde partie.

Adolin

Une fois n’est pas coutume, Adolin se retrouve assez isolé dans ce tome, puisqu’il n’a ni Kaladin ni Shallan, et qu’il est brouillé avec son père. C’est un perso sympathique mais qui me laissait un peu indifférente à côté des autres persos, mais c’est sympa de le voir dans d’autres dynamiques, et surtout, il est plus intéressant et moins sûr de lui que je ne le pensais. Adolin, tu remontes dans mon cœur !

Jasnah

Un autre de mes personnages préférés, quasiment absente de cette première partie (mais c’pas grave, elle a déjà eu l’occasion de briller auparavant). C’est sympathique de la voir dans des situations plus quotidiennes, ainsi que de la voir essayer de gérer sa relation avec Malice.

(On voit d’autres personnages par ci, par là, mais rien de suffisamment significatif pour le moment pour que je les mentionne, on verra dans la 2e partie).

Bilan

En ce qui me concerne, un nouveau Roshar, ça équivaut à m’installer dans un fauteuil confortable avec un plaid moelleux et une infusion tellement j’adore cet univers. Les personnages sont toujours au centre du récit, avec leurs atypismes, leurs insécurités, leurs traumas, et leur façon de gérer leur état mental tout en essayant de sauver le monde et le Cosmère tout entier. Comme on est sur une première partie de tome, pas à de grosses batailles ni révélations, mais je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et j’ai hâte de découvrir la seconde partie et de pouvoir me refaire tout le cycle du début. Définitivement l’un de mes cycles de Fantasy préférés.