Vous lisez Procrastination : S05E01 – La sélection des manuscrits, avec Mireille Rivalland

Logo Procrastination

S05E01 : La sélection des manuscrits, avec Mireille Rivalland

(Transcription : Symphonie)

Les liens vers l’épisode S05E01 : Script : Télécharger / Audio : Youtube ; Elbakin

Liste des Episodes transcrits

Procrastination reçoit avec un immense plaisir sa toute première invitée : Mireille Rivalland, directrice des éditions l’Atalante, grande et belle maison installée depuis plus de 40 ans à Nantes, en parallèle avec la librairie du même nom. L’Atalante publie polar, BD, théâtre, essais et bien sûr de l’imaginaire avec de grands noms comme Terry Pratchett, Orson Scott Card, Poul Anderson, Dmitry Glukhovsky, Pierre Bordage, Fabrice Colin ou encore Jean-Claude Dunyach.
Mireille a très aimablement accepté de lever le voile sur la réalité du travail de sélection des manuscrits à l’Atalante. Comment s’organise la lecture ? Existe-t-il des « erreurs » rédhibitoires lors des soumissions ? Qu’est-ce qui dicte vraiment le choix d’un livre ? Où intervient la tant redoutée « ligne éditoriale » ? Comment attirer l’attention d’un éditeur ? Et le rôle de la technique littéraire dans tout ça ? (Blog de Lionel Davoust)

Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

(A noter que cet épisode n’a pas pu bénéficier de relecture par une tierce personne. N’hésitez pas à me signaler toute erreur ou contresens)

Vous écoutez Procrastination, Saison 5 Episode 01 :

La sélection des manuscrits, avec Mireille Rivalland

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Estelle Faye, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : Avec la voix de Mireille Rivalland, donc. Merci beaucoup Mireille de nous avoir rejoints, et bonjour.

Mireille Rivalland : Bonjour.

LD : Merci vraiment, on est très honorés que tu aies accepté de répondre à notre invitation pour parler justement d’édition. Donc pour te présenter très rapidement, Mireille Rivalland, tu es co-directrice de l’Atalante. L’Atalante, c’est une librairie, une maison d’édition avec une longue, belle et prestigieuse histoire dans le domaine des littératures de l’Imaginaire, qui est à Nantes depuis environ 40 ans.

Environ un millier de titres au catalogue, tout confondu : de l’imaginaire, donc, mais aussi du polar, des essais, du théâtre, de la BD, en grand format, en poche et en numérique. Pour donner quelques repères très rapides des très grands noms publiés par l’Atalante : dans l’imaginaire international, mentionnons Terry Pratchett, Michael Moorcock, Dmitri Glukhovski, John Scalzi, David Weber, Glenn Cook, Ursula Le Guin, Poul Anderson, Orson Scott Card ; et dans le domaine francophone, on peut mentionner par exemple Fabrice Collin, Pierre Bordage, Jean-Marc Ligny, Roland Wagner, Régis Goddyn et encore Jean-Claude Dunyach, et tant d’autres que nous ne pouvons évidemment qu’inviter les poditeurs à découvrir.

Longue et belle histoire, et donc nous pensions que plutôt que les poditeurs ne nous croient quand on leur parle de soumission et de sélection des manuscrits, la meilleure chose à faire ce serait de demander à une éditrice du métier de nous en parler, et peut-être éventuellement de démythifier quelques légendes sur le sujet, ou quelques angoisses, et d’entrer finalement dans le détail des coulisses, comment ça se passe vraiment.

Mélanie Fazi : Pour commencer une question très concrète, pour avoir une idée, combien de manuscrits est-ce que l’Atalante reçoit à peu près ?

Mireille Rivalland : Alors, l’Atalante reçoit de l’ordre de 800 manuscrits par an. Il y a un compte exact qui est fait depuis trois ans que nous recevons les manuscrits chaque mois de janvier, je ne l’ai pas tout à fait en tête, mais oui c’est de l’ordre de 800, et je pense que c’est proportionnel à ce que reçoivent nos confrères en fonction de ce que nous publions.

MF : Et derrière, comment s’organise la sélection ? Est-ce que ça se fait en plusieurs étapes ? Est-ce qu’il y a des chaînes de relecteurs ? Comment ça se passe, concrètement ?

Mireille Rivalland : Alors concrètement, il y a effectivement une personne qui regarde tous les manuscrits reçus. Jusqu’en 2008, à un an près, je m’occupais de cela. J’ai passé ce relais à Yann Olivier quand nous avons eu la chance de pouvoir commencer à travailler ensemble. Donc effectivement, moi pendant longtemps, puis maintenant Yann Olivier, reçoit l’ensemble des manuscrits, les ouvre, vérifie qu’ils correspondent bien à nos intentions de publication, et ensuite il se plonge dans la lecture de tout ce qu’il a sélectionné comme pouvant être valide pour notre publication.

Ensuite, effectivement, Yann, une fois qu’il a repéré les manuscrits qui peuvent nous intéresser, se demande jusqu’au bout si ça va être vraiment un livre qu’il peut retenir. Et évidemment, dès qu’il a une alerte, une passion ou un intérêt pour un texte, il se penche vers l’équipe et il nous demande d’accompagner, de rejouer la lecture. Ce que nous faisons avec plaisir, mais parfois avec un peu de délai, mais voilà tout au long de l’année nous lisons les manuscrits que Yann a sélectionnés.

MF : Et il y a un sujet en fait qui revient énormément dans les préoccupations des poditeurs et les questions suggérées, c’est la peur du refus du manuscrit, pour de bonnes ou mauvaises raisons je dirais. Qu’est-ce qui fait concrètement qu’un manuscrit est refusé ?

Mireille Rivalland : Oh ! Pas facile !

MF : Qu’est-ce qui peut être éliminatoire ? Ou qu’est-ce qui peut être problématique ?

Mireille Rivalland : Alors, la première chose c’est notre champ de publication. Nous publions des ouvrages de Science-Fiction, de Fantasy, de Fantastique, essentiellement. En tout cas pour ce que Yann demande, lui, à travers cette réception de manuscrits. Évidemment, c’est l’intérêt que le premier lecteur trouve à un roman, et son intérêt va être mené par une capacité narrative, le sentiment qu’on n’a pas envie de l’arrêter. C’est effectivement l’appétit de lecture. Ce que nous cherchons… Nous publions des livres qui sont, j’aime les appeler, je mets des guillemets : « des heures de lecture merveilleuses ».

Donc nous publions des livres de littérature populaire qui ont pour vocation de s’adresser à des lecteurs qui ont choisi la lecture comme une occupation, comme une nécessité dans leur vie, et surtout nous cherchons vraiment le roman qui va à la fois leur… Et nous, nous sommes les premiers lecteurs, qui va nous nous apporter un sentiment que ça n’a jamais été lu, que ça n’a jamais été écrit, c’est un sujet, une capacité narrative qui n’a pas encore été écoutée ou écrite.

MF : Il y a une recherche peut-être d’originalité ou de personnalité avant tout ?

Mireille Rivalland : Alors de personnalité, parce que je ne sais pas si l’originalité… C’est vrai que c’est peut-être un terme un peu abstrait, mais en fait oui, de personnalité et d’un texte dont on se dit : « Ah ! ça nous raconte réellement quelque chose », qui nous apporte une nouvelle façon d’envisager tel type d’histoire, et aussi tout simplement un grand plaisir de lecture.

MF : Tu viens de répondre à ce qui faisait qu’un manuscrit était accepté, et à l’inverse, il y a une peur en fait très forte chez beaucoup de lecteurs débutants d’un manuscrit refusé pour des questions d’orthographe, pour des questions de présentation, pour des choses comme ça. Est-ce qu’il y a des critères éliminatoires dans les manuscrits reçus ?

Mireille Rivalland : Alors…

MF : C’est une vaste question.

Mireille Rivalland : Oui, non, je peux comprendre cette angoisse. Évidemment, je suis de l’autre côté. Donc, pour ma part, je n’écris pas. Je pense que, en fait, bien sûr que quelque chose de – qu’est-ce qu’on pourrait dire ? – de propre est plus aisé à lire, mais on cherche avant tout la capacité littéraire. À la limite, je veux dire, par exemple, quelqu’un qui est dysorthographique a le droit d’écrire, me semble-t-il, être capable de raconter une histoire, c’est ça le plus important. C’est notre travail derrière, si on a été conquis par une histoire, de faire avancer l’auteur vers la maturité de son écriture.

MF : Est-ce qu’il va y avoir des cas un peu problématiques où on se demande si le retravail nécessaire derrière va être trop important pour que ça en vaille la peine ? Ou est-ce qu’en général c’est assez clair que ce soit dans un sens ou dans l’autre ?

Mireille Rivalland : Alors, nous concernant, je pense qu’on est un petit peu fous de ce point de vue-là, mais c’est vrai que le fait qu’on a affaire à un auteur, à une auteure, conteur, conteuse, va primer pour nous sur ce qui pourrait être les qualités d’écriture. Une qualité d’écriture, c’est un rythme, c’est un ton, et effectivement, là c’est peut-être un péché d’orgueil, mais on se sent capable de faire évoluer quelqu’un vers une réalisation d’écriture aboutie.

MF : J’ai une question, tu as peut-être déjà en partie répondu à ça, c’est qu’il y a aussi une angoisse d’adéquation du manuscrit avec une ligne éditoriale. C’est quelque chose qui préoccupe aussi beaucoup les jeunes auteurs qui ont parfois l’impression que la ligne éditoriale est un prétexte pour refuser les manuscrits. Est-ce que cette question d’adéquation est importante et comment tu définirais celle de l’Atalante ? Je pense que tu y as répondu déjà en grande partie.

Mireille Rivalland : Oui, mais on peut toujours repréciser ça. L’Atalante ne publie pas énormément de textes au cours d’une année. Nous sommes autour de 35 parutions par an, sachant qu’effectivement il y a les auteurs qui publient déjà chez nous et dont nous faisons le suivi de l’œuvre. Il y a en moyenne peut-être un ou deux nouveaux auteurs, qui plus est français, c’est souvent que un par an. Donc pour nous, la pression est modeste. Effectivement, nous ne cherchons pas à tout prix à remplir des collections avec des typologies.

Le catalogue de l’Atalante, je dis toujours que c’est un peu un jardin, c’est-à-dire qu’il y a là-dedans, dans ce jardin, des plantes différentes. Nous n’avons jamais cherché à identifier strictement une typologie de livre que nous publierions.

Évidemment, nous sommes aussi avides d’expériences et de rencontres. Un nouvel auteur, un nouveau texte, c’est une rencontre. Et on mise. On se dit : « mais ça c’est un premier roman, est-ce qu’on pense que ça va donner une œuvre ? ». Ce n’est pas toujours le cas, mais c’est ce sur quoi un éditeur doit miser. Le livre qu’il reçoit est l’espoir qu’il y en aura d’autres. Par contre, il y a des éditeurs qui ont des collections spécifiques de tel type d’aventures, ce qui n’est pas notre cas. A la fois, nous ne publions pas énormément de nouveaux auteurs, mais par ailleurs, nous sommes ouverts à toutes les expériences nous concernant.

La ligne éditoriale… J’ai le souvenir que les premières années, je m’employais à faire une réponse pour chaque livre. J’allais répondre à chaque auteur. C’est l’époque où je recevais des manuscrits papiers que je rangeais. Le plus compliqué, c’était le rangement, et avec des piles qu’il fallait en permanence revoir. Et là je faisais une réponse. Alors dans un premier temps, quand je ne refusais un texte, j’écrivais quelques lignes. Sauf que effectivement, ces quelques lignes étaient extrêmement banales, c’était effectivement : « ça ne correspond pas à notre ligne éditoriale ». Je me suis lassée de cette pratique secrétariale qui n’avait pas beaucoup de sens mais qui avait quand même le mérite toutefois de dire aux gens : « vous avez été lu et on ne vous prend pas ».

Alors j’ai eu un peu honte et un jour je me suis dit : « allez, il faut être un peu courageux et honnête, répondons avec des vraies raisons ». Alors j’ai eu effectivement la surprise de constater que tout le monde n’était pas non plus capable d’entendre les raisons. Et du coup le dilemme s’est posé, mais qu’est-ce que je fais ? Si les gens du coup me réécrivent en râlant, ce n’est pas ça mon métier d’entretenir une relation de lettres où on se répond en n’étant pas d’accord sur un texte que je ne publierai jamais. L’Atalante n’a pas besoin que je passe mon temps à ça. Donc j’étais bien embêtée et j’avais finalement conçu une lettre de réception qui disait « et si vous n’avez pas de nouvelles, c’est qu’on ne prend pas votre texte ». C’est pas très sympathique, mais je reconnais que ça avait le mérite de me mettre au moins à un endroit où je n’étais pas en porte à faux vis-à-vis de mes ordres de travail et d’éditrice, qui globalement a beaucoup de temps à passer sur les textes qu’elle a choisi de publier. Alors évidemment, ça donne en plus la liberté de se dire que si quelque chose ne nous a pas tout à fait convenu, mais qu’on trouve qu’il y a beaucoup de qualités, on contacte les gens et on en parle. Mais évidemment la question de la ligne éditoriale, j’en conviens, c’est un élément de langage comme on dit actuellement.

MF : Et pour revenir sur la question de la rencontre entre un éditeur et un auteur, quel est le meilleur moyen pour attirer l’attention d’un éditeur ? Est-ce qu’il vaut mieux plutôt le rencontrer en personne sur un salon ou ailleurs, ou est-ce que la soumission suffit par elle-même ?

Mireille Rivalland : La seule chose qui compte, c’est le texte. C’est clairement cela, et d’ailleurs je ne suis pas une adepte des lettres de présentation à rallonge, et encore moins des synopsis, parce que précisément… Un sujet peut me faire envie, mais ce qui compte c’est effectivement la façon dont cela est raconté. Donc les rencontres sur des salons, oui ça permet peut-être quand même de se dire qu’on parle de la même chose, qu’on a les mêmes intérêts, et ce n’est pas rien. Mais la seule chose importante c’est qu’on nous envoie un texte, et qu’on prenne le temps de lire.

LD : En fait – corrige-moi si je me trompe – tu décris pour moi, dans l’ensemble du manuscrit que tu reçois, quelque chose qui est un tout holistique. Ces derniers temps, en ligne – et nous plaidons coupable concernant cette tendance – il y a une tendance venue, entre autres du monde anglophone, à essayer de voir la littérature et l’écriture, qui est un art, mais aussi avec sa part de technique narrative et dont nous parlons depuis quatre ans maintenant. Est-ce que c’est une tendance que tu as vue ? Est-ce que tu as un regard là-dessus ? Est-ce que tu penses que c’est une bonne chose ? Est-ce que tu penses qu’au contraire c’est une fausse piste ?

Mireille Rivalland : Alors, ce n’est pas dans la culture française et je pense qu’il y a un grand manquement dans l’éducation d’écriture en France. Pour autant, effectivement, c’est une chose à laquelle je n’ai pas été confrontée pendant mes études, et je pense qu’effectivement ça aurait dû faire partie d’un cursus, même de gens comme moi. Je ne sais pas si j’aurais eu l’intention d’écrire si on m’y avait poussée, mais je pense que ça aurait dû faire partie de mon éducation d’étudiante.

Donc du coup, c’est vrai que j’ai une vision peu éclairée sur le sujet. Il me semble que quand même, ce qui se passe aux États-Unis, quand on confie des cours, des chaires de travail d’écriture, on le confie à des gens qui acceptent effectivement de se lancer dans une expérience, dans un travail sur le rapport entre la langue et l’histoire qu’on a envie de raconter. Et ça, je ne vois pas comment ce serait mal, je n’ai absolument pas de préjugés contre ça.

Après, les techniques toutes faites qui font que tout le monde va ressembler à tout le monde me semblent aberrantes, mais pour autant, avoir soi-même un projet d’histoire et apprendre à créer le suspense, à mettre en place un personnage, je ne vois pas comment ça peut nuire.

Pour autant, effectivement, pour ma part, je n’ai pas cette pratique-là, je suis là où un travail de quelqu’un qui estime avoir réussi ce mélange, cette osmose, pour faire que cette personne va oser se dire « je veux être publié’e et je vais envoyer ça à un éditeur ». Donc moi je ne suis pas contre, pour autant je n’y vois pas forcément le gain de plus de textes réussis.

LD : C’est intéressant comme tendance. C’est vrai, je suis heureux que tu aies abordé la question du formatage, parce que c’est vrai que c’est un peu quelque chose qu’on voit parfois circuler en réponse avec, par exemple, le développement des masters d’écriture créative en France, qui est quand même quelque chose d’extrêmement récent, alors que ça existe aux Etats-Unis depuis pour ainsi dire toujours. Mais c’est intéressant de voir que ça ne se transcrit pas nécessairement dans ce que tu reçois.

 Mireille Rivalland : Pour ma part, cela dit, moi ça ne me dérange pas tant que ça. Enfin, je ne trouve pas qu’on manque de textes. Je comprends qu’il y ait plein de gens qui ont envie d’écrire, après je pense que dans les gens qui ont envie d’écrire, il y a surtout des gens qui ont envie d’avoir écrit. Et effectivement, il y a énormément de tri à faire pour alimenter les maisons d’édition qui ne peuvent pas publier à l’infini, et pas plus qu’il n’y a de lecteurs pour lire une infinité de livres. Ce à quoi nous prétendons nous, en tant qu’éditeurs, c’est finalement d’oser affirmer qu’on va opérer un tri. Et on voit bien que certains d’entre nous, et ça m’est arrivé, ne vont pas accrocher, vont refuser un texte, alors que quelqu’un d’autre va le publier, et cette personne aura raison d’avoir publié. Je crois qu’on a tous comme ça des moments où on se dit « ah zut », ou alors on se dit « ah d’accord, bon c’était pas ce que je pensais, je ne pouvais pas le mettre dans ma collection, mais dans telle autre collection, ok c’est une bonne chose, et tant mieux s’il y avait des lecteurs pour ça ». Pour autant, moi je ne me sens pas effectivement en manque de… On a de plus en plus de livres publiés chaque année. Est-ce que c’était des livres qui devaient tous paraître ? Je ne le crois pas. Mais ça tout genre confondu. Je ne mettrais pas la science-fiction et la fantasy en deçà, je crois justement qu’on est plus exigeants.

LD : Je pense qu’on a tous nous-mêmes des expériences ici de textes qui n’ont pas été pris à certains endroits et qui ont connu une vie tout à fait honorable ailleurs. Est-ce que, Mireille, tu as des idées reçues à déboulonner sur la sélection des manuscrits que tu entends dire et que tu aimerais voir arrêter de circuler ?

Mireille Rivalland : Alors oui, les idées reçues, c’est une belle appellation. Mais en tout cas, je pense réellement que d’un éditeur à l’autre, il y a des différences. Mais dans les idées reçues… Le texte qu’un écrivain estime abouti et qu’un éditeur estime abouti, ce ne sont pas toujours les mêmes. Ça j’en suis certaine. Ce qui ne veut pas dire que l’auteur ne doit pas faire le maximum pour que son texte soit le plus terminé possible. Et quand je disais tout à l’heure que les dysorthographiques ont le droit d’être des écrivains, je dis juste que ce n’est pas ça qui peut arrêter un éditeur. Je préfère les textes avec une orthographe et une structure grammaticale excellentes, mais pour autant, je veux surtout trouver des histoires passionnantes. Sur cette idée reçue-là, oui, je peux enlever en tout cas des angoisses, mais je ne sais pas si ça enlève du travail aux gens, pour autant.

LD : Eh bien merci infiniment Mireille d’avoir passé ce temps-là avec nous. Très rapidement pour trouver l’Atalante en ligne, nous ne pouvons qu’inviter fermement, s’ils ne connaissent pas déjà, les poditeurs à aller visiter le grand et beau catalogue de l’Atalante sur l-atalante.com[1]. On vous trouve également sur Twitter : @Latalante[2] ; sur pinterest[3] et instagram[4] : edlatalante ; et sur Facebook la page c’est : EditionsLAtalante.[5]

 La tradition de Procrastination est de terminer sur une petite citation inspirante et je crois Mireille que tu avais la gentillesse de bien vouloir en partager une des tiennes avec nous.

Mireille Rivalland : Volontiers et je vais m’appuyer sur un auteur ô combien prestigieux Terry Pratchett qui savait, lui, donner des conseils aux écrivains et il disait : « Vous devez lire jusqu’à vous y noyer. Vous devez vous asseoir des heures devant un ordinateur et faire de la grammaire et de l’orthographe une partie de votre vie. »

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Encore merci à Mireille Rivalland. Maintenant, assez procrastiné, allez écrire !


[1] https://www.l-atalante.com/

[2] https://x.com/Latalante

[3] https://www.pinterest.com/edlatalante/

[4] https://www.instagram.com/edlatalante/

[5] https://www.facebook.com/EditionsLAtalante

Une réflexion sur “Vous lisez Procrastination : S05E01 – La sélection des manuscrits, avec Mireille Rivalland

  1. Pingback: Les Symphonews inachevées – Octobre 2025 | L'Imaginaerum de Symphonie

Laisser un commentaire