Superméchant débutant, John Scalzi

Superméchant débutant (2024, L’Atalante)

John Scalzi, Américain

One-shot, Science-Fiction d’espionnage

2023, Starter Villain

Traduit par Mikael Cabon

Couverture par Tristan Elwell

« Nous proposons un service de destruction de satellites ?

— Nous avons une clientèle privilégiée, qui, en échange d’une contribution annuelle, obtient la possibilité de se servir de notre outil pour imposer des difficultés logistiques à ses concurrents. Dans l’espace.

— C’est donc un “oui”.

— C’est un “nous gagnons beaucoup d’argent en proposant un service dont personne ne se sert.” Notre clientèle ne nous paie pas pour anéantir des satellites. Elle nous paie pour avoir la satisfaction de savoir qu’elle pourrait les anéantir si elle le voulait. »

Une nouvelle inattendue vient ébranler le quotidien de Charlie, qui végète entre son pub préféré de la banlieue de Chicago, son divorce et un boulot alimentaire : son oncle Jake, magnat de l’industrie du stationnement, est mort en faisant de lui son héritier.

Est-ce la fin des ennuis ? Loin de là ! Point de parking dans son héritage, mais une base secrète au fond d’un volcan, sur une île paradisiaque où se trament les pires machinations. Charlie ne s’attendait pas à ça en se rendant chez le notaire, encore moins à des négociations syndicales avec des dauphins augmentés…

Mon avis

J’avais beaucoup apprécié La société protectrice des Kaijus pour son côté simple et divertissant, alors un nouveau livre humoristique de Scalzi avec un chat en costard sur la couverture… ça ne pouvait que me donner envie !

Charlie n’a pas de chance dans la vie, et c’est sur le point d’empirer : son oncle vient de mourir, et il lui lègue son entreprise. Le problème, c’est que son entreprise ne consiste pas exactement à gérer des parkings, comme il va bientôt s’en rendre compte : les supervillains existent et ils ont même une assemblée !

Charlie est un personnage « comme tout le monde » qui se retrouve du jour au lendemain « supervillain », avec toute la panoplie : hommes de main (enfin, femme de main, ici, plutôt), chats et base secrète dans un supervolcan. On est sur une personnalité un peu « naïve » dans le sens où il ne remet pas vraiment en question ce qui lui arrive. Curieusement, ça fonctionne assez bien, je n’ai eu aucun mal à suspendre mon incrédulité malgré la dimension un peu absurde de ce point de départ.

Globalement, pas mal de stéréotypes et de références aux films d’espionnage et même d’aventure, puisque le roman joue vraiment de notre connaissance de ce genre d’histoires, poussant les clichés jusqu’au bout pour un résultat particulièrement fun. Par exemple, vous savez le cliché du méchant à la James Bond qui parle au héros avec son chat dans les bras ? Eh bien dans ce livre, il est effectivement de coutume pour les superméchants d’avoir son chat et de l’emmener partout.

Le livre est vraiment drôle, que ce soit le contraste entre la banalité de Charlie et l’univers qu’il découvre, les situations qu’il doit gérer, les références et traits d’humour, les échanges entre les personnages, certains rebondissements qui seraient poussifs dans un autre registre, mais qui collent à l’ambiance… Et encore, je vous laisse le plaisir découvrir certains éléments ! Bref, ce n’est pas foncièrement original vu qu’on est à la limite de la parodie, mais ça se lit tout seul (je l’ai lu quasiment d’une traite), et c’est vraiment divertissant si vous adhérez à ce type d’humour.

Bilan

Pas si facile d’être un méchant, même quand on a des chats, des dauphins, et un super volcan. Superméchant débutant est un vrai roman d’espionnage à la James Bond, qui se trouve être très drôle et référencé sans tomber dans la parodie. Ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est fun et addictif, de quoi passer un bon moment sans se prendre la tête. J’ai déjà dit qu’il y avait des chats ?

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

9 réflexions sur “Superméchant débutant, John Scalzi

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  5. Découvert aujourd’hui, je suis bien d’accord avec toi pour le côté très fun. J’ai adoré les interaction avec Hera et les dauphins syndicalistes. J’ai trouvé bien drôle ces super méchants en carton et les mésaventures qui tombent sans cesse sur ce pauvre Charlie. Mais je m’attendais à plus d’action justement, là on jouait surtout avec l’idée de la parodie mais on ne la montrait pas assez à mon goût.

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