J’ai testé pour vous… écrire tous les jours pendant 1 an

… et c’était dur ! T_T

But why ?

Le conseil « écrire tous les jours » n’est pas foncièrement un conseil à prendre au pied de la lettre, et ne convient évidemment pas à plein d’auteurices, pour plein de raisons (cf l’épisode Procrastination #S04e17 – Ecrire tous les jours, dont la transcription arrivera en fin d’année). Et, pour le coup, je savais déjà qu’il ne me convenait pas, à moi, en grande partie à cause de mon hamster, mais aussi pour des raisons que j’évoquerai un peu plus loin.

Mais voilà, le 4 janvier 2024 je me suis lancé l’auto-défi suivant : écrire tous les jours durant une année entière, soit jusqu’au 3 janvier 2025 inclus. Pour voir si j’en étais capable, déjà (parce que l’intuition, c’est bien, mais hé ! si j’étais surprise ?), et surtout continuer sur la route de la connaissance de moi-même (ça paraît un peu pompeux, dit comme ça, mais je trouve que c’est important de comprendre comment on fonctionne !). Et puis aussi, je voulais avancer mon tome 3 en évitant de faire du surplace avec les corrections/réécritures en boucle de mes premiers tomes. Les corrections, c’est bien, mais au bout d’un moment, faut que j’avance dans le cycle.

Ce n’est pas un conseil ni une recommandation de ma part, juste un challenge personnel et un partage d’expérience.

Ainsi, voilà venu le temps des cathédrales du bilan.

Conditions du challenge

  • Le challenge concerne le tome 3 uniquement.
  • Ecrire tous les jours (merci, captain obvious). Il suffit d’une phrase pour valider la séance du jour.
  • Les corrections ne comptent pas, que ce soit celles du tome en cours ou celles des tomes précédents.
  • Condition optionnelle : tendre à une moyenne de 140 mots/jour (c’est peu, mais c’est déjà pas mal pour moi)

Fiche personnage

Bonus

  • du temps (travail à temps partiel, pas d’enfants, toussa)
  • j’ai déjà écrit, entièrement ou partiellement, plusieurs versions du tome en cours, donc je sais à peu près où je vais.

Malus

  • fatigue permanente physique et cognitive
  • peu d’énergie disponible
  • douleurs chroniques (y compris aux doigts)

Autrement dit : j’ai du temps théorique, mais finalement peu de temps réellement exploitable.

Chaque personne aura ses propres bonus et malus, qui feront que ce challenge sera plus ou moins (voire pas du tout) réalisable de façon littérale. Donc je le rappelle, c’est un challenge personnel parce que je voulais tester mes capacités et limites, et pas du tout un conseil d’écriture ou une injonction à faire de même, loin de là !

Bilan de l’expérience

Déjà, répondons toute suite à une question simple : ai-je réussi ? Ai-je vraiment écrit tous les jours pendant 365 jours ?

OUI ! Sortez le champomy !

Mais, franchement, c’était difficile. Certains jours j’ai dû valider avec 4 petits mots seulement tellement j’étais épuisée. J’ai réussi à tenir mon objectif mensuel de mots jusqu’à fin septembre, mais vraiment, à partir d’octobre, j’en pouvais plus, surtout que j’ai toujours une augmentations de mes douleurs de l’automne jusqu’au printemps. En plus, mon chat commence à présenter des problèmes de santé à cause de son âge, ce qui veut dire pas mal de rendez-vous vétérinaire, envie de profiter du temps avec lui, et un moral peu propice à la créativité (et en parlant de moral, je ne veux pas dire, mais les contextes nationaux et internationaux n’aident franchement pas non plus question sérénité).

Une moyenne de 140 mots par jour, ça pouvait paraître peu, mais c’était déjà honorable pour moi, et il a fallu que je baisse cet objectif sur les derniers mois de l’année : 100/jr en octobre pour finir à 75/jr en décembre (en moyenne mensuelle, je rappelle). J’arrive donc à une moyenne d’écriture de 128 mots/jour environ (oui, je compte en mots et pas en signes, mais j’ai du mal à visualiser ce que les signes représentent ^^).

Concrètement, ça veut dire que je suis à peu près la moitié de mon tome 3, et que j’ai laissé tranquilles mes tomes 1 et 2. Ce qui est déjà pas mal, ça avance lentement, mais ça avance.

Ce challenge m’a aussi permis d’essayer de travailler différemment. Par exemple, vu que les corrections ne comptaient pas, ça m’a incité à me laisser des notes de choses à revoir pendant les corrections : plutôt que de piétiner, ça m’a forcée à continuer le premier jet. Ca m’a aussi incitée à trouver des solutions actives pour mes différentes sources de blocage, avec des résultats parfois intéressants :

Blocage n°1 : La fatigue/la douleur

Explication : Bon, je ne vous fais pas un dessin, c’est pas évident de se poser devant l’écran quand le brouillard a complétement envahi le cerveau et/ou que je ne peux pas utiliser mes mains. Honnêtement, c’est ma source de blocage principale, et malheureusement, je ne peux pas y faire grand-chose vu que mes traitement sont soit peu efficaces, soit sources d’effets indésirables (si bien qu’il a fallu que j’arrête bon nombre de traitements, malgré leur efficacité honorable). Seulement voilà, y’a le challenge, et surtout des livres à écrire.

Solution : Marchander avec le hamster : « Je sais que t’es HS et que tu veux juste qu’on te foute la paix, mais je te demande juste une phrase et après, promis, je t’embête plus ! ». Bon, ça s’est souvent terminé en mini phrases qui ne survivront peut-être pas à la correction, mais tant pis, on aura essayé. A de très, très rares occasions, le hamster m’a même surprise à sortir un paragraphe, un vrai qui fait avancer le schmilblick, avant de devoir jeter l’éponge et de se mettre en PLS sous la couette.

Blocage n°2 : Difficulté avec la scène en cours

Explication : Parfois, la scène est complexe/d’une importance particulière pour l’intrigue, ou bien cette scène est censée en préparer une autre que je n’écrirai pas avant très longtemps, sauf que sans pay-off défini parfaitement, difficile de faire le set-up. Parfois, c’est aussi le hamster qui a repéré un écueil (plot hole, incohérence, etc…) ou qui a une idée en germination, et qui a besoin d’y réfléchir en sous-marin avant de les porter à la conscience.

Solution : Skipper la scène. Je me laisse quelques petites notes, et j’écris tout simplement une scène qui se passe plus loin dans le chapitre, soit je commence carrément un autre chapitre, dans le but d’y revenir plus tard, une fois que j’aurai identifié mon pay-off ou mon incohérence. C’est pas l’idéal parce que ça signifie qu’il faudra raccrocher les wagons avec les différentes scènes, mais au moins, on avance.

Blocage n°3 : L’inspiration

Explication : Après plusieurs versions parfois complètes, j’ai une assez bonne idée de la direction et des principales étapes de chaque tome, mais j’écris sans plan. Du coup, des fois, je sais que Tartempion est censé apprendre telle info, ou rencontrer Jean-Simone à tel moment, ou qu’il doit se passer tel genre de scène, mais à côté, ben je sèche sur ce que je dois écrire, concrètement, dans le chapitre.

Solutions : Soit j’emploie la même solution que la précédente, à savoir : je skippe le chapitre et je verrai plus tard, soit je force le hamster à me trouver une idée : « Je veux écrire ce chapitre, j’en ai besoin pour pouvoir écrire le chapitre d’après, alors tu te débrouilles comme tu veux, tu choisis la direction que tu veux, c’est pas grave si on efface après, mais tu me trouves quelque chose ». Et ça a donné vraiment des trucs intéressants, principalement à deux reprises. Pressurisé, le hamster se servait dans mes « obsessions » du moment, que ce soit les espaces liminaux et l’horreur analogue (parce que écumage de la chaîne de Feldup, allez regarder sa chaîne, c’est trop bien), ou le body horreur, suite à la sortie de The Substance (que je n’ai pas vu, ironiquement). Sur le moment, ça ne semblait pas forcément avoir de sens, et au fil de l’écriture, non seulement ça s’est révélé pertinent par rapport au chapitre en cours, mais aussi par rapport à certaines thématiques globales. Et ce sont des pistes d’inspiration que j’aimerais bien continuer à explorer dans les tomes suivants.

Moralité : l’inspiration peut vraiment provenir de partout, c’est toujours intéressant de découvrir de nouvelles choses, on ne sait jamais, ça pourrait servir^^

Blocage n°4 : La flemme

Explication : Je pense que je n’ai pas besoin de trop détailler ? Des fois, on n’a juste pas envie. Un nouveau bouquin, une vidéo de Feldup qui vient de sortir, un Drama aux épisodes prenants, le chat qui réclame des câlins, l’appel du plaid et de la tisane chaude… voire même pas de raison particulière.

Solutions : Aucune solution en particulier, sinon que pour accomplir ce challenge, il a bien fallu que je me mette devant l’ordi, envie ou pas. Des fois, ce n’était pas vraiment probant : une ou deux phrases, mais on va dire que c’est toujours ça de pris. D’autres fois, l’envie venait en écrivant et je réussissais à sortir un voire plusieurs paragraphes. Bref, des fois, ça valait quand même le coup de forcer un peu.

Et maintenant ?

Le challenge est terminé, et franchement, j’en suis bien soulagée, parce que c’était éprouvant, d’ailleurs, je compte prendre une semaine de vacances complètes pour reposer le hamster. Et dans le même temps, j’ai trouvé ça très intéressant comme expérience. C’était très satisfaisant de faire s’allonger la chaîne d’écriture, et ça m’a permis de voir qu’insister peut parfois payer.

Du coup, en 2025, je vais testé quelque chose d’un peu différent : des challenges « écrire tous les jours », mais plus courts (2 mois ? 3 mois d’affilée ? on verra), avec un objectif de mots un peu plus léger (parce que j’aimerais bien commencer à corriger le tome 2, voire commencer à raccrocher les wagons dans le tome 3 rapport à l’écriture pas forcément chronologique), intercalés de vraies périodes de pause, sans toucher à l’écriture pendant quelques jours pour se reposer et recharger le hamster en énergie et en inspiration. On va bien voir ce que ça donne ^^

Et vous, vous avez déjà tenté des challenges de ce genre ? Avez-vous appris des choses ?

15 réflexions sur “J’ai testé pour vous… écrire tous les jours pendant 1 an

  1. Pingback: Bilan 2024 et Perspectives 2025 : Projets créatifs | L'Imaginaerum de Symphonie

    • Merci 😀 J’ai repris le boulot ce matin, mais à compter de ce soir je suis en vacances créatives pendant une semaine, ça va faire du bien 😀

      Et contente que ça t’ait intéressé, du coup, c’est quand même assez spécifique comme article 😀

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  2. Bonjour, et vraiment bravo pour avoir tenu le coup toute l’année, j’ai essayée un mois ça a pas été simple déjà alors 1 an ! J’espère que tu as prévue une récompense pour cette performance ?! Et je parle pas de la semaine de repos créatif !

    Personnellement je pense que l’écriture englobe aussi les phases de réflexions, de recherches, d’apprentissage, l’air de rien ça fait des pauses dans l’écriture en elle-même tout en continuant à travailler sur le projet.

    Bon repos à toi ! 🙂

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    • Merci pour ton commentaire 😀

      Juste une semaine de repos, ce sera très bien^^ Je m’étais déjà fait un cadeau en décembre (l’illustration qu’on aperçoit dans le coin gauche de la photo 😉).

      Et tu as complètement d’accord au sujet de l’écriture, c’est plus vaste que « simplement » poser les mots 😊C’est pour ça que là, c’était vraiment un défi personnel de prendre « écrire tous les jours » au sens littéral, pour essayer de trouver des solutions actives aux sources de blocage, mais aussi pour me forcer à avancer le tome 3 au lieu de corriger en boucle le premier tome 😀

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  3. Pingback: Les Symphonews inachevées – Janvier 2025 | L'Imaginaerum de Symphonie

  4. Bravo ! Cela m’intrigue beaucoup. Quand on s’entraîne physiquement à certains mouvements, chaque jour, on voit le résultat positif sur le corps. Quand on voit le travail qu’effectue un artisan chaque jour à répéter les mêmes gestes, on voit le résultat précis sur ce qu’il crée. Personnellement, je m’oblige à peindre ou à dessiner chaque jour et je vois les progrès. Alors, avec l’écriture, de la même façon peut on penser qu’en répétant chaque jour un travail d’écriture, cela rend celle-ci plus fluide, plus dynamique, plus précise ? Est ce que cela nous rend plus inspirés, plus talentueux ? Autant de questions qui m’intéressent …

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    • Je pense effectivement qu’en terme d’écriture pure, ça permet de s’améliorer et d’acquérir certains automatismes.
      En terme de projet, déjà la régularité permet de l’avancer, et puis ça permet de mieux avoir le projet dans la tête à mon avis.

      Après, c’est pas forcément évident à faire, et les pauses c’est bien aussi, ne serait ce que pour les process inconscients.

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  5. Pingback: Les Symphonews inachevées – Mai 2025 | L'Imaginaerum de Symphonie

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