C’est le printemps, les oiseaux chantent… Vous prendrez bien une petite tasse de guimauve ? Cette semaine, on parle de Clean with passion for now, Love to hate you, et Still 17, trois comédies romantiques où se mêlent romance, humour… et traumas.

Le sujet m’intéressait, mais j’ai vite compris que je n’étais pas le public cible, trop mièvre pour moi (du coup je me suis pas mal ennuyée, ce sont des choses qui arrivent). J’ai quand même regardé jusqu’au bout, parce que ce Drama propose deux thématiques intéressantes : la mysophobie, ici consécutive à un combo négligence/maltraitance pendant l’enfance du protagoniste, et la mise en lumière d’un métier malheureusement encore mal considéré, à savoir l’entretien. Je n’ai pas trouvé le traitement très passionnant et il y a quelques maladresses, mais ça se regarde.

Cependant, j’avoue que les derniers épisodes m’ont soulée, pour 3 raisons : 1/le frère de la protagoniste, qui est censé être « positif » mais que j’ai surtout vu comme toxique pour sa love interest et sa sœur, ce qui m’a rendu le personnage difficilement supportable, 2/le retournement des derniers épisodes, je n’ai pas du tout compris pourquoi les personnages s’en prenaient à ce point au protagoniste alors qu’il n’a rien à voir avec le schmilblick (en plus, le Drama reste assez obscur sur l’accident), 3/le traitement de la mysophobie dans le dernier épisode [spoil]le prota suit une nième thérapie et miracle ! son trouble est guéri à 100 % ! J’ai du mal à y croire, mais en plus, ç’aurait été intéressant de montrer qu’on peut être en couple et gérer sa vie malgré un handicap, quitte à atténuer les symptômes en fin de Drama Mais de là à les faire disparaître complètement comme s’ils n’avaient jamais existé… [/spoil]. Après, je n’ai pas lu le manwha, donc peut-être que ces aspects-là sont différents.

Un petit Drama qui ne se perd pas dans les intrigues secondaires, drôle, avec des personnages attachants qui savent communiquer et pardonner, avec une relation bâtie sur un solide respect mutuel, ce qui n’est pas si fréquent dans les dramas. L’occasion de parler dans la bonne humeur de patriarcat, sexisme, relations toxiques pouvant mener au traumatisme, sans manichéisme, mais avec une certaine justesse, à mon avis.

La romance est mignonne, réaliste, même si je regrette un côté « pas comme les autres femmes » (cela dit, dans le contexte du Drama j’ai l’impression que ça veut surtout dire que les deux personnages sont entrés dans la vie de l’autre au bon moment, puisqu’on montre que les préjugés des personnages sont à la fois fondés dans leur origine, mais pas forcément représentatifs de la réalité, puisque les dits préjugés sont nuancés au fil du Drama). Le personnage féminin aurait pu être too much dans le « réussit tout ce qu’elle fait » (et elle l’est quand même, d’une certaine façon), mais pas plus que certains personnages masculins d’autres dramas, donc bon (puis c’est assez rafraichissant d’avoir ce genre de personnages, je dois bien l’avouer). De façon générale, c’est assez rare d’avoir des personnages féminins positifs qui sont conscientes de leur féminité et de leur charme, on ne va pas se priver.

J’ai toujours tendance à me méfier des œuvres qui traitent handicaps ou maladies, même de loin, parce que j’ai trop souvent eu envie de me facepalmer. Et avec ce Drama, le risque était double, puisqu’on se doute bien que ça va parler de romance entre les deux personnages principaux, avec une protagoniste dont le temps s’est arrêté à l’âge de 17 ans. Même dedans joue une actrice que j’aime beaucoup, donc…

Et ce fut une très bonne surprise au final. Le Drama est très drôle, propose son lot de moments et de personnages touchants (les derniers épisodes m’ont donné envie de pleurer, je plaisante pas), puisque la protagoniste n’est finalement pas la seule à devoir surmonter des traumas, et on évite l’écueil hypocrite de la « leçon de vie ». Pas de pathos ici, et j’ai beaucoup apprécié la bienveillance globale dans laquelle baigne ce Drama. Il n’y a pas d’antagonistes, l’enjeu ici pour plusieurs personnages consistera à se réapproprier sa vie, mises en pause suite à un tragique accident.

Quant à la romance, je l’ai trouvée également bien traitée, et le Drama aborde de front la problématique de l’âge, ce qui donne aussi une thématique intéressante : la protagoniste ressemble certes à une femme de 30 ans, sauf que sa vie s’est mise en pause quand elle en avait 17, ce qui implique qu’elle n’a pas la maturité, l’expérience et le comportement que les autres personnages attendent d’elle. Ici, les difficultés ne sont pas tant dues à un fossé « technologique » qu’à un fossé de codes sociaux, ce qui pourra peut-être parler aussi aux personnes neuroatypiques, dans une certaine mesure en tout cas.