
Les Archives de l’Inhumain (2024, Ed. Octoquill)
Collectif
Couverture : Elina Vath
TW : Public averti, certaines nouvelles traitent de sujets sensibles (homophobie, tentative d’agression sexuelle, morts etc.).
Nous agissons partout dans le monde. pour vous protéger. Mais pour notre sécurité à tous vous n’en saurez jamais rien. »
Personne ne sait vraiment ce qu’il se passe dans les services secrets français. Si la plupart des gens connaissent au moins l’existence de leurs unités de lutte anti-terroriste, de géopolitique, d’espionnage et de cyberdéfense, rares sont ceux à connaître leurs Archives de l’Inhumain.
Au sein de cette unité sont réunis tous les dossiers étranges, tous les rencontres entre le genre humain et l’horreur de l’inexplicable.
Ces fichiers regroupent les évènements que la science ne peut rationaliser et qui sont assez dangereux pour que l’on souhaite qu’ils ne soient connus de personne.
Mon avis global
Avez-vous déjà entendu parler de La Fondation SCP ? Si votre réponse est « non », il s’agit d’un projet collaboratif sur internet centrée sur la Fondation fictive SCP, donc (pour « Secure, Contain, Protect), une organisation secrète qui étudie les phénomènes paranormaux tout en protégeant les gens si besoin. Ces phénomènes, appelés SCP, peuvent tout aussi bien être des objets, des créatures, des lieux, plus ou moins dangereux et mystérieux, et chacun d’entre eux, au fut et à mesure des découvertes, fait l’objet d’un dossier plus ou moins censuré selon son caractère confidentiel.
Bien que les termes « fondation » ou « SCP » ne figurent jamais dans cette anthologie, c’est difficile de ne pas faire le rapprochement pour, en ce qui me concerne, mon grand bonheur, puisque je suis assez fascinée par ce type de projets et d’histoires.
Ainsi, les nouvelles de cette anthologie sont en relation avec les Archives, une Fondation like qui étudie les phénomènes paranormaux. Certaines nouvelles jouent même le jeu jusqu’au bout, racontant l’histoire avec des rapports, des enregistrements, des interrogatoires etc, et les phénomènes en jeu sont assez variés : artéfacts, humains, lieux, créatures… il y en a pour tout les goûts.
Certaines m’ont d’ailleurs moins emballée que d’autre, ce qui est de toute façon le jeu des anthologies. Il y en a aucune que j’ai trouvé effrayante, et j’ai été étonnée que peu d’entre elles relèvent du genre horrifique. A quelques exceptions près, je les ai souvent trouvées trop longues, contribuant à une « dilution » de l’effet, mais c’est peut être que je suis trop habituée aux creepypastas et à leur tendance à aller droit au but. J’ai trouvé que peu sortaient du lot, même si elles restent sympathiques dans l’ensemble, mais là encore, c’est peut-être parce que je suis trop habituée au format.
Mon avis (bref) pour chaque nouvelle
- « Crois de bois, croix de fer, si je mens… », Alice Galan
Un meurtre horrible dans une pièce close… est-ce que cette petite fille aux habits immaculés pourrait être responsable ? La nouvelle est plutôt sympa, j’ai bien aimé l’humanité des Archivistes malgré le dilemme posé, tout comme la conclusion, mais j’ai l’impression d’avoir déjà trop vu ce type de sujets pour vraiment adhérer.
- 27, Malone Silence
Comment un humble chauffeur de bus peut-il se trouver à deux endroits en même temps ? J’aime beaucoup les romans de Malone Silence, donc je dois avouer que le voir au sommaire à contribué à mon achat de cette anthologie. Et je n’ai pas été déçue : le texte est assez simple, triste et mélancolique, mais j’aime beaucoup le lien fait entre la musique, les émotions et les souvenirs.
- L’orée, Elina Vath
Un Archiviste essaie de comprendre pourquoi un seul survivant revient des explorations de l’Orée. L’Orée de quoi ? Peut-être bien de l’enfer. Cette nouvelle alterne entre scènes d’interrogatoire et scènes d’exploration, lesquelles m’ont un peu rappelé l’ambiance du Monde à l’envers de Stranger Things… au début du moins. Car très vite, on bascule dans une horreur assez graphique que j’ai trouvée personnellement très fun. Mais les scènes d’interrogatoire ne sont pas en reste, assez vite inquiétantes quand on se rend compte que le survivant n’est peut-être pas revenu seul de l’exploration.
- Simone, Alex Safar
Contrairement aux nouvelles précédentes, pas d’Archivistes ici. Nous rencontrons à la place Simone, une dame âgée et handicapée, qui doit faire face à certaines révélations horrifiantes sur sa vie, en lien avec le surnaturel et les Archives. Si j’ai apprécié ce parti pris, j’ai toutefois trouvé la nouvelle un peu longue par rapport à ce qu’elle racontait, et… j’avoue que je ne suis pas bien sûre d’avoir compris ce qui y est révélé.
- L’affaire de la comtoise, Magali Dey
A la poursuite d’un trafiquants d’artéfacts, un Archiviste tombe dans les Backrooms à cause d’un SCP. Bon, en réalité, ce ne sont pas les Backrooms, même si je l’ai cru pendant quelques lignes, mais c’est la première nouvelle qui me rappelle autant les SCP. Plutôt sympathique, mais là encore, je l’ai trouvée un peu trop longue.
- Le poids du coeur, Cornelia Lioneli
Une jeune femme kidnappée dans un taxi par deux agresseurs pourrait voir son salut dans la mallette qu’elle transporte. L’une des plus viscérale, du fait de sa thématique et de son « horreur » bien ancrées dans notre réalité, et j’ai bien aimé sa réutilisation de la mythologie égyptienne. Je ne suis pas complètement sûre d’avoir compris l’épilogue, mais la conclusion en elle-même est assez cathartique (et force au chauffeur de taxi !).
- Les fantômes du milieu de nulle part, Gabriel Meyer
Une enquête dans un village hanté. Si la thématique est là encore peu originale, j’ai apprécié le sujet de fond, ainsi que le lore sous-jacent avec cette idée de phare, sans trop spoilers.
- Le buste, Sara Tyrell
Alors qu’ils enquêtent sur la statue d’un buste de femme, une équipe d’Archivistes est victime de phénomènes étranges… Sans doute la nouvelle la plus SCPesque jusqu’ici, car outre l’artéfact paranormal, elle est écrite sous la forme d’entrées de journal et d’enregistrements écrits et pris durant la mission, avec des morceaux de textes censurés ou barrés. L’histoire elle-même est très sympa, montant crescendo dans le surnaturel et une certaine forme d’épouvante.
- Le démonolâtre, Barbara Cordier
Pourquoi tous ces tableaux sur le thème de l’enfer disparaissent-ils des musées ? Une nouvelle plutôt originale même si la thématique ne m’a pas trop parlé, mais je l’ai trouvée trop longue, et je m’attendais à une autre conclusion.
- Le nostradamus, Alexis Louli
Les Archivistes enquêtent sur un nostradamus des temps modernes, capable semblerait-il de prédire l’avenir. Une nouvelle à laquelle je n’ai pas accroché, faute d’un axe vraiment marquant je pense. Elle a manqué aussi d’une conclusion satisfaisante.
- Chroniques funestes de la voleuse de coeurs, Léna Lucily
Une enquête sur plusieurs années au sujet de cadavres au cœur arraché. C’aurait pu être intéressant, mais j’ai trouvé la nouvelle beaucoup trop longue et éparpillée, je pense qu’elle aurait gagné à être plus fluide. Cette dilution m’a assez vite fait décrocher, même si j’ai apprécié l’atmosphère de la conclusion.
Et ailleurs, qu’en pense-t-on ?
Jamais entendu parler de la Fondation SCP ni de ce recueil qui ne semble pas t’avoir transcendée…
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Il y a quelques nouvelles que j’ai vraiment bien appréciées, mais effectivement, sur sa globalité c’était sympa sans plus. Je me demande justement comment il serait perçu par quelqu’un qui n’est pas trop familier avec les creepypastas.
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