Vous lisez Procrastination : S02E18 – Tirer la couverture au livre

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Les couvertures illustrées sont, du moins en France, une caractéristique notable des livres d’imaginaire en rayon. Dans cet épisode, nous étudions ce processus tant sous l’angle économique qu’artistique. Laurent signale l’importance de l’image dans la notion même d’imaginaire, et rappelle que les illustrateurs ont marqué les genres autant que les auteurs. Mélanie nous rappelle qu’une illustration est autant une promesse narrative que le titre ; et Lionel aborde plus en détail le processus de réalisation d’une illustration avec la chaîne éditoriale. (Blog de Lionel Davoust)

Et dans la suite de l’article la transcription de l’épisode. N’hésitez pas à intervenir dans les commentaires pour évoquer votre expérience !

S02E18 : Tirer la couverture au livre

(Transcription : Symphonie ; Relecture et corrections : Plokie)

Vous écoutez Procrastination, Saison 2 Episode 18 : Tirer la couverture au livre.

Podcast sur l’écriture en 15 minutes.

Parce que vous avez autre chose à faire.

Et qu’on n’a pas la science infuse.

Avec les voix de : Mélanie Fazi, Laurent Genefort, et Lionel Davoust.

Lionel Davoust : L’Imaginaire, quand on regarde un rayon de librairie aujourd’hui, l’Imaginaire est clairement caractérisé par ses couvertures, ses illustrations colorées en première de couverture, ce qui le met quand même relativement à part du reste de la littérature, en tout cas dans les rayons des librairies françaises.

Donc on va parler des couvertures, peut-être un peu leur histoire, pourquoi on a des couvertures dans nos genres, et surtout, comment est-ce que ça se construit finalement, comment est- ce qu’on en arrive à cette situation, quel est le travail avec l’auteur s’il y a un travail avec l’auteur ?

Alors on pourrait déjà peut-être remarquer que le fait que seule la littérature de genre ait des couvertures illustrées, c’est une spécificité relativement française quand même. Si on va dans une librairie américaine par exemple, dans le monde anglo-américain, c’est beaucoup moins le cas, la littérature générale, la littérature dite « blanche » … D’ailleurs, pourquoi on l’appelle la littérature « blanche » ? C’est avec la fameuse collection blanche de Gallimard, la fameuse collection NRF[1]. C’est finalement une spécificité relativement française qui identifie les littératures de l’Imaginaire comme étant à part, aux Etats-Unis ce n’est pas tellement le cas, dans d’autres pays ce n’est pas tellement le cas, où il y a des couvertures beaucoup plus illustrées dans les autres rayons.

Mais est-ce que ça a toujours été le cas aussi en France d’avoir des couvertures illustrées dans nos genres ?

Laurent Genefort : Je pense que les illustrations de couverture existent depuis qu’il y a des couvertures, même si c’était des petits cartouches. Des choses comme ça, on en trouve depuis le XVIe siècle. Moi tout ce dont je peux parler c’est la Science-Fiction en fait. C’est un genre de l’Imaginaire, et dans « Imaginaire » il y a « image » et il y a toujours eu un rapport très intime entre la Science-Fiction et les arts visuels. On pense à (Jules) Hetzel, à (Albert) Robida dès l’origine du genre, avec des artistes – et c’est ça aussi qui est une des caractéristiques en Science-Fiction – où on a des illustrateurs aussi connus que des écrivains, avec Chris Foss ou Virgil Finlay aussi connus que des auteurs comme Robert Heinlein ou Brian Aldiss. En France c’est Caza, (Philippe) Druillet, (Wojtek) Siudmak, Manchu…  C’est des super stars qui font partie de l’histoire de la Science-Fiction autant qu’un écrivain. En plus on a le cas de couples auteurs/illustrateurs, par exemple Ayerdhal et Francescano, ou Roland C. Wagner et Caza, donc la Science-Fiction est intimement liée avec l’image. Autant que la Fantasy est peut-être moins le Fantastique, je ne sais pas si c’est aussi lié, mais en tout cas en Science-Fiction clairement.

LD : En Fantasy aussi, l’exemple que tout le monde connaît évidemment c’est Tolkien avec Alan Lee et John Howe qui ont même défini une énorme partie de l’imaginaire du genre. Et puis avant ça les illustrateurs des fables et des contes, je pense à des gens comme Gustave Doré etc., qui ont imposé toute une esthétique – imposée dans le bon sens du terme –, qui ont défini toute une esthétique pour le conte, la fable et évidemment plus tard l’illustration de fantasy qui découle directement de ça.

Alors du coup comment ça se passe ? 

LG : Très important. (rires) Et aussi, à quoi ça sert ?

LD : Oui. Alors, à quoi ça sert déjà ?

LG : Alors en fait ça a un rôle éditorial, la couverture. C’est pour ça que c’est devenu très codifié, enfin que ça a tendance à se codifier d’une manière générale, c’est pour ça qu’il y a des modes – mais les modes passent, ça veut dire que ça c’est codifié. Ça fait partie de l’identité du livre, déjà. Une couverture ça se reconnaît, c’est pour ça qu’il y a des collectionneurs, ça ne se reconnaîtrait pas il n’y aurait pas de collectionneurs, ils veulent les bouquins avec une couverture et pas une autre. C’est le premier abord visuel entre le lecteur et le livre donc une bonne couverture, avec une bonne illustration, ça doit frapper l’œil en 1/10e de seconde, c’est ça le principe. Ce qui veut dire qu’il faut déjà qu’elle soit jolie, ou en tout cas pas repoussante ou suffisamment repoussante pour attirer l’œil.

(rires)

LG : Et se singulariser à l’intérieur de genres parfois très codifiés, c’est ça des fois le paradoxe. Et il faut que ça raconte une histoire. Je crois que c’est les trois trucs fondamentaux d’une couverture réussie. Ce qui ne garantit pas le succès, en revanche, ça peut garantir l’échec si ce n’est pas réuni.

Mélanie Fazi : Oui.

LD : Complètement.

MF : J’ai tendance à dire que la couverture c’est par exemple si on entre dans une librairie – ou dans un salon du livres ou autre –, on se retrouve dans un rayon entier de livres qu’on ne connaît absolument pas, qu’est-ce qui fait que cette couverture-là va attirer l’œil au milieu de toutes les autres.

LG : En quoi elle va se singulariser.

MF : Voilà, et qu’est-ce qu’elle raconte déjà. On a beaucoup parlé de promesses narratives, notamment récemment dans un épisode autour des titres, et je trouve que la couverture a la même fonction de commencer à promettre quelque chose. Et après il y a une chose qui me frappe, c’est quand on parle souvent avec des lecteurs notamment qui sont souvent intrigués quand il n’y a pas de rapport direct entre la couverture et le contenu du livre, c’est-à-dire que la scène représentée sur la couverture ne figure pas nécessairement à l’intérieur du livre, et je suis toujours étonnée que ça surprenne à ce point. Il y a un aspect illustratif, mais quand on dit que ça représente le livre, ça ne veut pas dire que c’est au détail près la représentation d’une scène.

J’ai un cas comme ça avec une de mes couvertures, c’est la version poche de Serpentine qui a été dessinée par Bastien Lecouffe-Deharme, c’est une couverture que je trouve absolument magnifique, elle représente une femme qu’on voit de dos avec un tatouage dans le dos, si vous regardez attentivement ce personnage ne figure pas dans le livre et pourtant je considère que l’ambiance du livre est capturée parfaitement par cette image. C’est ce qui peut paraître paradoxal mais je la trouve très parlante en fait.

LG : Alors je suis exactement comme toi, moi mon point de vue c’est exactement ça : c’est priorité d’abord à l’esthétique et au respect de l’artiste, et à l’inverse je ne suis pas attaché au respect à la lettre, mais par contre à l’esprit, oui. Il ne faut pas que la couverture trahisse l’esprit du livre en fait.

Moi en plus j’ai été chanceux, j’ai été illustré par Bilal, par Caza, par Graffet, par Manchu en Science-Fiction, et même si par exemple les couvertures de Manchu ne sont pas exactes, c’est-à-dire qu’elles ne vont pas retraduire exactement une scène ou quelque chose, il réussit à capter l’esprit de mes romans et c’est ça qui importe le plus en fait.

LD : Je suis absolument d’accord, c’est le rôle de magnifier la promesse du livre. J’ai un peu la même expérience que vous. Par exemple dans Les Dieux Sauvages on a Mériane qui est la personnage principale en couverture et elle est juste splendide et elle est très belle sur la couverture, alors que dans ma tête elle n’est pas si jolie que ça en fait. Mais l’ambiance et ce qu’elle dégage… Alain Brion a fait un travail incroyable pour dégager… Elle a vraiment un charisme incroyable. Et finalement même si dans ma tête elle n’est pas si jolie que ça, le bouquin, l’ambiance et le charisme qu’elle dégage c’est exactement elle. Ce qui est assez fort d’ailleurs, ce qui est à louer le talent des illustrateurs d’être capables parfois d’entrer dans nos esprits et d’en sortir des images dont on ne savait pas qu’elles étaient là, quelque part, mais eux le savent. Comme quoi, c’est un sacré métier.

Alors comment ça se passe ?

LG : Ah oui parce que c’est un process.

MF : C’est une question.

LG : Ça fait partie de la fabrication du livre, le choix de l’illustration, décider déjà qu’il faille une illustration sur la couverture et pas autre chose. Pour que ce soit clair, c’est l’éditeur qui choisit l’artiste et fournit le cadre et les éléments de travail. Donc c’est le travail de l’éditeur.

LD : On peut mentionner que dans le contrat standard d’édition, ça fait partie des obligations et des rôles de l’éditeur.

LG : Voilà, exactement.

LD : Il choisit le graphiste, le grammage, le prix etc., les éléments de commercialisation, donc la couverture. Donc c’est lui qui a le dernier mot.

LG : C’est lui qui a le dernier mot, et c’est lui qui commande l’illustration et qui détermine la mise en œuvre, c’est l’affaire de l’éditeur normalement. Mais en réalité évidemment ce n’est pas toujours le cas puisque je pense que c’est le cas pour nous trois, on est dans la boucle. L’édition, c’est une affaire d’êtres humains, et donc l’éditeur choisit souvent de mettre l’auteur dans la boucle pour que tout le monde soit content.

LD : Oui.

LG : Et le point de vue de l’auteur, des fois, n’est pas à négliger, ce qui n’empêche pas qu’il soit des fois à l’origine d’accidents industriels. (rires) Parce que tous les auteurs n’ont pas un œil

MF et LD : Oui.

LG : N’ont pas l’œil, ou alors ils ont une idée très précise qui n’est pas du tout commerciale, qui va un peu à l’encontre de toutes les règles connues sur le sujet, ou il veut que ça illustre absolument de façon fidèle une scène alors que c’est au détriment de la composition et que ça va faire un truc très moche, parce qu’il veut vingt éléments sur la couverture et qu’une bonne couverture ne doit pas en avoir plus d’un au premier plan et le reste au deuxième plan, mais plutôt un ou deux quoi, c’est tout. C’est un équilibre complexe, le bon éditeur c’est celui qui sait faire la part de tout ça.

LD : Tout à fait. Moi je fais partie des auteurs dont je considère qui n’a absolument pas un œil graphique, et illustrateur c’est un métier, donc je suis absolument ravi de laisser… Quand mon éditeur me propose un illustrateur, c’est toujours des gens formidables et je suis ravi, et moi je suis vraiment partie prenante de laisser entièrement la main.

Alors je ne sais pas comment ça se passe pour vous, mais par exemple en étant dans la boucle, ce qui m’arrive assez fréquemment, notamment sur Les Dieux Sauvages, c’est de fournir un petit dossier d’inspirations personnelles graphiques, de passages, de descriptions, de lieux, même de plantes pour certains endroits s’il s’agit éventuellement de représenter un lieu emblématique. Je fournis tout ça à mon éditeur, et en général c’est beaucoup trop long, ça fait à peu près 30 ou 40 pages, mon éditeur le sait (rires), il pioche là-dedans et il filtre ce qui lui paraît pertinent, parce que lui sait travailler avec des illustrateurs et moi pas, donc je préfère mettre un gros paquet et puis après mon éditeur filtre et transmet ce qui est pertinent aux illustrateurs.

MF : C’est drôle, j’ai eu à faire ça de temps en temps comme traductrice, on m’a déjà demandé d’isoler des descriptions ou des scènes, il y a déjà des livres que j’ai traduits où la couverture est une scène que j’ai choisie moi-même. Mais pas tellement pour mes propres livres, ce qu’il se passe le plus souvent c’est qu’on me suggère déjà un illustrateur, on me dit « tiens, on a pensé que ce serait bien peut-être avec untel, est-ce que ça te convient ? », et parfois je vais voir ensuite une première ébauche ou plusieurs, je vais être consultée à différents stades, et ensuite on me montre le résultat avant de le valider. C’est arrivé aussi que je sois en contact avec l’illustrateur qui me pose des questions pour essayer de cerner ce que je voulais etc. J’ai un cas un peu extrême où je n’ai pas fourni ces éléments-là, mais il manquait un élément sur la couverture, l’illustrateur m’en a parlé et c’est moi qui ai trouvé. Sur la couverture poche du Jardin des Silences, le petit corbeau, il manquait quelque chose et on m’a demandé « qu’est-ce que tu verrais à cet endroit ? », je lui ai dit « bon, c’est un fantôme ou un corbeau » et il a gardé le corbeau.

Je voulais juste ajouter une chose, c’est que souvent quand on travaille dans la même collection, un éditeur va avoir tendance à garder le même illustrateur. Personnellement, tous mes livres en poche ont tous le même illustrateur par exemple. Chez Folio, j’ai quatre couvertures du même illustrateur.

LG : Qui est ?

MF : Qui est Bastien Lecouffe-Deharme dont je parlais tout à l’heure.

LG : Alors moi j’adore ça !

(rires)

LD : Moi aussi.

LG : Je n’avais pas de poster de Patrick Bruel dans ma chambre, mais j’avais des posters de Science-Fiction et donc très rapidement, dès l’origine, je me suis mis dans la boucle en fait. Avec Mandy qui a été mon tout premier illustrateur, d’ailleurs j’ai acheté son tableau avec mon premier à-valoir, après ça a été Jean-Jacques Chaubin, puis Manchu, pour les illustrateurs réguliers.

Donc moi ce que je fais, c’est que je fournis 3-4 suggestions, qui sont des briefs, c’est-à-dire des suggestions qui font un paragraphe à peu près, je décris la scène en 5 ou 6 lignes, qui sont suivis d’un échange avec l’illustrateur et l’éditeur par mail. L’illustrateur exécute un ou plusieurs crayonnés, qu’on appelle des rough, et l’éditeur fait son choix. Et en général je suis… c’est ok, ou même l’éditeur me demande, des fois. Il y a des retouches éventuelles et puis la validation par l’éditeur, et je suis souvent présent à toutes les étapes. Et je dois dire que le ping-pong avec l’illustrateur, c’est un des moments les plus agréables pour moi de l’aventure éditoriale qu’est un livre, parce qu’il y a du coup une certaine complicité qui s’établit avec l’illustrateur. En général, je suis fan de ces illustrateurs là aussi (rires), je suis fan de Manchu, l’idée qu’il illustre l’un de mes bouquins, moi ça me… déjà c’est un reward pour moi. Et puis on participe à la précipitation de l’image littéraire en quelque chose de tangible, et ça c’est quelque chose… il y a un certain plaisir à ça.

Mais il y a une sorte de paradoxe, c’est assez marrant, c’est-à-dire que le lecteur, quand il achète un bouquin, il passe de l’image – s’il y en a une – au texte à l’intérieur, et il va se faire son idée, mais avec déjà quelque chose qui lui est proposé. Et dans le process qui est la création d’une illustration, c’est l’inverse, c’est-à-dire qu’on passe du texte à l’image. Et je trouve que c’est intéressant d’avoir comme ça une image qui a été créée d’un texte, mais qui va influencer le lecteur pour la lecture du texte. C’est pour ça aussi qu’il ne faut pas la louper, parce que ça peut aussi faire des contresens. 

MF : On parlait de l’aspect commercial, il y a une contrainte aussi qu’on n’a pas forcément citée, chaque collection a une charte graphique spécifique. Je ne sais pas, je prends des exemples un peu extrêmes, certaines collections vont avoir des vaisseaux de Manchu par exemple en couverture et des collections plus de romance vont avoir des images plus à la Harlequin. On n’est pas dans les mêmes codes, pas dans les mêmes attentes, et en plus on doit intégrer tout ce qui est titres, parfois il va y avoir un bandeau avec une couleur particulière, on a des contraintes qui se rajoutent autour de l’image.

LD : Oui, un truc tout simple, c’est qu’il faut tout simplement la place pour mettre le titre aussi…

MF : (rires) Un petit détail.

LD : … qui est dans l’usage une véritable raison matérielle, qui est que le titre est en haut du livre dans la plupart des cas, parce que c’est la manière dont on prend les livres et que c’est la manière dont on les regarde en rayon. Donc c’est toute une contrainte pour l’illustrateur qui est de ménager la place pour ça.

MF : Et parfois on a une charte qui est vraiment très, très spécifique, et je pensais par exemple à la collection de novellas du Belial, Une Heure Lumière, qui a… je crois que c’est Aurélien Police qui fait toutes les couvertures ?

LG : Tout à fait.

MF : Et ce sont toutes des variations sur un même motif, et du coup les contraintes sont extrêmement fortes et ça crée vraiment une unité de collection.

LD : Dans l’aspect graphique, c’est important à signaler aussi, le fait que tous les livres d’une collection d’un éditeur puissent avoir une unité, parce que le lecteur s’intéresse de plus en plus, avec l’information des réseaux etc., aux éditeurs, à ce que fait une maison, et sa ligne éditoriale est je pense d’autant plus claire pour les lecteurs, donc l’effet collection est important là aussi, clairement, et la charte graphique joue aussi.

Pour terminer une petite citation ?

MF : Alors, une citation qui est attribuée à Victor Hugo, qui nous dit « Pour qu’un livre se vende bien, il faut qu’il y ait une belle fille sur la couverture, et il se vendra d’autant mieux qu’il y aura moins de couverture sur la belle fille. »

(rires de Laurent)

Jingle : C’était Procrastination, merci de nous avoir suivis. Maintenant assez procrastiné, allez écrire !


[1] Pour en savoir plus : https://www.gallimard.fr/Divers/Plus-sur-la-collection/Blanche/(sourcenode)/116029#

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