C’est-comme-ça, Auriane Velten

C’est-comme-ça (2025, Mnémos)

Auriane Velten, Française

Urban Fantasy, One Shot

Couverture : Scott Uminga

Apollon, Papa Legba ou encore la fée Clochette : autant de croyances nées de l’imagination fertile de l’humanité… jusqu’à en devenir bien réelles. Invisibles aux yeux des humains, elles ont traversé les siècles, les influençant à leur insu pour survivre.

Cassandre est l’une d’elles. Solitaire, vivant dans la peur constante de disparaître, elle se tient à l’écart de ses semblables et préfère diriger son énergie vers Helene, l’autrice qui, grâce à sa série littéraire, lui permet de renforcer son existence dans le monde. Mais la mort de Robin des Bois vient tout bouleverser.

Seule contre tous, la presque-prophétesse est persuadée que quelqu’un cible les croyances et qu’aucune, aussi populaire soit-elle, n’est à l’abri. Sera-t-elle de nouveau condamnée à ne pas être écoutée ?

Mon avis

Un principe qu’on retrouve de temps en temps en Fantasy, c’est l’idée que divinités et croyants sont interconnectés, les premiers ayant littéralement besoin de la foi des seconds pour exister, leur puissance dépendant directement de la puissance de leur dogme. Maintenant, imaginez ce principe étendu à toutes les croyances : divinités, héros, monstres, personnages de pop-culture… Tous les personnages ayant été imaginés qui acquièrent une véritable existence, celle-ci dépendant de leur(s) représentation(s), puisque leur apparence, caractère et attributs sont susceptibles de changer selon les réadaptations des artistes successifs. Leur « degré d’incarnation » en dépend également, puisque si on arrête manifester sa foi envers un personnage… eh bien son existence risque tout bonnement de s’arrêter.

Bon, comme on est à l’époque moderne, nul besoin d’ériger des temples ou de faire des offrandes, les livres, films etc. ça marche aussi, ouf !

En tant que personne qui aime bien créer des trucs, rien que ce pitch, eh bien ça me parle pas mal. J’aime beaucoup cette idée de personnages qui s’incarnent et évoluent avec le temps selon les interprétations qu’on en a fait, des personnages qui, loin d’être passifs, n’hésitent pas à influencer les créatifs telles les Muses pour continuer d’exister, voire pour orienter leur propre représentation. Ce n’est d’ailleurs pas sans conséquences pour les personnages en question, qui parfois se cherchent un peu ou souffrent des représentations qu’on leur a infligées.

C’est une vrai histoire d’amour envers… les histoires, justement, envers les mythologies, la popculture, et l’Imaginaire avec un grand I en général. Les croyances du livres viennent de multiples horizons, et j’avoue que je n’avais pas certaines des références. J’avoue que j’ai bien aimé aussi le côté un peu ludique d’aller googler pour comprendre qui se cachait derrière tel ou tel nom.

Rien que ça, déjà, c’est très cool, mais l’autrice va plus loin, même si je vais rester le plus évasive possible pour éviter les spoils.

On suit donc Kass, aka Cassandre – oui, cette Cassandre là – qui sent un déséquilibre dans la Force suite à la disparition curieuse d’une croyance. Malheureusement, elle est ce qu’on a fait d’elle, condamnée à ne jamais être écoutée, souffrant des conséquences du harcèlement commis par le dieu Apollon. Ce qui l’a rendue asociale, méfiante, profondément anxieuse (en tant que personne neuroatypique, j’ai beaucoup aimé l’écriture de ce personnage, d’ailleurs, même s’il y a un côté répétitif par moments), même si elle va tout faire pour essayer de trouver des preuves à ce qu’elle avance, et ainsi sauver les autres croyances. Heureusement, elle peut compter sur quelques alliés (je ne pensais pas écrire ça dans une chronique un jour, mais Jésus est l’un de mes perso préférés !), ainsi que sur Hélène, une autrice qui s’est justement réapproprié l’histoire de Cassandre.

Il faut attendre un certain temps avant qu’on comprenne précisément ce qu’il se passe, et la révélation raisonne énormément avec le monde désenchanté actuel. Je ne peux pas parler davantage de cette thématique et de cette partie de l’intrigue pour raison évidente de spoil, mais j’ai beaucoup aimé cette seconde partie.

Si je devais pinailler, je dirais qu’il y a quelques menues longueurs liées à des répétitions d’idées, et j’ai aussi trouvé la fin un peu rapide, mais franchement, c’pas bien grave.

Bilan

L’imaginaire et la création sont des thématiques qui tiennent visiblement à cœur à l’autrice, puisqu’elle les avait déjà abordées dans Cimqa. L’angle choisi est différent, très intéressant et pertinent, et qui raisonnera d’autant plus si vous avez un pied dedans. Une belle lettre d’amour à l’imagination, à l’enchantement et comme dirait notre cher Sam : « Il y a du bon en ce monde, et il faut se battre pour ça ».

C’est pas évident en ce moment, mais force à vous, les gens ❤ Et merci aux créatifs de continuer à enchanter nos vies avec vos livres, vos films et séries, vos illustrations, vos arts en général ❤

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?

8 réflexions sur “C’est-comme-ça, Auriane Velten

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