Les noces de la renarde, Floriane Soulas

noces

Les noces de la renarde est un one-shot de Fantasy écrit par l’autrice française Floriane Soulas, paru en 2019 par les éditions Scrinéo.

1461, Japon.
Hikari, une mystérieuse jeune femme, vit avec ses sœurs dans une forêt peuplée de petits Dieux de la province d’Izumi. Fascinée depuis toujours par les humains, elle s’intéresse de près aux villageois installés au pied de la montagne, et plus particulièrement à Jun, l’un des bûcherons. Mais le contact avec les hommes est formellement interdit par son clan…

2016, Tokyo.
Depuis toujours, Mina a le pouvoir de voir et de côtoyer les yokaï, esprits et monstres du folkore japonais. Solitaire à cause de ce don qu’elle doit cacher à tous, la jeune fille ne se sent pas à sa place dans la société.
Jusqu’au jour où un esprit tente de s’introduire dans ses rêves et que Natsume, une fille de sa classe, l’entraîne dans une chasse au démon à travers la capitale…

Deux univers qui se croisent, deux destins qui s’entremêlent, entre quête d’identité et désir d’émancipation

Le roman raconte deux récits, qui sont évidemment liés. Le lien est vite évident, mais c’est sympa de suivre les deux lignes temporelles « en direct » :

1461, Hikari

Hikari est une renarde, une kitsune, qui vit avec ses soeurs. A cette époque, les renardes et d’autres petits dieux sont vénérés par les hommes, et aussi particulièrement craints. Car les petits dieux ont le courroux facile : qu’on leur manque de respect, qu’on voie ce qu’on aurait pas dû voir, et ils n’hésiteront pas à vous tailler en morceaux et à vous bouffer.

Sauf que non loin du clan, réside un village humain. Et il se trouve qu’Hikari est la plus « humaine » de ses soeurs, en pleine évolution et recherche d’indépendance d’esprit. Hikari est sans doute le personnage que j’ai le plus aimé. Malgré la violence inhérente à sa nature, elle est bienveillante et même innocente, d’une certaine façon. J’ai beaucoup aimé voir son évolution..

Cette partie est assez lente, puisque le noeud de l’intrigue intervient au moment des fameuses noces, qui arrivent à peu près au quart du récit. Ce qui précède sert principalement à poser le contexte et les personnages. Mais même après, l’intrigue fait parfois du sur place. Même si j’ai beaucoup aimé l’atmosphère, je pense que ça manque quand même un peu de rythme.

2016, Mina

Mina est une lycéenne qui voit les yokai et les fantômes. Ce qu’elle considère comme une malédiction est vue par Natsune, la déléguée de sa classe, comme un don, et cette dernière ne tardera pas à entraîner Mina dans une enquête bien dangereuse.

Je n’ai pas vraiment accroché à ces deux personnages. Je les ai trouvées un peu trop… lisses, et il m’a manqué de contexte pour apprendre à les apprécier (les scènes en famille ou à l’école sont presque inexistantes). J’ai par ailleurs eu l’impression qu’elles étaient un peu livrées à elles-mêmes, personne ne s’inquiète de traîner tard dehors par exemple, personne ne s’intéresse à leur état d’esprit.

Cependant, j’ai bien aimé l’histoire, même si, là encore, il faut un bon moment avant que le nœud de l’intrigue n’arrive. Cette partie est assez riche en yokai, j’ai bien apprécié le fait qu’on ait des esprits un peu moins connus, comme la Yuki-Onna. Et puis il y a un bakeneko ❤ (un chat démoniaque, celles qui me connaissent comprendront^^).

Comme je le disais, le lien entre les deux récits est vite évident, mais ça n’empêche pas d’apprécier de les suivre. La résolution est, là encore, assez convenue, mais elle reste cohérente et efficace. Il y a quand même un point à la fin, concernant un des personnages, sur lequel je me suis trompée, ce dont j’étais contente^^

La romance est plutôt sympa, elle n’est pas niaise et je l’ai trouvée plutôt convaincante, je n’ai pas eu de mal à comprendre ce qui a attiré les deux personnages l’un vers l’autre.

Style

On va pas se mentir, la narration est assez lente, il faut un loooong moment avant que l’intrigue démarre enfin. Certes, cela permet au lecteur de s’immerger dans une ambiance avec laquelle il n’est peut être pas familier, mais quand même. Pas mal d’idées qui se répètent (on est en hiver, les renardes sont pas cool avec Hikari etc…), et les multiples astérisques par chapitre ne cessent de couper le récit. Je sais bien que le non connaisseur doit comprendre quand on lui parle de miko ou de tengu, mais peut-être y avait-il moyen d’expliciter ces termes dans la narration, comme n’importe quel terme de Fantasy ?

A côté de ça, le style reste agréable et l’ambiance poétique et mystérieuse est bien retranscrite. Les bémols sont plus liés à la narration qu’à l’écriture elle-même.

Bilan

Malgré les quelques bémols, j’ai beaucoup apprécié ce roman, qui m’a rappelé les mangas et les anime du style Divine Nanami ou Fukigen na Mononokean^^ Le récit et les personnages restent simples mais sont quand même efficaces, et l’ambiance japonaise est très sympa.

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Renard à 9 queues, par vyrilien

Et ailleurs, qu’en pense-t-on ? 

7 réflexions sur “Les noces de la renarde, Floriane Soulas

  1. Ah, le chat démoniaque… ça me fait penser à un certain texte pour un AT… ^^

    Sinon, je ne suis pas une connaisseuse des yokai, je me demande donc si le roman a de l’intérêt pour les lecteurs comme moi. Sachant que j’apprécie moyennement les textes qui usent un peu trop des notes de bas de pages et autres renvois pour des informations assez essentielles à la compréhension du récit… A voir.

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    • N’est ce pas 😉
      Honnêtement, si tu ne connais pas du tout le folklore et certains mots de vocabulaire, je pense que c’est chaud de rentrer dedans. Je pense que si j’avais eu besoin de me référer aux notes, ça m’aurait vite gavée. Donc pas forcement pour un public de connaisseurs, mais je pense qu’il faut en savoir un minimum (ou ne pas être dérangé par les notes).

      Aimé par 1 personne

      • Ce n’est pas que je suis dérangée par l’idée d’interrompre ma lecture, et si les notes sont facultatives, ça peut même être très intéressant. Mais, si la lecture est impossible sans les notes… il y a des risques que les lecteurs non initiés s’agacent et pensent qu’il y a un problème de narration. Enfin, tout ça pour dire que je préfère quand l’auteur insère les détails dans le texte (quelques mots ou des sous-entendus peuvent suffire, pas besoin d’un pavé descriptif ou d’une scène dédiée). 😉

        Aimé par 2 personnes

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