Vous lisez Procrastination : S03E11 – Les moyens de médiatisation à disposition des auteurs

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Pendant de la première publication : comment porter à la connaissance du public son livre à présent disponible pour le vaste monde ? Quels sont les moyens de communication à disposition des auteurs, et dans quel but réel peut-on s’en servir ? Laurent rappelle les dispositifs intégrés à la chaîne du livre, notamment le rôle de l’attaché.e de presse. Mélanie introduit que ces opérations se font toujours dans une optique de partenariat avec l’éditeur, et sont donc en relation avec l’échelle de celui-ci. Impossible ensuite de ne pas parler d’Internet et du rôle qu’il joue aujourd’hui – et Lionel, en particulier, martèle qu’utiliser Internet comme un média strictement publicitaire est probablement voué à l’échec. (Blog de Lionel Davoust)

Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

S03E11 : Les moyens de médiatisation à disposition des auteurs

(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Plokie)

Vous écoutez Procrastination, Saison 3 Episode 11 : Les moyens de médiatisation à disposition des auteurs

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : Oh ! le sujet qui fâche. C’est quelque part l’après de l’épisode sur la première fois qu’on a fait avant. Mon livre est publié ! Joie, bonheur et hormones diverses. Maintenant, comment va-t-il trouver son lectorat, comment le monde va-t-il apprendre que j’ai publié un bouquin qui est trop bien et qu’il faudrait que tout le monde le lise ? Comment on fait connaître un livre, et comment on le porte à la connaissance du lectorat qu’on espère nombreux et réjoui ? Oh oh oh ! Alors, Laurent fait la grimace.

Laurent Genefort : Ouais, je fais la grimace parce que ça a un côté service après-vente moi qui me déplais profondément, je ne le cache pas, je ne l’ai jamais caché. Moi je suis un ancien bègue en plus donc la communication orale, la communication tout court a toujours été une corvée un peu pénible. Je ne tiens pas de blog, le site d’Omale, qui est le seul site que j’ai fait sur mes univers, c’est un site purement informatif, donc il n’y a pas de ventes derrière ni de réelle communication. Je ne suis pas sur Twitter, mon seul média c’est Facebook que j’utilise à moitié de façon professionnelle et à moitié de façon personnelle.

C’est mon côté Papi de la profession puisque jusqu’aux années 2000 les auteurs n’avaient pas à s’occuper de la médiatisation. C’était encore plus vrai dans les genres où il n’y avait pas de médiatisation de masse hors des supports spécialisés qui étaient les revues et les fanzines. Donc on n’avait pas vraiment à s’occuper de ça et on était d’ailleurs assez peu interviewés, il y avait peu de médiatisation, parce que finalement c’était déjà un public captif et les gens savaient quelle était la poignée d’auteurs à acheter, tout simplement. Donc la médiatisation est venue au fur et à mesure, pour se distinguer du lot, je dirais.

LD : C’est probablement parlant, on parle de la médiatisation et direct, on va sur le sujet d’Internet parce qu’il y a toujours eu de la chronique littéraire, notamment il y avait des chroniques littéraires très actives, je pense notamment aux colonnes de fiction qui…

LG : Là, on va peut-être plus se concentrer sur les aspects professionnels, c’est-à-dire les attachés de presse, les salons…

LD : Oui.

LG : Les choses qui sont prévues dans le système, on va dire, et qui distinguent de l’autoédition par exemple, où on est obligé de le faire soi-même. On peut dire que les attachés de presse et les salons ça fait partie de la chaîne du livre.

Mélanie Fazi : Oui, il y a différentes choses, mais c’est marrant parce que quand tu dis attaché de presse, ça dépend beaucoup des éditeurs. En fait, une grande partie de la médiatisation et de ce qu’on a à faire nous-mêmes dépend aussi de l’éditeur avec lequel on travaille, et il y a une forme de partenariat avec l’éditeur — ou pas, selon le cas. Moi l’attaché de presse c’est quelque chose que j’associe plutôt aux grosses maisons, où il y a beaucoup de monde embauché par l’éditeur et qui ont chacun un rôle attribué. Alors que chez les éditeurs plus petits souvent chaque personne impliquée va s’occuper de différentes choses. Donc attaché de presse pour moi c’est déjà quelque chose d’assez spécifique à un système d’édition, je dirais.

LG : C’est vrai. Il faut que la maison d’édition ait les moyens de le faire, et clairement il n’y a que les moyens et les gros.

MF : Voilà. Ce qui ne veut pas du tout dire que les éditeurs qui n’ont pas les moyens ne font pas ce travail, mais ce n’est pas délégué de la même manière, je dirais. Ce n’est pas une personne spécifiquement. Pour avoir travaillé avec différents éditeurs, j’ai vu ça très clairement que certains ont une personne spécifiquement attachée à ça.

Et après je dirais que l’éditeur aussi a un rôle dans le sens où chaque éditeur, indépendamment de ça, a aussi un réseau autour de lui. À travers lui on a accès à un certain nombre de choses, c’est qu’il va fonctionner en partenariat avec tel salon, avec telle librairie, avec tel blog… Et que le choix de l’éditeur pour moi joue aussi sur ça.

LD : Alors, en échangeant on voit bien la dichotomie entre ce que l’auteur fait de son côté par lui-même — ou ce que l’éditeur lui fait faire — et il y a ce que l’éditeur fait, qui est intégré à son système. Je pense qu’aujourd’hui, la communication — ça l’a toujours été — c’est le nerf de la guerre, énormément. La communication, la promotion, parce qu’il y a une telle… Sans même parler de la production littéraire, où il y a beaucoup de publications, il y a aussi la concurrence des autres médias avec la littérature — jeux vidéo, séries TV, mangas, etc., tout ce qu’on veut — et le temps des gens n’est pas extensible, par conséquent le boulot de la communication c’est d’amener le livre entre les mains des lecteurs qui seraient susceptibles d’être intéressés par ça. Et il y a tellement de production que ça devient difficile tout simplement de percer à travers le bruit ambiant. Et d’ailleurs, beaucoup de lecteurs et de public intéressé, de leur côté sont de plus en plus obligés d’avoir une part active à essayer de suivre les canaux d’informations qui lui correspondent et donnent des informations qui leur permettent d’accéder aux trucs qui leur plaisent.

Alors, ça c’est la parenthèse, mais restant sur le boulot de l’attaché de presse, que fait un ou une attaché’e de presse ?

LG : Des fois, j’aimerais bien le savoir.

[rires]

LG : Il ou elle fait le relai entre nous — les auteurs — et les salons, les libraires — des fois d’ailleurs il y a quelqu’un qui est spécialisé dans les relations libraires, mais des fois c’est l’attaché de presse qui s’en charge — et les journalistes qui s’adressent à l’éditeur. C’est une sorte de canal de communication entre nous et le reste du monde, d’une certaine manière.

LD : Oui, tout à fait. Il y a le côté communication médiatique : essayer d’avoir des articles dans la presse, envoyer des services de presse — donc des exemplaires gratuits à disposition de la presse —, mais il y a aussi un côté qu’on n’imagine pas forcément, il y a un côté « Maman ou Papa » d’auteur (envoyer les auteurs en évènements, dédicaces, etc.) ; s’assurer que les bouquins sont bien arrivés, que l’auteur a bien un endroit où dormir et quelque chose à manger, s’assurer que ça se passe bien et que l’auteur ne soit pas perdu à la garde de Portdecuq[1] avec personne pour venir le chercher à 23 h 30.

LG : Il y a des attachés de presse qui sont proactifs, c’est les attachés de presse qui ne se contentent pas, justement, d’être ce simple relai qu’on active de temps en temps de l’extérieur, mais qui prennent les devants. Celui de Folio par exemple, il est super. Il y en a qui sont juste des canaux, ou bien qui vont se concentrer sur un ou deux auteurs qui sont déjà des auteurs vedettes de la maison.

MF : Et qui parfois vont revenir vers l’auteur ensuite pour avoir un retour « alors, tel salon, ça s’est passé comment ? » et en prendre note pour la suite. Est-ce que ce salon en vaut la peine ? Est-ce que celui-là s’est mal passé ?

LD : J’allais dire : louez soient-ils et elles, ces attachés de presse qui s’occupent de nous et qui s’assurent qu’on ne soit pas perdus. Parfois l’auteur est une petite bête perdue qui ne sait pas où elle doit aller.

Après il y a donc les évènements : festivals, dédicaces en librairie, etc.

LG : Ouais, il y a ça.

MF : Une grosse partie, oui.

LG : Alors, j’avoue, je les envisage comme un moyen de rencontrer les lecteurs.

LD et MF : Oui.

LG : Pour discuter avec, non pas de mes livres, mais de Science-Fiction en général. Moi je déteste vendre mes livres sur des salons. On m’a déjà demandé « parlez-moi de votre livre » et moi ça me paralyse.

MF : [riant] C’est un cauchemar !

[Tout le monde parle en même temps]

LD : Alors, c’est peut-être le moment de le dire, c’est que c’est quand même une question qui revient assez fréquemment : « parlez-moi de votre livre » ou « parlez-moi de vous », l’auteur est probablement le plus mal placé pour le faire.

MF : Ce n’est pas la bonne personne pour ça, oui.

LD : Moi j’ai transformé ça en blague en « c’est le meilleur livre du monde, je ne vais pas vous dire le contraire ! », en rigolant bien sûr, mais je vais forcément en dire du bien…

LG : Moi je les renvoie à ma quatrième de couverture.

MF : J’ai tendance à faire ça aussi.

LG : « Lisez le résumé derrière, le texte de quatrième de couverture, au dos du livre, et si l’histoire vous plaît, prenez-le », mais voilà quoi.

MF : Sur les salons, j’avais envie d’ajouter — il y a évidemment différents types de salons qui peuvent être très divers, alors selon si on nous envoie sur un salon plus généraliste ou vraiment spécialisé par exemple dans les genres, ou alors un très gros salon, ou au contraire un salon plus familial, plus confidentiel —, j’ai eu une grosse surprise avec l’expérience, c’est qu’en fait les plus gros salons ne sont pas nécessairement ceux où on va vendre le plus…

LD : Oui.

MF :… parce que souvent on est un peu noyés au milieu de plein d’autres auteurs et les gens passent et ne sont pas forcément dans une démarche plus curieuse. Un exemple qui me revient, la première fois que j’ai publié chez Bragelonne c’était en 2004, on avait fait une espèce de tournée avec un groupe d’auteurs — je crois que Laurent était inclus, d’ailleurs —, plus ou moins le même groupe d’auteurs, on avait fait plusieurs salons et on avait été très surpris de découvrir que d’un salon à l’autre ce n’était pas les mêmes qui vendaient beaucoup. Moi par exemple, je vendais beaucoup plus dans les petits salons vraiment spécialisés Fantasy où les lecteurs savaient déjà à peu près ce qu’ils venaient chercher, ils connaissaient le domaine, ils situaient à peu près les auteurs. Par contre on m’avait « lâchée » dans des plus grands comme Le Livre sur la Place à Nancy, j’avais l’impression d’être perdue au milieu des gens qui passaient sans s’arrêter. Et pour d’autres c’était exactement l’inverse, j’avais trouvé ça très surprenant.

LD : J’ai la même expérience, d’ailleurs des fois des expériences assez amusantes comme la fois où j’ai été étiqueté thriller, je m’étais retrouvé « de l’autre côté de la barrière », il y avait des gens qui venait me voir en me débinant la Science-Fiction et la Fantasy, alors que j’avais mes copains juste en face.

LG : Ah ! C’est là où tu rigolais de l’autre côté !

[rires]

LD : Exactement !

LG : En nous montrant du doigt !

LD : Mais tu sais bien que je ferais n’importe quoi pour vendre un livre !

[rires]

LD : Donc, non, non, c’est passionnant à voir. Tu parlais de l’aspect rencontre, Laurent, je suis tout à fait d’accord avec toi.

LG : Qu’on ne se méprenne pas, moi j’aime beaucoup les salons en fait, mais pas pour vendre mes livres [rires]

LD : Clairement : est-ce que je passe vraiment un moment sympa à faire de belles rencontres avec des gens ? Je passe un très bon salon si j’ai vendu trois bouquins, mais que j’ai eu de belles rencontres avec des gens et qu’on a discuté de trucs sympas, c’est pour ça qu’on fait ce truc-là. De toute façon, à de très rares exceptions près, c’est quand même pas les ventes en salon qui nous rendent riches. Donc c’est vraiment pour le côté humain, et parce que l’écriture est un métier solitaire et que c’est bien de nous sortir un peu du placard et de nous dépoussiérer de temps en temps.

LG : Oui, on sent un peu la naphtaline, mais…

LD : Le temps passe, parlons justement de l’éléphant dans la pièce, comme on dit en anglais : Internet.

MF : Internet.

LD : Alors, est-ce que si je fais ma page Facebook sur Internet, est-ce que ça va suffire à me faire vendre 3000 bouquins et à me faire passer à la TV ?

LG : Non. [rires]

MF : Ça ne suffit pas en soit, mais moi je trouve de plus en plus que c’est un outil vraiment intéressant, mais tout dépend comment on l’utilise.

LG : Oui, c’est vrai.

MF : Et je constate que ça peut énormément… Alors, l’intuition que j’ai, c’est que c’est pratique quand on a déjà un lectorat, quand il y a déjà des gens qui nous suivent, ça permet de renforcer le lien. J’ai l’impression quelque part de fédérer une communauté autour de nous, et même à travers par exemple le genre d’articles que tu vas faire sur ton blog sur l’écriture ou des choses comme ça, ça contribue à créer quelque chose qui est plus de l’ordre du lien et on n’est pas strictement dans le « achetez mon bouquin ». Mais je trouve que typiquement, les réseaux sociaux permettent pas mal de jouer sur le bouche-à-oreille notamment, et je trouve que c’est un outil, en plus du reste, en plus des salons et tout le reste, qui moi me paraît indispensable. En tout cas, moi, je l’utilise énormément.

LD : Alors, pour moi, Internet c’est exactement comme Laurent tu définis les salons, on n’est pas sur Internet pour vendre des bouquins. L’aspect central du réseau social, pour essayer de parler à des gens, prolonger effectivement le lien, et discuter de trucs qui m’intéressent.

MF : C’est l’aspect social.

LD : Exactement, c’est exactement l’aspect social. Je peux dire un truc qui va me rendre pas populaire ? S’il vous plait, ne mettez pas dans vos noms de profil Facebook le mot « auteur » ou « écrivain ».

MF : Oui, ça fait un peu grincer des dents, souvent.

LD : Ne vous appelez pas « Lionel Davoust/écrivain/auteur ».

LG : Non, c’est « Lionel Davoust Officiel ». C’est « Monsieur Officiel ».

LD : Voilà, exactement. Si on est sur Internet c’est justement pas pour vendre des bouquins, si on est sur un réseau social, c’est justement pour essayer de créer du lien et, ce qu’on disait au début, essayer d’arriver à toucher des gens à qui on est susceptibles de parler, et ça commence par créer de la discussion.

MF : J’ai envie de dire que les ventes sont presque un effet secondaire de ça, mais il ne faut pas que ce soit — enfin, après j’en sais rien —, il ne faut pas qu’on arrive en disant « je suis là uniquement pour communiquer pour vendre mes livres ». En échangeant avec les gens, finalement, on peut contribuer à donner l’envie de s’y intéresser parce qu’on renvoie quelque chose.

LG : Non, puis en plus, aujourd’hui il s’agit moins de convaincre que de faire en sorte que l’information arrive aux lecteurs potentiels, en fait, c’est juste ça.

MF : En fait, c’est là que je trouve typiquement — j’ai trouvé Facebook super intéressant pour ça — c’est par exemple la vitesse à laquelle on peut faire circuler l’info d’une date de signature. Ça circule à une vitesse que je n’ai jamais obtenue avant avec un site, avec autre chose. Une info est reprise et partagée partout et je trouve extrêmement utile pour ça, faire circuler une info. Quelque part on lâche le truc et il grandit tout seul.

LD : Tout à fait. Mais sur les réseaux, le plus important à mon sens – alors évidemment, dans la limite du raisonnable — c’est d’apporter simplement ce qu’on est, sa voix, son ton, et les gens qu’on est susceptible de rencontrer, avec qui on pourra générer des atomes crochus, viendront, mais c’est clairement pas là pour vendre des bouquins. Et bloguant — alors mon dieu ! je crois que ça doit faire dix ans que j’ai un site et un blog[2] — je peux vous dire que j’ai les statistiques de visites, mes articles d’actu tout le monde s’en tape, vraiment. Alors, je les mets, parce que quand même c’est mon site, faut bien que je parle un peu de mon boulot et voilà, mais pour moi Internet, avoir un site, une page Facebook ou un blog, c’est comme tenir un bar, typiquement on ne tient pas un bar pour gagner vraiment sa vie, on ouvre un bar parce qu’on a envie de rencontrer des gens.

Et alors de temps en temps, c’est vrai, on dit « j’ai un bouquin qui est sorti », c’est l’équivalent de « bon, est-ce que quelqu’un veut reprendre une tournée ? Parce que mine de rien, faut que je paie les factures d’électricité », mais c’est pas le but. Et sur mon site, ça fait très longtemps que j’ai fait ma paix avec ça avec grand bonheur, mes articles d’actualité, c’est les articles qui intéressent le moins les gens, et du coup quelque part, je ne vois pas du tout ça comme un problème. Je me sens libre de parler de petits chats et de dire des bêtises, et à la base, c’est pour ça que je le fais, parce que ça m’amuse, sinon je ne le ferais pas.

MF : Mon actualité, je la tiens vraiment à jour sur mon site, parce que c’est l’endroit où on peut chercher les infos, mais je constate, et je reviens à ça, qu’elles circulent beaucoup plus — j’allais dire « impactent »…

LD oh l’anglicisme !

MF :… ça frappe beaucoup plus les gens quelque part sur les réseaux sociaux, il y a vraiment un côté circulation de l’info, et que les sites et les blogs vont toucher un autre niveau. C’est souvent les articles un peu plus personnels qui vont toucher plus les gens, et limite après vont ramener un peu plus les lecteurs.

LD : C’est pour ça que lecteurs, auteurs, créateurs, tous autant qu’on est, on est sur le réseau social pour l’aspect social, on n’est pas là pour voir de la pub, il y en a déjà suffisamment.

MF : Laurent parlait tout à l’heure de ce qu’Internet avait changé, il y a une chose sur laquelle je pense qu’on sera tous d’accord, quelque part ça a abattu une espèce de barrière entre les artistes — pas seulement les écrivains, mais les artistes en général — et le public, qui peut nous contacter même pour nous faire un retour directement, pour nous proposer un projet… On n’a plus cette image de la tour d’ivoire, quelque part.

LD : Et je pense que c’est très agréable pour le public, mais à côté de ça, je pense que c’est une possibilité pour nous aussi d’avoir cet échange, c’est génial que la barrière soit abattue, mais c’est génial pour les deux côtés, je trouve, en fait.

MF : Complètement.

LD : On est tous dans le grand navire de l’existence, et on essaie de s’expliquer le monde avec l’art, et ça nous concerne tous.

LG : Oui, les réseaux sociaux, c’est plus latéral. Je me rappelle, quand j’avais 20 ans j’étais allé dans un salon — ce n’était pas un salon du livre, c’était une réception pour un prix — où il y avait Stephan Yul — qui était une de mes idoles — qui était invité, je lui ai tourné autour pendant une demi-heure, je n’ai jamais osé l’aborder. Et ça, ça n’existe plus, c’est clair qu’il y a des barrières qui se sont abattues, et c’est un bien.

LD : Tout à fait. Mais, pour le coup, être sur Facebook dans l’espoir de vendre des livres… Je vois des tas de gens sur Twitter, tout ce qu’ils font c’est vous alpaguer, vous mentionner à la sauvage, en disant « ah ! vous avez parlé de chats, savez-vous que j’ai écrit un livre sur les chiens ? », et vous regardez leur timeline, c’est que ça. Ça, je suis désolé, il faut que je le dise, ça vous fait passer pour une buse.

MF : L’exemple aussi qu’on a tous eu, c’est quelqu’un qui vous demande en contact sur Facebook et qui dans les cinq secondes vous balance un message en disant : « allez liker ma page », ce n’est pas vraiment convaincant on va dire.

LD : Ça ne fonctionne pas !

Petite citation pour terminer ?

MF : Citation de Ralph Waldo Emerson qui nous dit : « Il y a bien des choses qu’un homme sage peut préférer ignorer ».

LD : C’était l’adage d’Internet.

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Assez procrastiné, allez écrire !


[1] Ou un nom du même genre.

[2] https://lioneldavoust.com/blog

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