
Les liens vers l’épisode S03E10 : Script : Télécharger / Audio : Youtube ; Elbakin
« Deuxième session de questions / réponses pour Procrastination, où Mélanie, Laurent et Lionel épluchent les commentaires et retours des poditeurs sur l’émission. Au programme :
– Une longue discussion sur l’autoédition, à partir d’une opinion différente proposée
– La rémunération des nouvelles, au pourcentage ou au forfait ?
– Comment ça, tous les auteurs ne sont pas des Rowling?
– Des dinosaures«
Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !
S03E10 : Retour des poditeurs #2 Judgment day
(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Umanimo)
Vous écoutez Procrastination, Saison 3 Épisode 10 : Retour des poditeurs #2 Judgment day
Podcast sur l’écriture en 15 minutes.
Parce que vous avez autre chose à faire.
Et qu’on n’a pas la science infuse.
Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.
Lionel Davoust : On se retrouve pour une 2e petite compilation du retour des poditeurs sur les forums etc. Pour rappel, si vous avez des questions ou des retours ou des commentaires, n’hésitez pas à visiter le fil du forum Elbakin.net dédié au podcast, on ne peut pas promettre de répondre à tout, mais on essaie de surveiller. Et si les questions nous semblent trop vastes ça pourra faire l’objet d’un épisode, si les questions semblent suffisamment brèves pour qu’on puisse y répondre brièvement, eh bien on y répondra là.
Alors, pour commencer sans plus d’introduction, commentaire retour de Pierre Golon[1] sur l’épisode 19 de la saison 1 : Pourquoi un éditeur ? un retour intéressant et un peu long que je vais vous lire, puisqu’il nous parle d’un point de vue dont on ne peut pas parler nous trois, c’est l’autoédition. Pierre nous dit, car lui a une expérience en la matière : « J’ai beaucoup aimé l’émission, comme toutes celles que vous faites – merci – j’aurais cependant sur celle-ci un petit bémol à mettre sur l’autoédition. Je pense qu’il aurait été intéressant d’avoir un avis de quelqu’un, peut-être même de plusieurs personnes publiant « à leur compte ». En effet, parmi les trois intervenants, aucun n’a publié de livre « par lui-même », et vous l’avouez d’ailleurs, vous n’êtes pas vraiment aptes à en parler puisque vous avez fait le choix de l’édition traditionnelle, vous expliquez que les auteurs autoédités ne se rendent souvent pas compte de la promotion à effectuer. Je serais d’accord avec vous, si les méthodes de promotion des auteurs autoédités étaient semblables à celles de l’édition traditionnelle ».
Ça tombe bien, on va faire un épisode sur les méthodes, les moyens médiatiques à disposition des auteurs.
Donc Pierre : « Le fait est que le circuit des livres autoédités n’obéit pas aux mêmes règles que l’édition classique, grâce à, vous le dites à demi-mot dans l’émission, l’essor de l’ebook. Car il existe dans l’autoédition comme une économie sous-terraine, ou disons plutôt virtuelle, souvent complètement laissée de côté par les éditeurs classiques. J’ai moi-même demandé à récupérer les droits numériques de certains de mes textes tout en laissant à l’éditeur le soin de promouvoir leur version grand format ou poche, et je reste assez halluciné par le public demandeur de ce genre. Plus de ventes en quinze jours qu’un éditeur en quatre ans. J’ai croisé des auteurs autoédités qui avaient vendu plusieurs milliers de livres numériques – quand je dis milliers, je parle entre 5000 et 20000 livres – et dont le rêve était pourtant d’être publiés, eux-mêmes ne se rendant pas compte qu’ils avaient touché plus de public que s’ils avaient été publiés dans une bonne maison d’édition traditionnelle. Il ne s’agit pas de cas isolés, j’en connais bien une vingtaine dans ce cas. Voilà, c’était juste une petite parenthèse, loin de moi l’idée de critiquer l’émission, je souhaitais juste donner mon point de vue sur cette petite partie. Je suis avec plaisir le reste de vos émissions etc. »
Merci beaucoup, Pierre. Lire ce retour semblait intéressant puisqu’effectivement, ça parle un pan, comme on le disait, que nous trois on connaît assez peu. Cela dit, j’aurais juste tendance à amicalement persister et signer sur le fait que beaucoup d’auteurs autoédités sous-estiment le travail que ça demande. J’ai vu des amis autoédités presque s’user la santé à force de salons, à force de boulot…
Encore une fois, ce n’est pas pour minimiser le retour de Pierre qui est fortement instructif, mais moi ce qui m’ennuie toujours c’est le discours – que je trouve à la limite du malhonnête – que tient Amazon avec l’autoédition en disant « Soyez auteurs autoédités chez nous et les portes de la richesse et de la renommée vous ouvrent les bras ». C’est beaucoup moins simple que ça et je vois, je lis quand même beaucoup de retours sur les forums, les blogs etc., d’auteurs qui, parfois par impatience, font le choix de l’autoédition parce que l’édition traditionnelle – qui a ses lenteurs, on ne va pas dire le contraire – ne répond pas assez vite et parfois des repentirs « ah, j’aurais dû être un peu plus patient ».
Encore une fois, ce n’est pas pour dire qu’une filière est plus ou moins bonne que l’autre, il est totalement vrai qu’avec l’édition numérique et l’autoédition il y a un certain nombre de genres qui n’existent tout simplement pas dans l’édition traditionnelle, on touche effectivement tout un public que l’édition traditionnelle a peut-être plus de mal à toucher, c’est tout à fait vrai. Cependant : prudence. Ce n’est pas une solution miracle – comme l’édition traditionnelle n’est pas une solution miracle non plus – et ça nécessite une réflexion d’entrée et une question de stratégie. De la même manière, ce n’est pas parce qu’on crée une page Facebook à son nom que les like et les ventes vont arriver par millions. Ce n’est pas parce qu’on publie son bouquin en autoédition et en édition traditionnelle que l’aventure se termine là et que ça va forcément être un succès. C’est un choix, mais c’est un choix dans lequel il faut entrer simplement en connaissance.
Mélanie Fazi : C’est vrai que c’est un retour très intéressant et je suis tout à fait d’accord avec ce qui est dit. Ce sont deux fonctionnements qui sont totalement différents et nous-mêmes, nous n’avons pas l’expérience pour en parler en détail.
LD : Tout à fait.
MF : Et ça pourrait être intéressant, si plus tard on fait évoluer l’émission dans le sens d’avoir des intervenants extérieurs, je trouve que ça pourrait être tout à fait intéressant par exemple d’en parler avec quelqu’un qui a une connaissance de ce domaine-là. C’est tout un pan sur lequel on ne peut pas parler nous-mêmes, effectivement.
LD : Complètement.
Laurent Genefort : Moi je pense qu’il faut complètement distinguer l’autoédition… En fait, il y a deux autoéditions. Il y a l’autoédition papier et il y a l’autoédition numérique, et ça change tout. L’autoédition numérique, c’est facile à faire, c’est vrai, avec un petit logiciel du genre Calibre vous pouvez encoder, vous pouvez trouver une photo libre de droits…
LD : Jean-Claude Dunyach a un tutorial qui est très bien fait[2].
LG : Voilà, ou un machin pas cher. Vous mettez sur Amazon ou Machin et c’est plié. Je dirais « Why not », après tout, pourquoi pas.
Sur le papier, là ça change tout. C’est un investissement, il faut distribuer, il faut… Voilà, là vous allez toucher à beaucoup plus de métiers, en fait. À la fabrication, à l’édition, à la distribution, vous allez devoir assurer toute la chaîne du livre à vous tout seul. Donc le papier, c’est particulier.
Alors, il y a des auteurs qui le font. Pierre Grimbert, par exemple, à un moment, il a monté sa propre maison d’édition et donc il est devenu autoéditeur, même s’il s’édite lui-même et édite le reste de sa famille, on va dire, mais lui a fait le choix de l’autoédition, et ça a marché. Claire Brétecher, bien avant lui, avait créé sa maison d’édition aussi.
Et c’est vrai que quand on voit les marges, ce que gagne un auteur sur un livre, c’est-à-dire de 8 à 10 %, on se dit « Ben mince, pourquoi est-ce qu’on a aussi peu ». Il y a des auteurs qui se sont dit « il n’y a pas de raison que moi qui suis à l’origine du texte, donc à l’origine du livre, pourquoi est-ce que je n’aurais pas la part du lion ? » et c’est parti de ça.
Sur le numérique, pour répondre à Pierre en particulier, pour le coup il m’étonne quand même sur des dizaines, des centaines d’auteurs qui vendraient entre 5000 et 20000 exemplaires…
LD : Il disait plus une vingtaine.
LG : Moi ça me paraît même beaucoup en fait. J’aimerais bien quand même voir les chiffres, parce que moi les retours que j’ai eus c’est quelques dizaines d’exemplaires.
MF : J’ai eu des retours qui allaient plutôt dans son sens effectivement…
LG : D’accord.
MF : … de personnes qui ont réussi à fédérer un public qui les suit vraiment d’un livre à l’autre.
LG : D’accord, parce que moi pour le coup j’ai eu beaucoup d’exemples avec des auteurs autopubliés qui en ont vendu quelques dizaines, quoi.
LD : Alors, je pense que l’écart est juste vertigineux…
MF : Oui, je pense aussi.
LD : … entre effectivement tu vends à 5-10 personnes grand maximum, et à côté de ça il y a des auteurs – il y en avait au salon du livre de Paris d’ailleurs, si je ne me trompe pas – et des autrices qui ont démarré sur Wattpad[3] et qui ont fédéré tout un public – en plus, c’est plutôt enthousiasmant – plutôt adolescent, jeune, donc des jeunes lecteurs, qui arrivent en masse. Pour moi, c’est la concrétisation de ce que dit Pierre avec cette espèce de public –faute de meilleur terme – un peu sous-terrain qui échappe effectivement à l’édition traditionnelle, avec des phénomènes qui arrivent à fédérer un lectorat qui échappe à l’édition traditionnelle. En tout cas, ça s’est vu au salon du livre de Paris, par exemple.
LG : Mais là, c’est le numérique.
LD : C’est le numérique, tout à fait. Comme tu dis Mélanie, je pense qu’on pourra effectivement – ça fait partie de nos plans – avoir des intervenants ponctuellement pour parler de sujets sur lesquels on n’est pas nécessairement compétents. On pourrait tout à fait avoir des gens qui pourraient nous parler et parler aux poditeurs d’autoédition d’une manière que très humblement, oui, nous on ne peut pas faire. Et c’est pour ça – je suis content qu’on ait passé du temps là-dessus aussi – que le retour de Pierre était particulièrement intéressant pour nuancer ce qu’on a dit et apporter un point de vue qu’on n’a pas, très clairement.
Autre retour sur l’épisode 7 de la Saison 2 sur la nouvelle.
MF : Ah.
LD : « Ah, ah », oui. « Vous avez dit tous les trois que les nouvelles, dans les revues ou les recueils, sont payées au forfait et non en pourcentage. J’en ai publié une tout récemment chez un petit éditeur numérique dont le contrat prévoit que 30 % du prix public du livre soit partagé à égalité entre les auteurs. Il est peut-être plus facile de justifier la division pure et simple dans le cadre d’un appel à textes de ce genre que dans un autre type d’anthologie car tout le monde est à égalité : même limite de nombre de signes, tous les textes sont inédits, aucun auteur n’est plus prestigieux qu’un autre. D’après ce que j’ai vu, ce système semble assez fréquent chez ces petits éditeurs qui font des appels à texte rémunérés. Sur appels-a-textes.fr/[4], on trouve souvent la mention « l’auteur cède ses droits pour une durée limitée et reçoit un pourcentage sur les ventes ». Bien sûr, on trouve encore plus souvent « l’auteur conserve tous ses droits » – sous-entendu : et n’est pas payé, c’est vraiment trop aimable. J’ai entendu dire que 30 % est généreux, mais je n’en sais pas plus. Est-ce que c’est un système que vous constatez ? »
MF : Je ne suis pas sûre que j’aie déjà été payée au pourcentage sur une nouvelle. J’essaie de me rappeler…
LG : Moi, jamais.
MF : … mais je n’en ai pas souvenir. Presque toujours du forfait, effectivement.
LD : Alors moi, effectivement, je n’ai pas pratiqué ce système-là, mais c’est un système que j’ai vu plusieurs fois et que je vois de plus en plus, notamment chez les petites maisons, –exactement, c’est ce que le retour décrit – où il y a 30 % de part auteurs qui se retrouvent distribuées. Un rapide calcul de comptable m’a montré que globalement ce type de rémunérations, si on met ça au regard de ventes typiques d’une anthologie, amène une rémunération qui me paraît quand même globalement inférieure au forfait habituellement pratiqué qui est dans la zone d’une centaine d’euros pour une anthologie de ce genre-là.
Donc oui, ça se pratique, j’ai quand même une interrogation sur la viabilité à long terme de ce genre de choses. Alors, ça m’est arrivé aussi pour une anthologie d’un éditeur plus classique, mais en fait très rapidement, l’éditeur en question a arrêté parce que ça génère juste une comptabilité de taré, en fait. Parce qu’on se bataille pour des centimes d’euros tous les ans, ça veut dire multiplier la réédition de compte par 10 pour un ouvrage. Je ne dis pas que ce n’est pas possible et je ne dis pas qu’il y a des éditeurs qui ne le font pas, juste que je ne serais pas étonné – comme ça se pratique fréquemment – que ce soit accompagné d’une clause où ça dit : « Tant que vous n’arrivez pas à 25 ou 50 euros de droits, on ne vous verse rien » parce qu’effectivement, encore une fois, ça rajoute de la manutention, ça rajoute de la logistique. Faire 10 versements par an pour un seul livre pour 1.50 euros, ça demande juste un temps de fou et les éditeurs ont autre chose à faire, et c’est bien normal.
Donc oui, c’est possible. Ce n’est pas un système qui est très répandu probablement pour ces raisons-là. Ça marche bien si l’anthologie fonctionne – auquel cas, très bien.
LG : Oui, parce qu’on sait que les anthologies vendent peu.
LD : Oui, voilà.
LG : Il n’y a pas de best-seller – il me semble –, de vrai best-seller…
LD : De temps en temps, il y a des anthologies qui marchent bien pour des raisons qui parfois sont un peu [pas compris la fin, Laurent parle en même temps]…
LG : Voilà, dans la Science-Fiction sincèrement, il y a eu le premier Escales sur l’horizon de [Serge] Lehman qui avait bien marché dans les années ’90, il y a eu le Genèses d’Ayerdhal, et puis c’est à peu près tout, quoi.
LD : Des fois une anthologie marche très bien, globalement on sait que…
LG : Puis c’est quelques milliers d’exemplaires, ça ne va pas davantage. Donc imaginez, si vous avez 10 auteurs dedans, on en retourne encore à quelques dizaines ou centaines d’euros, même avec 4000 ou 5000 ventes.
LD : Voilà. Et une anthologie qui fait 4000 ou 5000 ventes fréquemment, ça n’arrive pas…
LG : Quasiment jamais.
LD : Donc ce système existe, mais ce n’est pas le plus fréquent, en général ce sont plutôt des petites structures qui le proposent, probablement aussi pour une raison très simple de comptabilité qui est intéressante de savoir, c’est que ça permet de payer les auteurs à parution sur les ventes au lieu de sortir de la trésorerie, ce qui pour une petite maison c’est beaucoup. Si j’ai dix auteurs, que je les paie chacun 100 euros, il faut que je sorte 1000 euros, et pour une petite maison c’est une somme, c’est une avance de trésorerie qu’on n’a pas nécessairement aussi, tout simplement.
Je vois le temps passer, mais un dernier retour qui n’est pas vraiment une question, c’est juste des commentaires qui ont trait à l’épisode 6 de la saison 2 La rémunération des auteurs. Sur le forum Elbakin, on voit des réactions passer, comme : « Eh ben, c’est pas folichon ».
[rires de Mélanie]
LD : « Comment ça, tous les auteurs ne sont pas des Rowling ? », « Il ne faut pas espérer se lancer des métiers pour devenir riche, mais en vivre ». Ce dernier retour me semble particulièrement intéressant, même en vivre, ce n’est pas évident.
MF : Même en vivre, oui. Quelle surprise, hein ?
LD : Donc oui, l’immense majorité des auteurs – il y a beaucoup de discussions là-dessus…
LG : On n’a pas les moyens non plus de s’acheter la corde pour se pendre donc tout va bien.
[rires]
LD : Exactement !
On touche à la fin, donc juste, Philippe Deniel[5] est dénoncé, sur Facebook il nous pose la question : « Dans la saison 3, y aura-t-il enfin des dinosaures ? ». Je pense qu’on peut parler et je le mettrai en lien, introduire l’existence du brontësaure[6], je vous invite à aller découvrir le brontësaure dans les notes de l’épisode.
Donc pour rappel, le meilleur endroit pour poser les questions, faire des commentaires, nous expliquer, comme Pierre l’a très bien fait, nuancer ou apporter un complément d’informations, nous dire clairement que vous n’êtes pas d’accord, le meilleur endroit pour le faire c’est le forum d’Elbakin.net dédié au podcast.
En attendant, une petite citation citée de mémoire, parce que c’est Brandon Sanderson qui disait ça pendant une table ronde des Utopiales il y a des années, une citation générique sur l’écriture, mais qui est assez universelle, je pense. Il disait – encore une fois, je cite de mémoire – : « Écrire sans faire de plan c’est comme sauter d’un avion avec une pelote de laine pour tricoter son parachute avant de s’écraser par terre ».
Jingle : Vous laissant avec ça, merci de nous avoir suivis. Assez procrastiné, allez écrire !
[1] Note de Symphonie : Désolée par avance, je n’ai pas la feuille de route donc je risque d’écorcher le nom des Poditeurs.
[2] Créer soi-même ses ebooks, par Jean-Claude Dunyach http://jean-claude.dunyach.pagesperso-orange.fr/Ebooks.html (2018)
[3] Plateforme de publication en ligne gratuite qui permet de poster et lire des textes.
[4] Note de Symphonie : Le lien que j’avais pour ce site ne fonctionne plus, il a peut-être fermé désormais.
[5] Cf note 1, pas sûre du nom.
[6] https://bronteblog.blogspot.com/2014/11/batman-vs-robotic-emily-bronte-saurus.html
Pingback: Vous lisez Procrastination, le podcast sur l’écriture en 15 minutes – Liste des épisodes transcrits (MAJ 01/06/2024) | L'Imaginaerum de Symphonie