Le monde est malade.
Noah Peterson, si tel est bien son nom de famille, n’a aucun souvenir de sa vie d’avant l’Apocalypse. Le voilà dans cette chambre d’hôpital, avec ce type brisé qui lui a dit s’appeler Stanley, et dont il tombe fou amoureux : désormais, c’est eux deux contre ce qu’il reste de la réalité. Mais reste-t-il encore quelque chose de la réalité ?
Sally et Ariane Parkins la regardent se décomposer par leur fenêtre, jour après jour, dans l’attente de l’hypothétique retour de Scarlet Griggs dans leurs vies. Vicky, de son côté, contemple la fin du monde et, au creux de sa rage, conserve l’espoir de trouver une porte de sortie. Hook et les autres chiens sont prêts à l’y aider.
Allison, elle, est prête à les arrêter.

Mon avis

J’avais beaucoup apprécié ma lecture du tome 1, pourtant, j’ai mis plus d’un an avant de m’attaquer au second. Parce que le tome 1 avait été difficile à lire émotionnellement, très viscéral, le genre de lecture qu’il ne vaut peut-être mieux pas lire quand on n’a pas le moral. Alors, j’attendais, et c’est finalement le crowdfunding du tome 3 qui m’a décidé de m’y attaquer, enfin.

Stanley n’est toujours pas mort, mais franchement, il n’en est pas loin, englouti dans une terrible dépression, emmuré entre les murs d’un hôpital psychiatrique, avec pour seule corde pour le rattacher au monde Noah, un autre patient de l’hôpital.

Mais le monde n’est pas plus en forme, parce que l’apocalypse a eu lieu. La réalité s’est effondrée sur elle-même, la plupart des humains ont disparu, remplacés par des mannequins. Même les animaux n’existent plus, à l’exception de quelques chiens. Les rues sont désertes, liminales sans humains pour les parcourir, et les mannequins projettent le texte dans la vallée dérangeante. C’est une esthétique que j’aime beaucoup et qui fonctionne bien sur moi, donc je suis vraiment contente qu’on puisse avoir ce genre de textes.

Si le tome 1 m’avait donné l’impression que le texte s’ancrait malgré tout dans notre réalité, je commence à avoir des doutes dans ce tome 2. C’est peut-être moi qui vais trop loin dans l’interprétation, mais j’ai l’impression que ce roman transcrit la « vie » (si on peut dire) intérieure d’un personnage en particulier. De façon générale, pour avoir déjà vécu des dépressions et épisodes dépressifs, cette atmosphère est toujours aussi viscérale pour moi.

Heureusement, c’est loin d’être tout noir, même si comme pour le tome 1, mieux vaut ne pas suivre la Lumière. Suivez les chiens, plutôt, ils sont là pour vous guider dans la vallée, même sans leurs beaux yeux bleus. Et puis il y a Noah, aussi, Noah qui est une vraie bouffée d’espoir, et sa relation avec Stanley est à la fois triste et touchante.

C’est toujours un peu difficile de conseiller ce genre de projets atypiques, parce que ça ne parlera pas forcément à tout le monde, mais le simple fait que ce genre de projets existe me donne de l’espoir pour la créativité.

Bilan

Sans trop de surprise, ce deuxième tome s’est révélé tout aussi éprouvant et fascinante que le premier, mélange d’horreur psychologique et d’horreur liminale qui prend toujours autant aux tripes. Si vous appréciez le genre de projets atypiques que peut présenter Feldup sur sa chaîne, à la Kane Pixels par exemple, foncez ! De mon côté, j’attends avec impatience que les chiens me guident jusqu’au tome 3… et surtout, ne suivez pas la lumière !

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?