Vous lisez Procrastination : S04E16 – Les réactions des éditeurs

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S04E16 : Les réactions des éditeurs

(Transcription : Symphonie)

Les liens vers l’épisode S04E16 : Script : Télécharger / Audio : Youtube ; Elbakin

Liste des Episodes transcrits

(Épisode toujours enregistré en confinement.)
Soumettre un travail à une maison d’édition est une étape nécessaire pour la publication mais qui suscite des craintes, ou se trouve même entourée de certaines idées reçues : cette quinzaine, démythification du processus, et levée de rideau sur la réalité du travail avec les éditeurs.
Lionel commence par rappeler qu’un éditeur est avant tout à la recherche de bons livres et d’auteurs – des personnes avec des choses à dire, et peut-être capable de le faire plusieurs fois ! Estelle renchérit sur l’importance du dialogue et de l’aspect humain ; la recherche se situe des deux côtés de la fameuse « barrière ». Mélanie prolonge sur la fluidité des relations de travail – de part et d’autre. (Blog de Lionel Davoust)

Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

(A noter que cet épisode n’a pas pu bénéficier de relecture par une tierce personne. N’hésitez pas à me signaler toute erreur ou contresens)

Vous écoutez Procrastination, Saison 4 Episode 16 :

Les réactions des éditeurs

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Estelle Faye, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : Ce sont des inquiétudes et parfois des messages qu’on voit parfois circuler, ou des questions concernant les réactions des éditeurs aux soumissions de manuscrits ou de manière plus générale à leurs relations de travail avec eux. Par exemple, on pourrait craindre qu’il faudrait se conformer à une certaine manière de faire, ou que certaines fautes puissent être rédhibitoires, comme s’il fallait se conformer à une sorte d’idéal indéfinissable.

Alors, on se disait que ça pourrait être intéressant, même si les relations avec le monde éditorial, on en a parlé plusieurs fois, on s’était dit que ça pourrait être intéressant de parler précisément de cet aspect-là des choses, c’est-à-dire de peut-être démythifier la manière dont ça se passe vraiment.

Alors, peut-être un rappel très basique pour commencer : il me semble que la relation avec les éditeurs se passe d’une certaine manière, mais à vous de me dire si vous êtes d’accord. Je pense qu’un éditeur, au sens large, finalement il recherche avant tout un bon livre, une bonne histoire, c’est-à-dire ça va correspondre à sa ligne éditoriale – donc, tout le monde n’attend pas la même chose, mais on a un épisode sur les lignes éditoriales – une bonne histoire originale, prenante, qui correspond à ce qu’il veut. Et des auteurs. C’est-à-dire des auteurs, c’est des gens qui ont quelque chose à dire de manière intéressante, avec une vision sur le monde, qui sont capables de la rendre accessible et qui sont éventuellement, idéalement, capables peut-être de continuer sur le long terme, c’est-à-dire peut-être de faire un deuxième, troisième bouquin.

Est-ce que j’ai raison ?

Mélanie Fazi : Oui, complètement. Épisode suivant.

[rires]

Estelle Faye : Oui, à peu près. Après, des auteurs qui soient aussi ouverts au dialogue et donc aux corrections pour ne pas se braquer là-dessus. Et ça semble un peu évident maintenant dans nos milieux, mais ça ne l’est pas toujours partout, donc petit rappel qui ne mange pas de pain.

Et pour moi – après, c’est plus perso –, mais ça peut aussi correspondre à certaines visions des choses, c’est vrai qu’une des choses qui est importante aussi, c’est la manière de travailler. D’un éditeur… Il y a quand même un aspect, c’est hyper cliché de le dire, mais pour moi, l’aspect humain est important aussi quand même. Qu’humainement, il y ait quelque chose qui marche un peu dans la manière d’envisager le travail. Voilà.

LD : Je m’étais mis dans mes notes : quelles sont les fautes rédhibitoires ? Il y avait marqué : ne pas respecter les consignes de soumission, la ligne éditoriale, etc. Ça, c’était le premier point. Le deuxième point, il y avait marqué : ne pas être chiant.

MF : Exactement, oui.

LD : C’est-à-dire appeler toutes les semaines pour avoir un retour sur son manuscrit, harceler un éditeur de SF en disant « vous m’avez pas répondu sur mon polar », etc. Non, ça, ce n’est pas des bonnes choses.

MF : Contester les corrections par principe. Juste refuser qu’on touche une virgule de son chef d’œuvre ou ce genre de choses. Ça, c’est rédhibitoire aussi.

EF : Après, truc qui semble très simple quand on le dit, mais qui n’est pas forcément facile, c’est simplement s’imaginer de l’autre côté de la barrière. Et moi, une expérience qui m’a beaucoup appris, c’est quand j’ai commencé à faire du théâtre, j’étais comédienne. Et quand je passais des auditions, il y a toujours ce truc, on est un peu stressé, on a toujours peur de mal faire et tout. Un peu, je pense, comme quand on soumet un manuscrit. Et après, j’ai monté ma troupe et je suis passée du côté metteur en scène. Et on a commencé à faire passer des auditions pour un rôle qui était en plus assez important dans la pièce. Et en fait, je me suis rendu compte en passant du côté mise en scène, en faisant passer des auditions, que j’avais autant le trac de trouver la bonne personne – que ça accroche avec, que ça soit vraiment le bon comédien pour le rôle et tout, tant sur le plan de ce qu’il dégageait, du boulot qu’il était capable de fournir – que j’avais le trac, quand j’étais comédienne, d’être prise dans un projet qui me plaisait. Finalement, des deux côtés, en fait, on cherche quelque chose.

Et pour moi, il y a une beaucoup plus grande égalité entre comédien et metteur en scène ou entre éditeur et auteur dans la recherche, que ce qu’on peut fantasmer quand on est comédien débutant ou auteur débutant. Donc vraiment de voir un peu comment les choses se passent de l’autre côté de la barrière ou d’essayer au moins de se mettre à la place des éditeurs.

Quand il y a des éditeurs qui disent qu’ils cherchent des manuscrits et qu’ils sont contents quand ils trouvent des bons manuscrits, en fait c’est vrai.

MF : Complètement d’accord sur ce qui a été dit sur le côté relationnel. C’est que de plus en plus, chercher un éditeur, je m’aperçois avec l’expérience, je vais aussi aller vers un éditeur que je… A moins que je m’adresse à des éditeurs que je ne connais pas du tout, mais si je cerne à peu près les interlocuteurs en face, je vais aller non seulement vers un éditeur dont la ligne m’intéresse, mais quelqu’un avec qui je sais que le dialogue et la relation de travail sera intéressante et sera fluide.

On s’éloigne un petit peu du sujet, mais il me semble qu’effectivement, cette dimension-là est très importante. Et quelque chose qui est important aussi pour moi dans la relation avec l’éditeur, c’est ce que disait Lionel, c’est la question de la ligne. Tous les éditeurs ne cherchent pas la même chose. Donc quand on dit : « est-ce qu’un éditeur va chercher telle ou telle chose ? », ça dépend à qui on s’adresse.

LD : C’est une remarque que j’ai vu passer et que je vois assez passer régulièrement sur les réseaux, c’est cette espèce d’idée comme quoi il faudrait se conformer à une espèce d’idéal, comme si l’éditeur était une boîte noire.

MF : Ça m’énerve ça, oui.

[rires]

MF : En général, les gens qui disent ça, ils vont essayer de vous faire faire un manuscrit bien lisse, bien commercial, bien tout ce qu’il faut. Je leur dis : si vous écrivez de la SF, oui, c’est tout à fait la ligne de La Volte, par exemple. La Volte qui est quand même plus à la recherche de choses un peu pointues, expérimentales, etc. On ne peut pas mettre tous les éditeurs dans une espèce de gros panier du gros méchant qui veut absolument que tout se ressemble. Il y a vraiment des lignes et des sensibilités très différentes partout.

LD : C’est sûr que si vous écrivez pour Harlequin, il faut écrire du roman sentimental, oui. Bon, d’accord, c’est la ligne éditoriale. Mais l’éditeur, ce n’est pas une boîte noire dont il faut essayer de craquer le code pour essayer d’arriver à l’idéal de la publication. Je pense que la meilleure chose à faire, c’est toujours d’essayer de faire son projet, de le servir du mieux possible, de le rendre intelligible, accessible, compréhensible, etc. et ensuite, partir à la recherche de l’éditeur qui va tomber amoureux du truc. Publier, c’est souvent vu comme une espèce de Graal ou de validation – alors oui, c’est sûr qu’il y a une forme de validation et évidemment, ça fait hyper plaisir, et si en plus, c’est votre métier, c’est mieux pour payer les loyers. Mais quand on commence notamment, on n’a pas ce genre de contraintes et il vaut mieux avoir un bouquin dont on est content de publier au bon endroit, qu’un bouquin qu’on ne reconnaît plus. Ça fait lien avec l’épisode Décider quand c’est terminé, un bouquin qu’on ne reconnaît plus parce qu’on nous l’a fait réécrire de A à Z et ça ne nous appartient plus, c’est pas drôle. Faut pas. Faut pas.

EF : Dites-moi dès que je dis des choses qui ont été abordées 200 fois, mais le bon éditeur pour un auteur, pour un livre, ça ne va pas être forcément le bon éditeur pour un autre auteur ou même pour un autre livre d’un auteur qui a déjà… Moi je travaille avec plusieurs éditeurs parce que je fais des livres différents et parce qu’ils ont des lignes éditoriales différentes, des façons de voir différentes. Chacun des éditeurs avec lesquels je travaille, surtout ce que j’aime chez eux, c’est qu’ils vont faire que tout ce qui est particulier dans mon livre, tout ce qui fait sa personnalité, ils vont m’aider à le pousser à 200%. Ils ne vont pas du tout… Enfin, le mythe de l’éditeur qui est là pour rendre le bouquin plus normal, pour le faire rentrer dans des cases, franchement, dans tout mon parcours, je n’y crois pas. Enfin, je n’ai pas rencontré ça. À chaque fois, au contraire, chacun de mes éditeurs m’a aidée dans sa ligne à lui, a poussé mon roman vers encore plus de personnalité. Et ils m’ont aidée à ce que mon roman soit lui-même à 200%. Et c’est pour ça que je vais travailler avec eux. Et vraiment, je pense que c’est important de se dire qu’un éditeur, c’est un être humain qui cherche aussi à faire le meilleur roman possible. Comme vous, comme les auteurs en fait.

Et quand il y a des relations qui ne marchent pas, par moments, il ne faut pas forcer les choses. Il y a un premier éditeur avec qui j’avais parlé de La Voix des Oracles – ma série, un peu particulier – et qui m’a dit « c’est très bien, mais on va pas le faire dans cette période historique, parce que de toute manière personne connaît, et puis on va pas faire le troisième tome parce que c’est trop bizarre ». Et quand j’ai rencontré Scrineo, au contraire, ils m’ont dit « vas-y à fond dans la période historique, et le troisième tome on veut le faire justement parce que c’est différent ». Donc pour un éditeur qui vous dira non, il y a un éditeur qui vous dira oui pour les mêmes choses, ça fait partie vraiment de la personnalité de votre histoire, il suffit de le chercher.

LD : Alors ça fait un peu lien à une des questions fréquentes qu’on voit passer sur le même sujet qui est : « comment je peux faire pour faire comprendre mes intentions à l’éditeur et comment je peux faire s’il ne les a pas comprises ? ».

MF : Ça c’est un problème de rapport au projet, dans quelle mesure le projet est abouti. Si quelque chose n’est pas compréhensible à la lecture c’est peut-être qu’il y a un problème effectivement dans le manuscrit. Après, je dirais que si le manuscrit a, par ailleurs, assez de qualité pour que l’éditeur accepte de s’y pencher, de s’y intéresser, à ce moment-là, on peut en dialoguer avec lui.

Parce que ce qu’on oublie souvent – et je fais une parenthèse – une autre question, les débutants ont souvent cette espèce d’appréhension du manuscrit pas assez parfait et oublient qu’en fait, il va y avoir un retravail derrière, on ne doit pas fournir un truc parfait. Si c’est un problème qui n’est pas rédhibitoire, on peut en discuter. Mais si l’éditeur ne comprend pas la démarche, on peut se dire que le lecteur ne comprendra peut-être pas non plus et que donc il y a quelque chose peut-être qui coince.

EF : Oui, après, discuter par contre, ça c’est toujours intéressant. Maintenant, je vois pour moi ce qui fonctionne pas mal, c’est souvent les éditeurs avec qui j’ai des références communes.

Et par exemple, pour la série Bohen que j’ai travaillée avec Simon Pinel, c’était génial. Et notamment, on a pas mal de références communes, notamment de références cinéma, parce que quand je bosse sur un roman, je réfléchis beaucoup aux références ciné. Et c’est vrai que de pouvoir avoir des références communes avec son éditeur, pour moi, c’est une des choses qui aident beaucoup à faire comprendre, à cerner un projet, en fait. Et donc, trouver des terrains communs dont on va servir pour dialoguer. Donc là, c’est par exemple des références ciné communes, ça m’a vraiment beaucoup aidée pour ce cas-là.

MF : Pour rebondir pour ça, j’allais compléter en disant que si l’éditeur ne comprend pas la démarche, c’est aussi peut-être pas le bon éditeur pour ce projet-là, ce qui rejoint ce que tu dis sur les références communes.

EF : Clairement.

LD : Si l’éditeur ne comprend pas la démarche, effectivement, il y a les deux aspects. Est-ce que c’est parce que je n’ai pas suffisamment su les faire comprendre, parce que mon boulot n’est pas suffisamment, pour dire de manière très vaste, accessible ? Ou est-ce que ce n’est pas le bon mariage ? Dans un cas comme dans l’autre, ça peut impliquer de retourner à la planche à dessin et de se dire : Est-ce que j’ai fait le café – ou pas ? Mais en général, à ce moment-là, la meilleure chose à faire aussi, c’est de ne pas attendre éternellement que ce manuscrit soit placé, c’est continuer à le travailler, mais peut-être passer au suivant aussi. Ne pas s’arrêter d’écrire.

Il y a parfois une certaine crainte qui circule aussi, c’est de se dire que si jamais ma typographie – parce que c’est vrai qu’on en a parlé dans les dialogues – si jamais ma typographie n’est pas au cordeau, ou si je fais des fautes d’orthographe, ça va être rédhibitoire et je vais me faire retoquer directement. Non, non plus. On ne vous demande pas d’être typographe. On ne vous demande pas de ne faire zéro faute de frappe. Par contre, oui, il faut que ce soit écrit en français – je ne devrais pas avoir besoin de le dire. Et il faut que l’orthographe tienne à peu près la route. Pourquoi ? Déjà, c’est être lisible, et aussi, c’est des marques de professionnalisme. Ça montre que vous faites attention aux détails. Chaque chose, chaque phrase est importante. Chaque phrase est un détail, elle amène au suivant. Et l’écriture, c’est aussi le soin des détails.

MF : Effectivement, il faut viser le travail le plus soigneux possible. Mais j’allais juste ajouter, comme parenthèse, je connais – je ne vais pas donner de nom –, mais je connais d’excellents écrivains publiés et professionnels qui ont une grosse carrière derrière eux, qui font beaucoup de fautes d’orthographe. Les éditeurs le savent. Ils savent qu’avec eux, il y aura un retravail sur ça. Ce n’est absolument pas rédhibitoire dans le sens où on trouve ça même chez des écrivains confirmés. Des fautes d’orthographe ou de grammaire, certains ont des difficultés avec certains aspects, ce qui ne dispense pas d’essayer de rendre le manuscrit le plus soigneux possible, en tout cas.

EF : Et au-delà de ça, sur les manuscrits imparfaits… Enfin moi je vois ma petite expérience de l’autre côté, donc quand j’ai dirigé des anthologies de nouvelles, dans les nouvelles qu’on a retenues, il y en a, ce n’était clairement pas les plus parfaites qu’on a reçues, mais par contre, il y avait vraiment une vie dedans. Il y avait quelque chose qui vivait, il y avait une voix particulière. Et notamment pour la première anthologie que j’ai dirigée sur les souterrains et les profondeurs[1], il y a une nouvelle qui avait fait un petit peu débat dans le comité de lecture, parce qu’elle avait plein de corrections à faire, mais il y avait quelque chose, il y avait une voix déjà. Et donc on a dit à l’auteur, en gros : « oui on te prend, mais si tu corriges énormément quand même ». Donc on s’est retrouvés à un moment dans un café pour corriger et tout. Mais il y avait quelque chose qui vivait, et ce n’était vraiment pas la plus parfaite, mais il y avait ce potentiel-là. On a corrigé. C’est devenu pour moi l’une des meilleures de l’anthologie après avec les corrections. Et finalement, cet auteur aujourd’hui, c’est celui qui a fait Pornarina chez Denoël[2], qui a eu le prix Sade du premier roman, enfin voilà, qui a mis plein de nouvelles après partout ailleurs, qui avait effectivement une voix déjà dans son premier texte.

Simplement, quand vous êtes un jeune auteur, il y a aussi des éditeurs qui savent que forcément vous n’allez pas être aussi abouti que le prochain manuscrit de Lionel Davoust, mais qui vont chercher une voix particulière, qui vont chercher justement quelque chose qu’ils n’ont pas entendu ailleurs et qui sont prêts aussi à bosser avec vous derrière. Évidemment, dans la mesure du possible, parce qu’une maison d’édition, il y a aussi des moyens limités. Mais il y a d’autres choses qui jouent que la perfection du manuscrit, vraiment. A fortiori en tout cas, pour les anthologies de nouvelles, et les appels à textes pour des nouvelles il y en a plein dans l’Imaginaire et ça peut être des supers endroits où vous faire la main, pour les jeunes auteurs.

LD : C’est parfait Estelle Faye, j’ai pas du tout la pression maintenant. [rires] Mais non, pour dire le truc qu’on dit régulièrement et c’est vraiment important de mettre ça en avant, un auteur ou une autrice, c’est une personnalité, c’est cette personnalité, c’est peut-être ses imperfections, ses aspérités qui vont donner quelque chose. Et d’ailleurs, c’est un terme qu’on utilise – je ne sais pas si vous l’avez croisé quand vous faisiez de l’éditorial, mais c’est vraiment le terme qu’on utilise –, c’est : on reçoit un texte, on se dit « c’est pas parfait mais », et c’est exactement ce qu’on dit « il y a quelque chose ». Et il y a quelque chose c’est parce que ça me touche, ça dit un truc.

Et cette phrase que je ressors toujours et dont je me lamenterais jusqu’au bout de ma vie de ne pas avoir pris la référence qui était dite par une game designeuse sur Twitter, elle parlait d’un jeu vidéo mais pour moi elle résumait, je l’ai déjà dit, parfaitement toute entreprise créative en disant : « mon travail, c’est pas de faire ce que les gens veulent, mais c’est qu’ils veulent ce que j’ai fait ».

Et donc quel est mon projet et comment je peux le rendre accessible ? Je pense que c’est d’ailleurs un sujet qu’on pourra développer davantage, parce que je pense qu’il y a beaucoup de trucs à dire là-dessus sur comment faire en sorte que les gens veulent ce que j’ai fait.

EF : Voilà, l’idée, c’est : est-ce qu’on cherche avant tout des vieilles pantoufles dans lesquelles on va être confortable ? Ça peut être un attrait de certains livres, de certains films, de certaines séries, de retrouver des balises confortables. Ou est-ce qu’on cherche quelque chose qui va nous entraîner ailleurs, aussi ? Là, pour le coup, en tant qu’éditeur, en tant que lecteur, etc.

LD : Petite citation pour terminer ?

MF : Citation d’Oscar Wilde : « Si la vie avait une seconde édition, ah ! comme je corrigerais les épreuves ».

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant, assez procrastiné, allez écrire !


[1] Anthologie En-dessous (2014) https://www.estellefaye.fr/butitsmyonlyline/anthologies/en-dessous/

[2] Pornarina: La prostituée-à-tête-de-cheval, de Raphaël Eymery, prix Sade du premier roman 2017.

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