La Légende du noble chat Piste-fouet, Tad Williams

La légende du noble chat Piste-fouet

Tad Williams, Américain

One-shot, Fantasy animalière

1985, Tailchaser’s song

VF : 1987, Flammarion, traduit par Françoise Casaril et Guy Casaril

Présente édition : 2021, Mnémos, illustré par Vince Haig

Warnings

Le jeune chat Piste-fouet vient tout juste de se voir conférer un nom par l’Assemblée des Anciens et alors qu’il trouve l’âme sœur en la personne de la jolie Patte-feutrée, elle disparaît dans des circonstances mystérieuses.
Dans un monde où l’Hom’o, descendant perverti du chat, n’est là que pour lui obéir, des créatures autrement dangereuses hantent la Terre et ses entrailles. Parti en quête de sa belle avec son compagnon, l’espiègle chaton Bond-vif, le jeune aventurier ne tarde pas à entendre parler d’ombres qui rôdent dans la nuit. Il devra alors les affronter, dans l’angoisse et dans l’horreur…

Mon avis

Un jour, je vous parlerais de l’Arcane des Epées, un cycle de High Fantasy qu’il est trop bien, écrit justement par Tad Williams. Mais pas aujourd’hui. Même si, sous couvert de Fantasy Jeunesse Animalière, on a là un one-shot pas si éloigné que ça.

J’avoue qu’à la base, je n’étais pas forcément très attirée par ce roman, dont je pensais être trop éloigné du lectorat cible. Et au final, même s’il est vrai que je l’aurais sans doute encore plus apprécié plus jeune (même si je ne le conseillerais pas forcément à de trop jeunes lecteurs), eh bien j’admets que je ne m’attendais pas à ça. C’est pour la jeunesse, oui. Les personnages sont des animaux, et essentiellement des chats, oui. Mais c’est surtout de la « vraie » Fantasy à l’ancienne.

Nous découvrons donc Piste-fouet (Tailchaser, ça sonne tellement mieux T_T Mais faut avouer que les traducteurices n’ont pas la tâche facile. Bref.), un jeune chat bien sous tous rapports, qui a grandi bercé par les légendes de son peuple. Il va cependant devoir quitter son environnement confortable pour se confronter aux dangers de la vie extérieure, puisque la jeune fela élue de son cœur a récemment disparu. On a donc là un récit d’apprentissage, puisque Piste-fouet va évoluer au fur et à mesure de sa quête, va faire un tas de rencontres bonnes ou mauvaises, et va peut-être même remettre en perspective certaines choses qu’il pensait acquises.

Et puisqu’on parle de cette fameuse quête, je ne m’attendais pas à ce que le roman prenne un tour aussi sombre à un certain moment de l’histoire. C’est pas trash non plus, ça reste à destination de la jeunesse, mais ça tranche tellement avec le début « gentillet » du récit que ça m’a un peu pris par surprise. Il faut dire que le méchant est très méchant, et ses sbires de même (d’ailleurs, pas trop fan desdits sbires, parce qu’on se retrouve avec le poncif un rien validiste : « ils sont méchants et ça se voit parce qu’ils sont gros, moches, avec des difformités ». On a vu mieux comme message, même si le récit date de 1985). L’intrigue est malheureusement assez classique et ne proposera aucune surprise si vous êtes un tant soit peu familiers du genre, mais je ne considère pas ça comme un défaut en soi. J’ai par ailleurs bien aimé la conclusion de la quête.

Mais même si les personnages et l’intrigue ne sont pas hyper intéressantes, surtout aujourd’hui, il y a deux très gros points forts à ce roman : l’écriture et l’univers.

Concernant l’écriture, j’aurais du mal à expliquer parce c’est assez subjectif, mais il y a une « patte » dans le style qu’on retrouve assez rarement dans les styles modernes, et ça fait du bien d’en relire de temps en temps. Ce n’est pas pompeux, mais il y a vraiment une musique dans cette écriture, qui colle parfaitement à l’aspect conte/légende du récit.

Et l’univers ! C’est vraiment quelque chose que j’adore dans la High Fantasy, surtout « à l’ancienne ». Les chats ont toute une culture particulière avec leur langue, leurs expressions, leurs rituels, leurs noms, leurs légendes pour expliquer le monde autour d’eux et leurs relations avec d’autres espèces (les hommes et les chiens notamment), et même toute une cosmogonie. Le récit est ainsi émaillé de petites touches qui rendent le récit plus vivant, des chansons, des personnages qui se racontent des histoires au coin du feu, des mythes qui reprennent vie… Rien que pour ça, je suis contente d’avoir enfin lu ce livre.

Bilan

Un roman de Fantasy assez classique dans son déroulé et ses enjeux, avec des personnages attachants mais assez lisses, bénéficiant toutefois de l’atout charme des chats, et surtout d’une mythologie très intéressante et fouillée.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

5 réflexions sur “La Légende du noble chat Piste-fouet, Tad Williams

  1. J’ai justement entamé une relecture de l’Arcane des épées et je vous tout à fait ce que tu veux dire pour la patte de l’auteur. Son écriture a un charme à l’ancienne, un cachet et j’adore !
    Je note donc ce petit roman pour quand je serai orpheline ^^

    Aimé par 1 personne

  2. Pingback: Index : Oeuvres étrangères (MAJ 16/12/2023) | L'Imaginaerum de Symphonie

Répondre à Symphonie Annuler la réponse.