
La Cour des Abysses (2023, ed. Leha)
Auteurices : Alex Nikolavitch et Camille Salomon, français.es
One-shot, Fantastique/Horreur Lovecraftienne
Illustration : Gwen
Ils sont deux, un capitaine au long cours et Émilia, sa passagère. Les voilà échoués, séparés, détenus et perdus dans une ville portuaire décrépite, mais pas tout à fait déserte. Ce qui reste des habitants hante furtivement les rues, vaquant à d’étranges tâches. Par chance, un vieux téléscripteur permet à la jeune femme d’entrer en contact avec le vieux loup de mer. Poussés par le besoin de se retrouver et de fuir, ils vont devoir affronter l’extérieur. Mais quelque chose n’est-il pas déjà immiscé dans la jeune femme ? Peut-elle encore conserver son humanité, même loin de ce port maudit ?
Mon avis
Le roman du jour s’inscrit dans ce qu’on appelle l’horreur lovecraftienne, un courant de l’horreur qui s’inspire de l’univers de Lovecraft, que l’on ne présente plus (ouais, on n’apprend des trucs ici, tavu ?). C’est une atmosphère que j’apprécie beaucoup, et j’avoue que l’originalité du récit (écriture à quatre mains, des amants plongés dans les bas-fonds), ça ne pouvait que m’intriguer.
Nous découvrons d’entrée de jeu nos deux protagonistes à travers une correspondance « épistolaire », alors que leur bateau s’est échoué dans une ville portuaire qui fait forcément penser à Insmouth. L’ambiance glauque est d’emblée posée, et j’ai beaucoup apprécié le style de cette première partie, dans un registre de langue soutenu, voire suranné, qui je trouve participe bien à l’ambiance. Par contre, si nos personnages sont amants, je trouve difficile de parler de romance dans ce roman, puisqu’ils sont séparés dès le début et qu’ils n’auront guère le temps de compter fleurette par la suite (moi, ça me va, mais si vous cherchiez de la romance, vous allez avoir du mal à la trouver). C’est en tout cas assez sympa de lire ce qui leur arrive par le biais de transcriptions.
Et puis on change de narration, puisque un psychiatre reçoit l’un des personnages en entretien, de quoi faire douter les personnages de la réalité de la première partie. Là encore, c’est assez intéressant de continuer l’histoire d’une façon indirecte, extérieure. La dernière partie changera encore une nouvelle fois, pour une narration plus « classique » et directe, ce qui convient bien au climax. J’ai d’ailleurs trouvé très intéressante de modifier le type de narration au fil du récit.
Globalement, le récit prend son temps pour installer son ambiance, il y a assez peu d’action y compris sur la fin (encore une fois, moi ça me va, je trouve que ça convient bien à ce type de récit, mais ça ne pourra pas forcément convenir à des lecteurices qui préfèrent davantage de rythme). Le récit ne fait pas spécialement peur, on est plus sur un récit d’ambiance, avec des personnages qui sont petit à petit changés par la ville et ses habitants des bas-fonds.
Bilan
L’atmosphère lovecraftienne est très bien rendue dans ce roman aux parfums putrides des bas-fonds, l’écriture à quatre mains, les changements de narration et le couple de protagonistes lui conférant une certaine originalité. Une bien poissonneuse lecture ! (non, parce que les chouettes, j’en ai pas trouvé 😉 ).
TW : tentative de viol
Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?
Houuuu, tu m’intrigues considérablement ! Je ne connaissais pas, mais je suis dorénavant terriblement tentée 😉
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Au cas où, dans 10 jours, on parle d’un autre récit lovecraftien 😉
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