La cité diaphane, Anouck Faure

Photo montrant le livre La Cité diaphane (couverture bleue avec une cité blanche au centre, et deux personnages ombreux sur les côtés), à côté d'une gargouille au crochet.

La cité diaphane (2023, Argyll)

Autrice : Anouck Faure, Française

Dark Fantasy, One-Shot

Couverture : Xavier Collette

Illustrations intérieures : Anouck Faure

Merveille architecturale élancée vers le ciel, Roche-Étoile a connu la splendeur et la chute. La cité sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole brumeuse depuis que les eaux de son lac et de ses puits se sont changées en poison mortel.

Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore quelques âmes, en proie à la souffrance ou à la folie, et celles-ci ne semblent guère disposées à livrer leur témoignage.

Un jeu de dupe commence alors entre l’archiviste et ces esprits égarés, dans les dédales d’une cité où la vérité ne se dessine qu’en clair-obscur, où dénouer la toile du passé peut devenir un piège cruel.

Mon avis

Qu’a-t-il bien pu arriver à la cité de Roche-Etoile, cette cité magnifique à la frontière des mondes touchée par une malédiction si redoutable qu’elle a empoisonné les sources, tué ses habitants et corrompu les rares âmes qui y errent encore ? C’est ce que vont essayer de découvrir l’archiviste, narrateur/narratrice de ce récit, ainsi que la jeune dame, une chevaleresse dévouée à la déesse sans visage. Leur enquête va les mener à croiser des êtres comme le forgeron, le mendiant, la princesse, ou encore… la licorne, entre autres créatures.

Si les personnages possèdent bel et bien un nom, il n’est que peu employé, et parfois même nous restera caché jusqu’au bout. Car les noms rendent vulnérables au pouvoir des démons.

Cette anonymisation, ajoutée au cadre gothique et surtout à la très belle plume de l’autrice, soutenue et un peu passée, confère au récit une ambiance de conte. Un conte toutefois malade, corrompu à l’instar de cette cité ou de cette licorne monstrueuse qui n’a plus rien de pur.

L’intrigue elle-même peut sembler un peu redondante : la narration n’est pas fiable, aussi nous expose-t-on l’histoire à plusieurs reprises, avec chaque fois un changement d’angle et des secrets qui se révèlent. De la même façon que les personnages sont prisonniers de la cité comme de leurs rancœurs, leur orgueil et leur égoïsme, nous sommes prisonniers d’un récit qui se répète. Personnellement, ça m’a donné l’impression d’une spirale qui, à l’instar de la Spirale de Junji Itō, nous plonge à chaque itération un peu plus dans le weird, le malaise… et l’horreur pure, pour un climax que n’aurait pas renié Lovecraft, imprégné d’horreur cosmique et de body horror.

Une ambiance globale que j’ai vraiment adorée, avec une vraie montée en puissance. D’ailleurs, il s’agit davantage d’un roman d’ambiance plus que d’un roman « d »intrigue », avec des personnages qui semblent désincarnés et n’incitent pas à l’attachement, ni même à la compassion.

A noter aussi les illustrations en noir et blanc qui jalonnent le récit, par la propre main de l’autrice.

Bilan

La Cité Diaphane est un roman qui commence comme un conte gothique, mais qui plonge de plus en plus vers l’horreur à chaque tour de spirale, porté par la belle plume de l’autrice. Je pense qu’il ne parlera pas à tout le monde (à raison), mais j’ai adoré son ambiance et son esthétisme.

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

15 réflexions sur “La cité diaphane, Anouck Faure

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