Alcatraz T1 : Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, Brandon Sanderson

Couverture par Patrick Knowlez

Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires est le 1er tome du cycle Jeunesse Alcatraz, de l’auteur américain Brandon Sanderson. Il est paru en VO en 2008, et en 2010 pour sa première publication française, aux éditions Mango. Il est ensuite paru en poche en 2013 aux éditions Le Livre de Poche (Orbit). Le roman a été traduit par  Juliette Saumande.

Je m’appelle Alcatraz. J’ai treize ans, je suis orphelin et je ne suis pas un gentil.

Laissez-moi vous dire une bonne chose : si un vieux bonhomme à la santé mentale douteuse débarque chez vous sous prétexte qu’il est votre grand-père et que vous devez l’accompagner dans une espèce de quête mystique… refusez sans hésiter.

Je fus obligé d’enfreindre cette règle ; c’était un cas de force majeure. Mais croyez-moi, c’est à ce moment-là que mon destin bascula, direction sacrifices, dinosaures, magie noire et infâmes bibliothécaires.

De quoi ça parle ?

Alcatraz est un orphelin qui va de famille d’accueil en famille d’accueil, sans jamais trouver sa place puisqu’il a la facheuse manie de casser tout ce qu’il touche. Un jour, il reçoit un étrange paquet contenant du sable. Dans la foulée, il se fait attaquer, le sable est volé, et un vieil homme bizarre clamant qu’il est son grand père l’enjoint à l’accompagner pour sauver le monde des bibliothécaires. Le monde que nous connaissons serait en effet « faux », car les bibliothécaires contrôlent les informations et nous en dissimulent une partie.

Mon avis

Brandon Sanderson est généralement considéré comme une valeur sûre, et même si vous n’avez jamais lu ses romans, vous avez déjà probablement entendu son nom.

J’avais lu le cycle Alcatraz il y a quelques années, et je l’avais trouvé sympa quoiqu’oubliable. Et là, pour ce mois spécial, je l’ai relu. Et si je devais résumer mon avis en un mot : meh.

Alors, commençons par le bon point (oui, le) : le système de magie. Comme toujours avec Sanderson, on a un système de magie vraiment chouette. Ici, des lunettes (on attend avant de se facepalmer, merci). Des lunettes, donc, fabriquées avec du sable, et chaque modèle permet de produire des effets différents, qui vont du pistage au laser. Basiquement, ce sont plus ou moins des baguettes magiques à 1 effet, mais je trouve l’idée très chouette. On a par ailleurs toute une technologie basée sur le verre. On a aussi quelques individus dotés de pouvoirs particuliers, appartenant à la même lignée, tels que : se casser la figure ou arriver en retard (je déconne pas, ce sont de vrais pouvoirs).

Pour le reste, par contre, c’est moins glorieux. Pour ce qui est des personnages, malgré ce qu’on peut croire avec la 4e de couverture, c’est qu’Alcatraz n’est pas un Artémis bis. C’est juste un gamin paumé rejeté de partout. Les personnages sont globalement assez fades, même si leurs pouvoirs les rendent souvent amusants.

Ensuite, l’univers, et là ça commence à se corser. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas réussi à y croire tellement c’est absurde. Quand je lis le Disque-Monde, je n’ai aucun problème à croire en l’existence d’un monde en forme de disque qui repose sur le dos d’une tortue géante, et sur lequel on peut faire du vin avec des fruits qui seront plantées l’année suivante. Mais là, je pense que le soucis c’est que c’est censé se passer dans notre monde. On nous dit qu’il existe un continent caché technologiquement plus avancé, qu’une organisation de bibliothécaires filtre les informations pour nous empêcher de découvrir cette technologie. Et quelle technologie ? Alors, oui, le verre, mais on a le droit à : les torchères c’est plus avancé que l' »électricité (et donc les bibliothécaires utilisent des torchères. Dans une bibliothèque. Avec des livres auxquels ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Ok), ou : les escaliers c’est plus avancé que les ascenseurs parce que ça fait de l’exercice (ok, donc les personnes agées et handicapées peuvent aller se faire voir, c’est ça ?).

Mais je crois que le pire, c’est la narration. Le narrateur, Alcatraz, interrompt son récit toutes les 2 minutes pour s’adresser au lecteur, en mode « vous voyez que je suis méchant, hein ! je vous raconte pas la suite ! ». Mais en fait, c’est juste chiant, ça casse complètement le rythme. Y’a une ou deux interventions qui sont marrantes, mais 90% du temps, ça fait juste sortir de l’histoire. C’est déjà pas facile d’adhérer à l’univers, mais avec le 4e mur qui est brisé sans arrêt…

Bilan

Un peu déçue par ma relecture. J’avais gardé de ce livre le souvenir d’un petit roman sympathique, mais même si je trouve le système de magie toujours aussi intéressant, je n’ai pas réussi à croire en l’univers et les incessantes interventions du narrateur, sous couvert d’humour, sont la plupart du temps plus agaçantes qu’autre chose.

2 réflexions sur “Alcatraz T1 : Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires, Brandon Sanderson

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